« Personne ne voulait nous écouter. Écoutez-nous maintenant ! »
C’est avec cette menace à peine déguisée que le Président Poutine s’est adressé
à cet Occident impérialiste et arrogant. Une attaque nucléaire ou même à base
de missiles balistiques de moyenne portée contre un de nos alliés sera
considérée comme une agression contre la Russie et la riposte sera immédiate,
déclara-t-il dans la foulée. On l’aura compris, Poutine ne mâche plus ses mots,
car l’Amérique et ses alliés viennent de franchir la « Volga ». Le Rubicon est
russe cette fois-ci. Il ne faut absolument pas perdre de vue que cela fait
suite à tout un étalage d’armes nouvelles et sophistiquées. Oui, pendant 45
minutes et à l’aide de projections vidéos, Poutine a décrit les nouveaux
vecteurs équipant désormais l’armée de la Russie. Donc, c’est preuve à l’appui
que Poutine fait sa démonstration de force en mettant en garde l’Occident
contre toute folie contre la Russie et ses alliés.
Juste après son discours enflammé et surtout cadencé, le
ministre de la Défense lui emboîte le pas en poussant le bouchon plus loin :
le bouclier antimissile de l’OTAN s’avère troué.
Hypersoniques, sophistiquées avec une manœuvrabilité extraordinaire,
pratiquement indétectables et pouvant atteindre jusqu’à 20 fois la vitesse du
son, les nouvelles réalisations du complexe militaro-industriel dépassent de
loin les armes de pointe de la super puissance américaine. En tout état de cause,
le discours de Poutine vient à point nommé pour contrer et mettre à bas la
nouvelle doctrine militaire prônée par le locataire de La Maison-Blanche. Il
vient aussi court-circuiter les plans d’agression, d’occupation et surtout de
partage de la Syrie. Il vient aussi de dissuader les États-Unis de porter une
frappe nucléaire tactique et limitée à l’armée syrienne. En effet, depuis
Gorbatchev et surtout Eltsine qui a accéléré le démantèlement de la Russie, les
Américains et leurs alliés n’ont pas cessé de la cerner de toutes parts avec
leurs systèmes défensifs et offensifs et ce juste à ses frontières immédiates,
mettant ainsi son pronostic vital en jeu. Les sanctions économiques
asphyxiantes et les nombreuses provocations ont fini par exaspérer les Russes
conscients de leurs problèmes et faiblesses face à l’hégémonie américaine.
Cependant, prenant leur mal en patience, les Russes ne demeuraient pas les bras
croisés en subissant humiliation sur humiliation, alors qu’ils sont derrière une
des plus grandes civilisations.
Il ne faut point oublier que depuis la chute du mur de Berlin et
la dislocation de l’Union soviétique, les pays occidentaux n’ont pas cessé
d’humilier la Russie. C’était d’un mépris caractérisé ! L’Occident avec à sa
tête les Américains est d’une arrogance indescriptible à l’endroit de la Russie,
pourtant celle-ci est beaucoup plus proche de l’Europe que ne le sont les États-Unis.
Que dis-je ! Elle fait partie intégrante du vieux continent. En principe, la
Russie est aussi européenne et l’Europe devrait s’allier plutôt aux Russes qu’avec
les Américains. Alors que les Occidentaux jubilaient, les vrais Russes, atteints
dans leurs chairs et dans leurs âmes, se sacrifiaient en souffrant en silence.
Oui, ils prenaient leur destin en main pour redorer le blason de leur grand
pays que certains pourris ont vendu au marché de la félonie et de la traitrise.
Oui, Monsieur Poutine est de ceux-là et il a réussi à rétablir un tant soit peu
la situation.
Que les représentants occidentaux multiplient les provocations
en hissant parfois le ton à l’endroit de la Russie, leurs états-majors les
atténuent en toute âme et conscience à travers les canaux ouverts à cet effet.
Que Nikki menace la Syrie de vive voix au Conseil de Sécurité, il y aura
toujours un Lavrov pour remettre les pendules afin qu’elle ne se trompe plus
d’heure. Que le représentant de la douce France se joigne au scandale, qu’il
revisite l’Élysée à la recherche de Sarkozy : il lui
racontera « Ah, si la Russie m’était contée ! » Quant à l’Anglaise,
la perfide Albion est tout un répertoire de mauvais complots. Qu’à cela ne
tienne ! Quand le vin est tiré, il faut le boire ! Seul Israël boit le calice
jusqu’à la lie. À trop tenter le diable, l’on finit par tout ramasser.