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jeudi 28 janvier 2016

D’Al-Assad à Al-Nimr



La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a pour rejoindre la citation arabe qui dit que celui qui ne détient rien ne peut donner quelque chose. Le chacal ne pouvant atteindre la grappe de raisin la déclare aigre et acide. À défaut de réaliser leur objectif, les culs-terreux arabes se rabattent sur de faibles et fragiles proies. La connaissance étant son talon d’Achille, l’obscurantisme a horreur de la culture. Un savant musulman, chétif, frêle, isolé, sans armes, mais honnête et brave, défie la folie au milieu de la folie. Il brave le danger qui le guette, le cerne, l’assiège de toutes parts. Cela ne l’empêche pas de dire haut et fort la vérité au visage de ceux qui souhaitent sa mort. Il se bat avec le verbe qu’il veut acerbe pour défendre les idéaux de justice. Il se démène jour et nuit depuis sa naissance pour combattre l’injustice et l’iniquité qu’il subit tous les jours de sa vie. Il s’insurge contre l’ordre établi des choses en refusant cette dictature obscure qui asservit tout un peuple depuis plus d’un siècle. Il dénonce la tyrannie et les tyrans tout en étant dans leur palais. D’aucuns diront que sa mort est une perte qui n’a servi à aucune chose et encore moins à une cause. Qu’ils se détrompent, car cet univers appartient à Dieu et personne ne peut s’y amuser indéfiniment. Dieu ne joue pas aux dés (pour paraphraser Einstein) seulement, il donne du mou aux impénitents et lorsqu’il les prend, c’est d’une intensité extrême.

Le cheikh Nimr Al Nimr n’est pas mort, il vient juste de naître et sa naissance est éternelle. Ce sont ses bourreaux qui sont morts justement ; dépourvus de conscience, ils doivent traîner leur méfait comme un boulet. Quand on est ignare et riche, parce que voleur et derviche, l’on ne peut mesurer l’incidence d’un acte ni l’ampleur de sa conséquence. La bêtise n’est point l’apanage des ânes, mais bel et bien des imbéciles qui ricanent en croyant sourire et qui pètent au lieu de dire et de discourir. L’on n’apprend jamais à un mulet à hennir ni à une poule à ronronner. La belle et la bête s’inscrivent en lettres capitales sur le front de la raison humaine qui s’en va en claudiquant par-delà les pans déchus de son histoire. L’obscurité et la lumière sont condamnées à se livrer bataille jusqu’à l’extinction de la vie. La civilisation contre la sauvagerie pare le jour déliquescent de la misère humaine. Ces contraires sont liés fatalement et c’est dans cette liaison indétrônable qu’ils se livrent une lutte sans merci et inqualifiable.

La puissance américaine s’arc-boute-t-elle sur une civilisation américaine ? Si tel était le cas, celle-là n’aurait jamais été immorale. Elle ne se serait jamais offert les services d’États terroristes, beni sahyoune et beni kelboune. Les Al-Saoud peuvent se targuer de posséder le monde. Oui, ils le tiennent par son cul, puisque ceux qui sont aux commandes sont de véritables crapules. Les vrais dirigeants sont tellement rares qu’ils passent pour des nuls aux yeux de ces nouveaux débarqués dans la cité mondiale. Beni Saoud ont-ils inventé le vent ? Ont-ils créé l’arabicatidine ? Ont-ils fabriqué le dromadinarien ? Ont-ils usiné le chamotoref ? Ont-ils initié la désertination ? Ont-ils découvert le huitième continent à courir après la huitième merveille ? Cependant, ils ont réussi à développer l’extrémisme scientifique qu’ils dispensent à travers ces milliers de mosquées qu’ils ont édifiées de par le monde. Je jure par celui qui dispose de la royauté de la Terre et des Cieux que si ces édifices ont été utilisés à bon escient, les musulmans auraient atteint la majorité planétaire. À l’allure où vont les choses dans moins de cinquante ans, il ne restera des vestiges, des monuments et des sites musulmans du temps du prophète et des khalifes que la pierre noire qui date de la jahiliya primaire. cliquer ici


Demain, le pèlerin musulman ne verra que le cube noir autour duquel un engin sophistiqué va le faire tourner. En effet, de l’avion, il prendra le métro ensuite le tramway et enfin le manège, sans fouler le sol et sans demander midi à quatorze heures. Les hôtels et les tours poussent comme des champignons pour masquer la vue et pour faire disparaître à tout jamais les traces de la mémoire musulmane… je continue avec cet article afin de nous éclairer un peu la lanterne, parce qu’il fait très sombre sous nos crânes et dans nos âmes. Il est impératif de replonger dans les eaux boueuses de l’histoire récente inhérente à la naissance du royaume de sable pour comprendre les agissements de cette secte anti-musulmane. En effet, depuis 1935, cette tribu n’a pas cessé de tout mettre en œuvre pour non seulement effacer les vestiges de l’Islam, mais aussi pour dénaturer et détruire cette religion et ses adeptes. Je me permets ici d’ouvrir une parenthèse pour dire que je viens de tomber par hasard sur Facebook (2 février 2016) sur quelques articles ayant trait à la même question. Je vous prie de suivre ces liens que je trouve intéressants et surtout édifiants : cliquer ici

Ces deux liens viennent corroborer le contenu du premier article paru le 28 janvier sur ce blogue. Ce royaume a fait plus de mal à la communauté musulmane qu’Israël et l’occident réunis. En effet, il s’attelle à empêcher toute renaissance et toute révolution. Fondé sur le massacre de tribus autochtones, il ressemble à tout point de vue à ses parrains inqualifiables. Frère jumeau du sionisme, le wahhabisme croît à l’ombre des mosquées qui poussent comme des champignons par la force des pétrodollars. Plus de 2000 lieux de cultes ont été édifiés ces dernières années à travers le monde. Pas moins de 3 000 milliards de dollars renflouent les banques américaines au service de la politique anti-musulmane.

Au lendemain de la révolution iranienne, les Béni Saoud sous l’égide des Américains et des Israéliens se sont employés à la détruire par tous les moyens. Kissinger avait recommandé alors la conduite d’une guerre similaire au Vietnam. Shamir et Moshe Dayan avaient mis en garde les Israéliens contre le danger iranien en disant qu’une sale période commençait. Même Léonid Brejnev avait tiré la sonnette d’alarme contre l’ogre iranien au niveau des frontières. Quant aux pays du Khalije, ils ne dormaient pas pour ainsi dire, car il y allait de leurs trônes. Il me vient à l’esprit cet extrait du livre « Syrie, enfer et paradis » :

 « Et puis, ce croquemitaine que la diplomatie américaine s’est employée à semer dans les cervelles de ces Orientaux attardés mentaux comme au bon vieux temps où la grand-mère de Yatim lui distillait savamment des histoires à dormir debout. Effaré, il l’écoutait en imaginant dans son esprit de bambin des personnes aussi horribles que terribles, avant de s’endormir, ramassé sur soi-même, comme un chaton. Alors, les robes enculottées se font tout bonnement doper par Sam le surdoué qui leur inculque, rubis sur ongle, que l’ogre porte le nom de l’Iran. Du coup, les enfants de sable, dont la promptitude, s’agissant de mettre la main au portefeuille n’est plus à démontrer, déboursent des centaines de milliards de dollars pour des armes qu’ils n’auront jamais à utiliser sauf pour mater les leurs. Cependant, cela sert à renflouer les caisses des Américains et à ranimer leur économie. D’une pierre, deux… trois… voire plusieurs coups ! Est-ce le génie des uns ou le béotisme et l’ineptie des autres ? Seul Téhéran est à même de répondre à cette question, car de tous les pays du Moyen-Orient, seuls les Iraniens jouissent de leur indépendance.

Les Arabes américanisés vont consacrer leurs efforts à empêcher l’Iran, pays voisin et musulman de surcroît, de penser à se doter de l’arme nucléaire ; ils vont s’allier aux sionistes et impérialistes, leurs ennemis séculaires qui sont détenteurs de plusieurs bombes atomiques capables de les effacer mille et une fois de la surface de la Terre pour exhorter la communauté internationale à attaquer l’Iran. Ces Arabes des temps modernes sont leurs propres ennemis. Quand les vents auront tourné et changé de direction, ils se retrouveront esseulés sans aucune protection. Malheureusement, les peuples jouent toujours le rôle des dindons de la farce.

 Quant aux roitelets et autres gouvernants, ils auront toujours un os à se mettre sous la dent. Que ces faux arabes sachent qu’au plus fort de la guerre qu’ils avaient livrée par procuration aux Mollahs, à aucun moment Téhéran n’avait souhaité utiliser les armes chimiques que leur tortionnaire avait employées contre les troupes iraniennes. Celles-ci auraient pu user du principe de réciprocité et gazer les unités irakiennes, mais c’était aller à l’encontre de l’esprit de l’Islam qui interdit l’utilisation de moyens non conventionnels. Lâches et vils, ils avaient envoyé leurs chiens contre une république encore vagissante. Alliés de l’obscurantisme et ennemis de la renaissance, ils avaient fomenté un odieux complot pour tuer dans l’œuf la jeune révolution du grand Iran.

À propos de l’accusation gratuite et immorale relative à l’utilisation des armes chimiques par le pouvoir syrien contre son propre peuple, les Américains et autres valets ne font que récidiver en la matière ; ils se donnent juste un prétexte pour d’abord mobiliser l’opinion internationale qui leur est toujours acquise et ensuite attaquer et démolir impunément la Syrie. D’ailleurs ils ne seront pas à leur première puisqu’ils ont déjà beaucoup de crimes contre l’humanité à leur actif à commencer par le Vietnam. En effet, à partir de 1961, les Américains vont déverser quatre-vingts millions de litres de produits chimiques extrêmement dangereux et strictement interdits par les lois internationales sur les terres et la population vietnamiennes.

 Les conséquences sont toujours désastreuses, des milliers d’hectares pollués ainsi que des cours d’eau et surtout des millions de victimes. On y dénombre pas moins d’un million d’enfants déformés à la naissance. L’Irak vit actuellement une situation similaire et tout aussi dramatique, car les Yankees y ont employé des armes sophistiquées de dernière génération utilisant des obus et des projectiles de calibre différent à base d’uranium appauvri. Ceux-ci ont fait des ravages au sein des populations et leurs effets et radiations continuent de faire des victimes malgré l’arrêt des hostilités depuis bientôt quinze ans. Finalement ce n’est qu’un remake qu’ils veulent réaliser en terre syrienne juste pour le plaisir d’agresser et de sévir. Ils ont été capables d’envoyer ad patres de centaines d’enfants innocents en les gazant tout simplement au Sarin. La puissance américaine est une véritable démence et la démocratie qu’elle véhicule est un gaz moutarde inoculé. »



lundi 25 janvier 2016

Citoyenneté

Les Syriens sont-ils tous des citoyens syriens ? De quels critères dépend la citoyenneté ? Du droit du sol ou du port de passeport ? Le harki (collaborateur) a-t-il le droit de conserver la nationalité ? Quelle est la différence entre une maman syrienne qui donne ses quatre enfants pour que vive la nation et une mère qui exhorte ses fils à quitter la Syrie ? Quelle est la différence entre un jeune qui prend les armes et défend le pays et un autre qui prend le large à la recherche d’une belle vie ? Quelle différence entre un vieux qui demeure sur les lieux et un autre qui cherche asile ailleurs ? Quelle est la différence entre un félon et un vrai militaire fidèle ?

Les réponses ne sont pas si simples quoique dans mon esprit, elles sont tout à fait claires et évidentes. Il est des questions qui n’acceptent pas la demi-mesure. C’est être ou ne pas être, tout simplement ! Il n’y a qu’à voir ce cheptel dans cette longue et terrible procession pour comprendre le malheur d’une nation. La guerre est horrible en ce sens qu’elle détruit tout sur son passage en décimant des peuples entiers. Elle tue, sépare, dérègle, déplace, déracine, freine, retarde et sème la misère à tout vent. Est-ce suffisant pour changer de veste pour autant ? Un pays est-il un navire que l’on peut abandonner en cas de mauvais temps ? Puisque le conflit syrien est le fruit d’un savant complot, tout est savamment orchestré à commencer par les camps des réfugiés. On pousse le peuple à fuir, on veut vider la Syrie. Cela renvoie inévitablement au problème palestinien où des populations entières furent déplacées pour laisser la place aux nouveaux colons qui arrivaient par pans entiers. Toute guerre a ses propres déplacés et ses propres réfugiés. Cependant, il faut distinguer entre les réfugiés comme quoi il y a réfugié et réfugié.

À dire vrai, tous les réfugiés ne se valent pas et les pouvoirs syriens doivent séparer le bon grain de l’ivraie. Il est dégradant de voir cette procession infinie traverser des mers et des pays souvent à pied en fournissant des efforts colossaux pour atterrir enfin en enfer. Défiant tous les dangers, ils risquent leurs vies à bord d’embarcations de fortune pour un hypothétique paradis. Rien à dire contre ces femmes et ces enfants à la recherche d’un liséré de paix. Je blâme ces vieux au bout du rouleau optant pour tant d’humiliation. Je fustige ces jeunes choisissant l’avilissement, ils désertent leur pays en le livrant à la horde sauvage constituée souvent d’individus de leur âge. Ceux demeurés en Syrie en offrant leur vie pour la défense du pays sont-ils plus Syriens ? Les fuyards sont-ils moins Syriens ? En tout cas, ils ne sont nullement identiques, les derniers ayant choisi les siens. À quelque chose Malheur est bon. Cette guerre qui ne dit pas son nom, cette tragédie permet à la Syrie de faire un tri. Oui, elle opère comme un tamis en passant au crible la population syrienne. Ne reste finalement sur le sol syrien que le vrai citoyen. Toutefois, il peut être bon comme il peut être mauvais, positif ou négatif, mais certainement pas à égale distance ou tout simplement un réfugié.

Il est impératif que l’État syrien prenne des mesures pour déchoir certains « Syriens » de leur nationalité. Il faut qu’il leur ôte de l’esprit toute idée de retour. Il est des moments dans l’âge d’un pays, dans l’histoire d’une nation où seul le devoir prime ! Le sacrifice devient alors un impératif. En effet, ce sont les seuls moments où le droit rejoint le devoir pour s’y dissoudre en lui inoculant toute sa force pour qu’il gagne en puissance. Ils ont choisi l’Europe qui a manigancé en complotant contre leur propre pays, qu’ils y restent sans honneur et sans dignité et surtout sans citoyenneté.




mardi 19 janvier 2016

Bras de fer

La superpuissance se rend à l’évidence, devant les Pasdarans, elle baisse les bras. En effet, l’Iran ne cesse de malmener cette Amérique insolente et impotente. L’épisode des marins américains n’est que la partie visible de l’iceberg. Si l’Amérique plie, c’est qu’il y a danger en la demeure. Après trente ans de conflit et de guerre sournoise et parfois déclarée, l’on ne peut avaler la couleuvre de la connivence. Il est impensable que les États-Unis lâchent le morceau en si bon chemin, avec Israël dans les fesses, de surcroit . John Kerry est frustré et furieux à la suite de la publication d’une vidéo sur le net montrant les marins américains arraisonnés par les patrouilles iraniennes dans une position peu avantageuse.  Rambo quand tu nous tiens! Et comment! Les «Marines» de l’US Navy ridiculisés par un petit pays enturbanné, les mollahs aurait dit un certain esprit américanisé. Hier, c’étaient les Anglais, aujourd’hui les Yankee et cela promet!

De tous les pays arabes et musulmans, seul l’Iran est indépendant! Il ne se fait pas marcher sur ses plates-bandes et ce n’est pas de la rigolade, car la Perse n’est ni un douar, ni un  gourbi , ni une khaïma, ni un  tipi. La Perse, c’est d’abord une civilisation millénaire qui s’est forgé un véritable nom à travers l’histoire. Qui aurait osé? Certainement pas l’Égypte ni hachakoum(sauf votre respect) l’ Émirat du coin. Hara-kiri en pleine Mer de Perse où des soldats américains, mains sur la tête, sont appréhendés sur leurs propres bateaux à quelques lieues de leurs forteresses et porte-avions. Ici, c’est la Perse portant emblème de l’Iran!

Les marins américains ne pouvaient pas savoir qu’ils violaient l’espace maritime iranien selon le communiqué du commandement US. C’est gravement grave de reconnaître que des matelots si puissants ne sachent pas ou mettre les pieds dans l’eau. Escortés jusqu’à l’île de Farsi, ils furent cependant relâchés. Bien sûr, il ne pouvait en être autrement.  Des excuses officielles ont été formulées, cela va de soi. Il est tout à fait normal que des pays civilisés règlent leur différend par les moyens de la diplomatie. L’Iran a-t-il soudain changé de nature et de peau? Dans le dictionnaire américain, il a été toujours taxé de pays sauvage et terroriste. «J'étais très en colère, très frustré et furieux que ces images aient été rendues publiques», avait déclaré Kiri à la chaîne américaine CNN. Oui, Monsieur John, le temps est révolu où vous faisiez la pluie et le beau temps. Et s’il vous plait, ne soyez pas frustré pour quelques images diffusées par un officier iranien zélé. Zélé? Non, monsieur, je suis désolé. Il ne fait que son devoir et il le fait avec  fierté, il vous rend juste un peu de monnaie.

Je me permets de remonter ici un petit extrait de “Le printemps de Damas” en relation étroite avec la petite histoire ci-dessus:
« Finalement, il n y a pas eu de frappe. En dépit de toutes les préparations, le branle-bas de combat, les menaces et les signes avant-coureurs annonçant l’imminence de l’attaque, il n’en fut rien. Les raisons sont simples malgré leur apparence et en dépit de la situation complexe. En tout cas, une chose est certaine. Ce n’est ni par amour ni par pitié que les Américains ont annulé leur folie, mais plutôt par scepticisme et pragmatisme. Ils ont compris à temps que l’aventure pouvait s’avérer hasardeuse. Les Iraniens ont montré une grande capacité à gérer les crises en toute diplomatie. Ils ont axé leur effort de guerre sur le développement de moyens de défense sophistiqués et sur des vecteurs pouvant causer de lourds dégâts à l’ennemi.

Durant toute la durée du conflit, ils n’ont pas cessé de délivrer des messages sérieux aux multiples provocations des Américains. Ces derniers les ont non seulement captés, mais bien déchiffrés aussi. D’ailleurs, les choses se sont clarifiées la veille de l’attaque, puisque les missiles tirés par la flotte américaine sur la Syrie ont été interceptés en mer méditerranée. On avait annoncé alors qu’il ne s’agissait que d’exercices israéliens. Cela aurait été plausible sans les bâtiments russes qui pullulaient dans la Méditerranée. Qui se serait aventuré à des tirs réels dans une véritable ambiance de guerre à part les Russes et les Américains ? Naturellement, ces derniers avaient osé, mais leur arrogance ne fut que de courte durée. Le monde était à deux doigts d’un vrai déluge de feu capable d’embraser toute la région et soudain on ordonne à la surprise générale le repli, la rentrée au bercail.

Yatim pensait et à juste raison d’ailleurs que les missiles dont il était question ont été lancés en direction de la Syrie dans le but d’arrêter les éléments de tir pour l’attaque massive proprement dite. Seulement, ils ont été tout simplement détournés de leur trajectoire par les forces spéciales iraniennes. Les unités de guerre électronique iraniennes n’avaient-elles pas réussi à prendre le contrôle du drone américain – RQ-170 Sentinel – le plus sophistiqué et à le faire atterrir sans dommages majeurs en territoire iranien ? Par cette action et le détournement des missiles, les Perses ont démontré aux Américains qu’ils n’allaient pas s’en sortir indemnes. Bien sûr, les Yankees n’avaient pas besoin de cette « frappe » pour mettre à genoux la Syrie, puisque leurs vassaux s’en chargeaient à leur place sur le terrain. Alors, pourquoi tenter le diable du moment qu’ils obtenaient le même résultat ? Eh bien, autant sauver la face !


lundi 18 janvier 2016

Le bon terroriste

J’ose anticiper pour calmer d’emblée certains esprits alarmistes et détracteurs pour donner une définition à propos du bon terroriste en affirmant qu’il est celui qui assassine d’abord des Arabes, des musulmans et ensuite des citoyens du monde dit de seconde zone. Dès lors qu’il s’attaque à ceux de première zone, il retrouve sa vraie carapace et réintègre de fait sa vraie nature de « mauvais terroriste ». Pourtant le mot « terroriste » à lui seul est on ne peut plus clair ! Il empêche normalement tout euphémisme et interdit tout amalgame. Ce classement malheureux est initié et encouragé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) où l’on développe une approche sélective de la citoyenneté du monde : les bons pays et les autres. En effet, dès qu’un pays en fait partie, il est immunisé en quelque sorte contre l’idée d’un printemps, ce procédé cher aux Américains du coin. Cependant, il n’est pas donné à tout un chacun d’y accéder ; il y a beaucoup de critères et de conditions à remplir. Évidemment, il faut effectuer les douze travaux d’Hercule, mettre en péril la nation et mettre en jeu le pronostic vital du pays. Hé, hé ! Ce n’est pas encore donné ! Plaît-il, au Yankee !

Le carnage de Paris vient souligner la précarité et la faiblesse de la relation humaine tant au niveau de la compassion que de la solidarité. Il vient aussi mettre à nu certains clivages et d’autres dérapages pour le moins inadmissibles et choquants. Le mal justement est dans cette différence qui ne dit pas son nom quant au traitement du problème. L’être humain étant une construction divine, nul n’a le droit de la détruire sous quelque raison que ce soit. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont ces événements phares qui viennent de temps en temps lever le voile sur la profondeur de la misère humaine. Tout le monde accourt pour soutenir la Parisienne qui vient de subir un affront incivil. Même le faux jeton palestinien est présent au premier rang pour afficher son imbécilité proverbiale au bras du Hollandais français en paradant aux Champs-Élysées. Charité bien ordonnée commence par soi-même, lui souffle Netanyahou à l’oreille qu’il tend comme un sexe bizarre pour recevoir l’extrême onction. Il sourit en riant aux corneilles à péter le zygomatique juste pour plaire au rédempteur israélien qui tenant haut le pavé l’initiait au saut périlleux. La compassion elle est mondiale pour Madame la France qu’une mouche pas tout à fait ordinaire vient de piquer là où il ne fallait pas. Que dire de la Syrienne que des animaux sauvages labourent continuellement sous le regard torve ou complice de toutes les nations ? Et cette Palestinienne sur son lit mortuaire que son tuteur a laissé mourir lentement pour venir renifler le mouchoir de Françoise.

Heureusement que certains penseurs tiennent encore la barre quoiqu’ils soient la cible de beaucoup de francs-tireurs. Quelques philosophes ont le mérite d’éclairer nos lanternes par la pertinence de leur vue et la justesse de leurs propos en nageant souvent à contre-courant. La France officielle continue à se voiler la face en suivant aveuglément l’orientation américaine qui se fonde sur des théories radicales, car impérialistes et expansionnistes (Bernard Lewis-Samuel Huntington-Kissinger…)

Quand on commet un massacre en Europe, l’on est reconnu comme terroriste, mais lorsque l’on commet un carnage en Syrie, l’on est rebelle ou opposant modéré. La politique de deux poids deux mesures est appliquée à la lettre par non seulement les États-majors occidentaux et occidentalisés, mais aussi par l’intelligentsia qui cautionne et galvanise pour mieux coloniser et asservir. En tout cas, c’est de bonne guerre ! Nous, les Syriens et autres chairs à canon, sommes à blâmer en premier lieu, car il fallait se préparer, ne jamais baisser la garde. Que de leçons perdues ! L’histoire ne peut plus de nous le rappeler, nous demeurons toujours de mauvais élèves.


samedi 16 janvier 2016

La shamia que j’aime

Le soleil s’en va toujours sur tes plaines et tes collines en balayant ton riche plateau où mon cœur bivouaque à l’orée du temps. Mon âme fêlée où l’amour goutte comme une bête blessée ne cesse de panser l’os de mon cœur brisé de tant de meurtrissures. À travers les interstices de la vie s’ombrant de nuit, vient folâtrer un semblant de jour dans mon fol esprit où les idées en cavale fuient les instants obscurs et violents où la mort embusquée sème le malheur à tout vent. Ah ! Ces senteurs qui montent de tes terres où la vie reptile se faufile parmi les printemps farouches de ton âge. Et ces douceurs à l’ombre des mots conquis au verbe agile devant ton altesse sauvage et féline, douce et coquine. Devant tant de grâce, je m’incline défait jusqu’à la pudeur des mots encore enfants, à la hauteur du secret tressé à fleur de peau de l’amour raffiné au commencement du délire. Je n’ai que cet écrit du fond du cristal de mon cœur à bout de parchemin scellé aux pleurs gauches et incapables. C’est à l’encre limoneuse de mon âme où mon verbe insurgé s’enlise, je trempe ma littérature sablonneuse pour t’écrire le désert de mes fleuves où s’enfonce ma raison jusqu’à la lie de leur lit.

Tout me parle de toi comme si j’étais déjà mort. Terrassée par le chagrin, tu pleures mon sort en multipliant l’horreur partout sur ton corps. De toutes les couleurs chaudes et gaies, tu as choisi ce seul décor qui ne sied point à ton aurore où le soleil aime se saupoudrer d’or avant de te rencontrer.Ton ciel comme tes montagnes, tes collines comme tes rivières, tes maisons comme tes chaumières… Tout me parle de toi. Même la parole se tait pour dire la magnificence du silence qui s’habille de la robe mauve de ton absence.

Cette solitude pleine de toi me remplit d’une langueur infinie où mon âme tresse les jours de tristesse au fil ténébreux du temps. Esseulé alors, j’adore écouter tes mots muets et sucrés quand doux et feutrés, ils viennent murmurer à l’oreille amoureuse de mon esprit la saga folle de ta vie. Oboda le Nabatéen respire encore ton air pur arc-bouté tel un gladiateur à sa prompte victoire en ricanant sur la débâcle de Janée le juif au fond du précipice de ton grand âge. Araméenne, assyrienne, tu danses dans mes nuits enivrées où la tempête fait toujours rage, car j’entends le galop des chevaux mongols sur la traînée houleuse du temps.

Damas, tu coules dans ma gorge comme un vin romain acide et amer, où Pompée triomphant sur mes enfants orphelins fait ruisseler les larmes de son bonheur. Je sens malgré la longue distance, en dépit de mon autisme sidéral, au-delà de la conscience humaine, le hennissement mêlé au barrissement, le bruit des glaives à celui des lances, la plainte de Rome au geignement de la Perse.

Damas ! Tu pousses l’outrecuidance jusqu’à venir occuper les moindres atomes de mon existence… Tu m’enserres… Ton amour plus grand que mon cœur où je te garde comme une goutte d’eau rare dans ce désert où gravitent des hommes plus chiens que les chiens des hommes. Tu oses prétendre à l’amour comme si tu étais un grand pays où toutes les capitales affluent pour célébrer ta noce au bal impétueux de l’histoire qui continue à s’écrire à l’ombre de l’imposture des âges.

Le Sham où se noient de pudeur les mots vaincus au bord des phrases insolentes… Les mots impuissants se retirent en silence devant l’intolérance des phrases impudentes… Des moments éhontés de l’âge frelaté de l’ingratitude universelle. Omeyyade, je te salue du haut de ma misère millénaire, depuis le Grand Califat où tu reçus tes lettres de noblesse sous le regard paternel de ce grand Omar que nous aimons tant. Depuis, en véritables enfants de l’amour inné, nous sommes devenus plus que deux amis. Je prête serment de ne pas trahir le secret qui nous unit comme ce lien pur et mystérieux qui lie une femme à son petit. Je ne parlerais jamais Abasside ni Ikhchidite ni Fatimide, ces accidents de parcours qui ont sérieusement handicapé ta route en creusant le fossé entre toi et ta dignité.

Enfin, au détour d’un pan d’histoire, le temps te gratifie de la grande révélation de tous les siècles, anciens, nouveaux et futurs et je n’ai plus besoin de raser les murs pour décliner mon identité. Tu portes haut et fort mon seul étendard aux quatre coins du vent qui souffle la plus belle symphonie de la galaxie, la plus authentique mélodie de la vie. Une riche odyssée nous unit et une longue marche nous attend encore avant d’atteindre le soleil qui pleure sur notre couche où le temps jaloux, bête et farouche, a confisqué notre lit. Notre unique délit est d’aspirer au bonheur et à la paix que le monde chante et trahit pour un non pour un oui.

Je te fais un aveu aujourd’hui, car les jours qui me restent me sont tout à fait comptés : je ne t’ai jamais été infidèle même au plus profond de ma lâcheté. Tu peuples toujours mon essence et mon entité comme si tu étais le seul colon qui m’est destiné… Tu occupes ma langue où le verbe se terre à l’abri des paroles qui n’ont que ton nom pour mot d’ordre et de désordre. Tu es l’air que je respire tant que le ciel nous dénombre sous les décombres de la conjuration infâme et du vil complot. Tu me tues chaque jour davantage à ce pèlerinage de l’esprit qui s’abreuve tour à tour à tes âges meurtris.

Je suis toujours fidèle à ton orthodoxie quand Citadelle, tu rayonnes face à tous ces Francs inconstants. De Tigrane l’Arménien à Nur-Al-Din le kurde, dit le maître d’Alep, je salue haut et fort, de mon piédestal de mort camphré, Salah-Addine Al-Ayyoubi qui a su redorer ton blason. C’était absolument notre âge d’or ! J’entends encore le galop des chevaux à brides battues des Mongols et les cris des mamelouks le long de tes murs en briques de la première maison civilisée.

Tu sais, tu as toujours été cette perle de la vie ornant de sa magnificence ma riche histoire depuis la nuit des temps et tu continues malgré tous les vents à sévir sur mon esprit qui porte l’empreinte indélébile de ton sceau conquérant. En un mot, je t’aime et je ne saurais détester ce Sham qui me charme tant que tu en es le joyau. Cependant, je sens comme une arête de poisson en travers de la gorge chaque fois que ma mémoire bute contre le souvenir de cette période que je traîne comme un boulet de forçat accroché à mon misérable corps. Alors, du fond de mon désarroi immense où mon âme tapie comme un lièvre aux aguets, j’ingurgite le vin acide et amer de la déchéance. C’est la conjoncture qui se dresse terrible et horrible pour me rappeler cette grande et triste parenthèse d’où suinte mon sang de bête blessée. Oui, je me permets de te contrarier, adossé à cette gloire omeyyade qui gonfle ma dignité en ranimant les cendres éparses de ma fierté. Je ne peux dans ma détresse d’homme fait et refait ni dans ma faiblesse de lâcheté potentielle, laisser passer une telle infamie, une pareille énormité. Je sais que tu mesures mes propos à leur juste valeur. Cela revient au respect que tu me dois de te veiller jour et nuit sans faillir un seul instant au fil des saisons mortes que pleurent les années à l’heure du funeste bilan.

Tu connais certainement l’histoire de Marmara ! Non ? Tu n’as jamais entendu parler de ce bateau pour la paix, attaqué ? En tout cas, tu n’as rien perdu et c’est tant mieux ! Moi, j’y ai laissé des plumes. Du haut de ce ciel incertain et éphémère, un moment déployant les ailes évanescentes et précaires d’un ersatz de bonheur, je me vois déchoir de la naïveté de ma candeur, de materrible crédulité.

Je traîne dans l’échancrure ténébreuse de ma raison la flétrissure grave et pernicieuse du temps qui creuse de sa folie meurtrière dans mon âme désossée de profondes ornières. Je porte dans les plis et replis de mon cerveau, dans le moindre pore de ma peau, dans le cagibi mental de mon esprit, dans l’atome infini de ma vie, dans le plus petit des petits, dans le plus ténu des cris, les stigmates indélébiles de la supercherie.

Aujourd’hui encore, j’ai davantage mal ; tu me fais boire le calice jusqu’à la lie. Te souviens-tu de Davos ? Oui, le fameux jour où le dandy islamisé a épinglé le sénile ? Ce fut un scoop ! Un grand coup médiatique ! Un vrai spectacle, du régal ! Cela s’est répandu comme une traînée de poudre à travers les journaux télévisés. À dire vrai, ce fut exceptionnel, une véritable exclusivité !

Pour la première fois, depuis la nuit des temps, un Israélien se fait rembarrer en direct sur un plateau de télévision sous le regard hilare de millions de spectateurs. Quel audimat ! Un chevalier de l’image était né ! Le monde musulman est resté bouche bée tellement c’était fort et inattendu. Branle-bas de combat dans les états-majors des revues et journaux sous presse. Il fallait suspendre l’impression, refaire les maquettes et relancer les rotatives. Et comment ! Une primeur à ne pas manquer ! Un grand bang historique ! Un haut fait d’armes à inscrire au panthéon de l’histoire. Monsieur peut se targuer d’avoir créé l’événement. Je suis resté pantois quelques secondes devant cette scène menée de main de maître. Les ignares, les ignorants, les sous-développés, les attardés mentaux, les éternels soumis, les sempiternels assistés, les amoureux de la sujétion, les masochistes, les nostalgiques, les insuffisants, les gosses politiques, les politicards, les bledards, en un mot les troupeaux arabes ont enfin trouvé un meneur. Le califat est vite déterré. On est à deux doigts de déclencher des révolutions pour destituer et chasser des gouvernants nationaux au profit du nouveau seigneur.

En tout cas, ma belle Shamia, c’est de bonne guerre ce qui nous arrive de par nos frontières transformées en passoires. Seuls notre apathie et notre laxisme sont à blâmer. Nous aurions pu nous prémunir à temps en engageant des réformes, en nous rapprochant de nos peuples ; nous aurions dû les instruire et les écouter, les mettre en confiance et les respecter. Il fallait opportunément prendre les devants et nous préparer avant de subir toute cette avanie. Tu n’es pas sans savoir, ma douce shamia, que le monde dans lequel nous évoluons est devenu par la force des choses un petit village. En vérité, les démarcations ne sont plus que limites cartographiques. L’unicité de la pensée et le discours démagogique ne sont qu’illusoires et chimériques. Tout devient transparent par la grâce de l’information qui ne nécessite aucun visa pour son émigration. Tout se propage à la vitesse de la lumière en faisant fi de toutes les frontières. Le résultat s’annonce terrible, choquant et désolant. Cependant, le monde dont il est question est divisé en trois groupes bien distincts : les décideurs, les exécuteurs et le troupeau. Tu ris ? Je ne sais s’il faut en rire ou en pleurer. Bien entendu, nous faisons partie comme tu viens de t’en rendre compte de la dernière classe constituant la majorité écrasante, mais hélas, écrasée aussi. Il est encore loin le chemin de l’éveil des consciences malgré le pas certifié de la science et en dépit de la technologie avancée. Une poignée d’États développés recherche le contrôle planétaire. Tous les moyens sont bons pour atteindre cet objectif, toutes les stratégies sont mises en œuvre pour sa réalisation quitte à gommer certains pays, à remodeler certaines géographies. Les cibles sont légion ; elles sont arabes par définition.

On a détruit la Libye et certains Libyens éclairés se sont fait leurrés par un certain Bernard qui leur a posé un vilain traquenard. On morcelle toujours de ce côté à construire plusieurs Lybies. Le chantier demeure ouvert et on y arrive petit à petit. Qu’Allah Le Tout Puissant assiste le peuple d’Omar Al-Mokhtar dans son malheureux désastre et sa sinistre tragédie.

Je suis là, assis en face de mon esprit qui me tient le haut du pavé. Dans ma peine où se lamentent des remous silencieux, j’allume une bougie pour nous éclairer un peu la lanterne. Avec ce peu de lumière qui vacille, j’illumine les recoins fiévreux de mon âme où sombrent mes espoirs les plus vieux. Le noir nous mange et l’obscurité nous dérange : on avance vers la nuit. Le monde se suicide lentement sur les murs de l’hypocrisie érigée en idéologie planétaire.

La télévision pleure en direct la mort d’une fille de dix-sept printemps… C’est dur de mourir à l’âge des fleurs. La mort est toujours tragique, même celle d’une vipère. La perte d’un être cher est une grande catastrophe et une effroyable épreuve. La télévision verse dans le sensationnel, dans le drame… Elle pleure à chaudes larmes ! C’est un moment digne, auguste et grave imposant le respect total sans condition. Que c’est triste de voir un homme pleurer ! C’est tellement affligeant que le temps s’arrête sur cet instantané poignant où le monsieur, olympien, se laisse choir dans une tendre compassion. Focus sur ce visage déchiré par tant de peine où mon cœur traîne la savate en battant le pavé de la misère humaine. Oui, Asma, moi aussi je te déplore, car tu es un peu ma fille et ton jeune âge au commencement de la vie te prédestinait à un sort meilleur, ici sur Terre. Tiens ! Mystérieusement, tu rappelles à mon souvenir autant que cet homme élégant dans ce touchant plateau, une belle Syrienne : Yara.

Cet individu qui te pleure dans sa télé est un peu le tueur de ce joli papillon syrien. À vrai dire, ils sont des dizaines de milliers, des Yara féminins singuliers et masculins pluriels qui ont péri par la faute de ce type pendu à son mouchoir et d’autres messieurs assoiffés de mouroirs. Les larmes qu’on braque à travers la petite lucarne tuent autant que des pistolets. Elles arrivent parfois à mieux assassiner.

«… Je n’ai pas profité assez de ta précieuse compagnie durant ta courte vie et c’est surtout mes obligations qui m’empêchaient de me réjouir de ta présence… La dernière fois que nous nous sommes assis, à Rabaa Al-Adawiya tu m’as dit, même quand tu es avec nous, tu es occupé ! ».

En effet, c’est dur pour un père de perdre son enfant. Je compatis, le cœur brisé à cette perte cruelle qui me détruit. Chaque fois que je lis cette lettre de ce géniteur meurtri adressée à titre posthume à sa fille, je laisse une part de moi-même éparpillée à travers cet écrit. Une douleur incommensurable et j’en mesure l’intensité.

Monsieur le pleureur, ces Syriens qu’on efface de la surface de la Terre avec ta bénédiction, ne te font-ils jamais pleurer ? Sont – ils des moins que rien pour susciter ta compassion ? N’as-tu pas vu cet animal que tu as engraissé, galvanisé et armé, manger sauvagement le cœur d’un jeune soldat syrien, après l’avoir dépecé ?

N’as-tu pas vu encore cet autre soldat, d’à peine vingt ans, tremblant de peur entre les mains de tes mercenaires ? Yeux bandés et poings liés, on lui faisait passer le fil du rasoir sur son cou fragile pour le tuer dans la durée ? Tu as vu comme sa pomme d’Adam dansait le yéyé avant que ton tortionnaire ne lui ôte la vie ?

Oui, mon brave pleureur, on lui a tranché la gorge devant sept milliards de spectateurs…

Benak in Le printemps de Damas
https://www.bookelis.com/romans/24153-Le-printemps-de-Damas.html

    https://www.bookelis.com/romans/24121-Le-printemps-de-Damas.html

jeudi 14 janvier 2016

Al-ghachi (populace) et le gâchis

C’est l’État civil qui opère la différence entre les gens. Au-delà, c’est le peuple formant nation, en deçà, c’est « al-ghachi » générant le gâchis. L’on ne peut jamais faire du neuf avec du vieux. Ennemi du changement, le gouvernement algérien se reconduit en renommant ses séniles aux postes clés de la Nation qui s’efface davantage devant la poussée de la médiocrité. Sur quarante millions d’Algériens, il n’existe qu’une poignée d’usurpateurs autorisés pour verrouiller la vie. En effet, dans ce climat de navigation à vue, l’on ne peut prétendre éviter la tempête et arriver à bon port, car à bord du bateau, il n’y a que des matelots... Je reviendrai sûrement sur cet état de fait pour développer pour mieux cerner les pourtours de ce cadavre dont le pourrissement est en stade avancé…


 Le marasme dans lequel vivait la société entière était tel que l’individu n’avait d’autres choix que de s’y identifier. Le problème résidait en lui, dans sa vertu qui était en porte à faux avec le schéma général. La corruption n’aime pas la sincérité ! Tout était falsifié. Toutes les mœurs étaient frappées du sceau du faux. La Valeur était reléguée et le vice promu au promontoire de la reconnaissance. Comme le précepte de la morale était inversé, il était devenu la norme.

 L’individu ne peut faire bonne école, car il est obligé d’évoluer dans ces fonds fangeux et marécageux. Un homme sincère est directement montré du doigt, non pour être hissé au panthéon de la respectabilité, mais pour qu’il soit fui et mis en quarantaine. Il porte en lui les germes du danger, les prémices de la destruction de la société du mal. Les pourris n’aiment pas les gens authentiques parce qu’ils ne possèdent ni dignité ni honneur. Ne dit-on pas que la vérité blesse ? Elle n’est blessante qu’au goût des corrompus, car pour un homme véritable, elle demeure une exigence.

IL n’y a pratiquement pas d’espace vital entre la vie privée et la vie dite professionnelle. Tout s’intercale et s’imbrique. L’incidence de la vertu est proportionnelle au degré de responsabilité dans la hiérarchie sociale. Plus on monte, plus on est responsable, plus la nécessité impérieuse de la vertu se fait sentir ; celle-ci devient par conséquent nécessaire pour assurer le contrat social. La sincérité et la franchise s’avèrent être les garde-fous par excellence contre les dérapages des détenteurs du pouvoir. Afin de réussir cette gageure, il est primordial qu’ils s’entourent de gens vertueux. À défaut, celui-ci serait malsain, injuste, décadent et périlleux. Platon disait : « Les richesses et les dignités n’engendrent rien de plus corrompu que la flatterie. »

L’exercice du pouvoir demande sagesse et fermeté et doit en tout état de cause s’inscrire dans la durée pour asseoir la suprématie de la justice et de l’équité. Un homme sincère est un homme courageux, capable de vérité, loin de la louange et de la flagornerie. Un flatteur est aussi redoutable que les portes de l’Enfer, disait Homère. L’homme en tout cas doit se ressourcer auprès des prophètes qui ont bravé la puissance des gouvernants pour annoncer la vérité, au risque de leur vie ; leurs enseignements doivent être pris tels de tableaux de bord pour nous éclairer dans tout ce que nous entreprenons au quotidien. Après eux, l’homme n’a plus le droit d’avoir peur, à condition qu’il infléchisse sa raison en l’assujettissant à la Raison…

 La ville, comme toujours, montrait les mêmes signes de fatigue et de saturation. Trop de monde marchait, courait, bavardait, s’en allait, s’en venait, « s’envoiturait », débarquait en même temps. Cela grouillait de partout à l’image d’une fourmilière, mais, hélas, dans une grande inutilité. Cette inanité démontrait, force à l’appui, l’absence d’esprit intellectuel. L’État concentrait tous les efforts sur l’estomac, jusqu’à ce que les diatribes de celui-ci occupent le devant de la scène politique, en mobilisant tout le gouvernement pour ne satisfaire finalement que le côlon. Tout l’appareil de l’État n’était que digestif, avec la simple équation de Hassi Messaoud au ventre de sidi Daoud. Toute la question n’était qu’une affaire de tuyaux : un pipeline et un intestin. Un staff capable de constat, mais incapable de réaliser quoi que ce soit en matière de production et de productivité, car formé de têtes pensantes stériles et dormantes. Un gouvernement dont le rôle était de pourvoir aux besoins du tube digestif, moyennant des solutions provisoires qui faisaient de « l’import-import » le leitmotiv par excellence de sa politique, baignant dans un ostracisme écœurant. Quant à la véritable alimentation, celle qui devrait figurer normalement en toute priorité sur l’agenda des gouvernants, elle était reléguée aux calendes grecques ou remisée au placard dans la cave nauséabonde de la décharge collective.


 En suivant le chemin aberrant du darwinisme, le cerveau avait fini par évoluer dans le sens influé par certains stratèges véreux dont l’intérêt personnel passait avant celui du peuple, en s’alliant in extremis à l’œsophage, en attendant la signature du grand protocole avec tout l’appareil digestif. Aux dernières nouvelles, il paraît que bien des étapes furent brûlées et que le cerveau avait réussi à avoir une embouchure directement sur l’estomac. Ainsi fut sauvée la crise « cérébrale » ! Quelle belle trouvaille !

lundi 11 janvier 2016

Viru-s-Aoudd


L’esprit éveillé de Yatim avait dressé tout de suite le parallèle avec ces bédouins de la modernité prêtant allégeance au Yankee du coin. En compulsant les annales de l’histoire du monde musulman, Yatim apprit que celui-ci connut son apogée lorsqu’il fut attelé à la civilisation persane et son déclin, malheureusement, quand il fut remorqué par l’empire ottoman. Pourtant, de nos jours, ces sunnites en turbans n’arrêtent pas de diaboliser l’Iran, cet autre pays musulman dont le seul tort est d’être hostile à l’idéal américain. Évidemment, il faut lui trouver un prétexte fallacieux et son chiisme est tout indiqué pour lui coller tous les maux et fléaux. Ensuite, il suffit d’ameuter tous ces érudits de palais, ces cheikhs à la con, ces religieux soudoyés pour le diaboliser aux yeux des peuples aveugles et endormis.

À priori, disait Yatim, comme l’avait si bien exprimé un jour un respectable Libanais, tous les musulmans sont chiites du moment qu’ils adulent Ahl Al-Beit et sont tous sunnites puisqu’ils sont appelés à appliquer à la lettre la Sunna. Celui qui s’emploie à diviser la « Ouma » au lieu de la rassembler ne peut être qu’un dévoyé.

L’Arabie aurait pu jouer un rôle rassembleur en encourageant les croyants à plus d’unité ; elle peut toujours prétendre à ce rôle du moment qu’elle dispose de beaucoup d’atouts en main, et ce, malgré la déliquescence des liens entre les différents pays musulmans.

Yatim ne comprenait pas cette délinquance qui poussait la nation arabe à la dépravation. Cette terre sacrée et consacrée représente le centre du monde par décision suprême et nul ne peut lui ôter ce caractère hiératique du seul fait qu’elle abrite La Mecque et la tombe du sceau des prophètes – que le salut soit sur lui – ainsi que celles de plusieurs envoyés. Le serviteur des deux Lieux Saints doit être en principe l’intercesseur de l’Islam et des croyants comme au bon vieux temps des khalifes, que Dieu les agrée dans son vaste paradis. Cette notion de service bat de l’aile tant qu’elle n’englobe pas le troisième lieu sacré ; elle demeure imparfaite tant qu’elle ne couvre pas la première des deux Qibla. Tout souverain, khalife ou imam, s’affublant de cette fonction doit impérativement inclure Al-Qods sous sa protection. Le pèlerinage étant le plus grand regroupement de personnes dans le monde, il permet chaque année de véhiculer et de transmettre des messages clés à la nation, mais encore faut-il que le commandeur soit un vrai musulman.

Dans la situation qui prévaut dans la région, il semble impossible d’unir des États aussi différents qu’hétéroclites. Dans quelle sauce faire revenir des royaumes et des républiques ? Comment accorder des réactionnaires et des progressistes ? Autour de quelle table asseoir les pauvres et les riches ? Au fait, comment fait-on pour naître roi ? Existe-t-il une formule magique à appliquer ou bien sont-ce seulement les circonstances qui se prononcent en faveur ou contre un tel avènement ?

En tout cas, une chose est certaine : la déviation fut à un certain moment de l’histoire ; elle remonte au début du siècle lorsque les deux puissances de l’époque se partagèrent le Moyen-Orient. L’année mille neuf cent seize fut décisive pour cette région quand Anglais et Français, dans un découpage machiavélique, s’octroyèrent de grands morceaux de ce vaste territoire sans frontière. Dans la foulée, on fourra dans la tête de Chérif Hussein une grosse promesse : le fameux royaume arabe. Sir Mark Sykes et François Georges-Picot peuvent se targuer d’avoir été les chantres et en même temps les artisans du dépeçage de cette partie du monde qui ne connaîtra jamais de paix, et cela, avec la bénédiction de la Russie tsariste qui avait assisté aux délibérations. Cette même Russie, qui trente-deux ans plus tard, assurera le sauvetage d’Israël en organisant un pont aérien à partir de la Tchécoslovaquie. La Perfide Albion s’était donné les moyens de réaliser la mainmise sur les richesses du pétrole de Mossoul et sur le canal de Suez. De par cet accord, les alliés avaient violé outrageusement leurs engagements vis-à-vis des Arabes ; ils devaient leur offrir une indépendance totale en reconnaissance de leur assistance contre l’empire ottoman ; Pourtant le colonel Edward, le fameux Lawrence d’Arabie, s’en était porté garant.

L’Islam, de par le caractère divin de son message et l’apodicticité de ses enseignements, est incompatible avec cette forme de gouvernement dans lequel le pouvoir héréditaire est détenu par un seul homme nommé émir ou roi. Mohamed, que le salut soit sur lui, n’a jamais porté les habits d’un monarque dans le sens étroit du terme. Yatim pensait que si ce régime politique était autorisé, Allah aurait certainement fait roi son prophète. À défaut, il l’aurait incité à le devenir. Aucun texte, qu’il soit coranique ou appartenant au Hadith, ne consacre cet état de fait. Ce sont donc certains impérialismes qui installèrent ces prétendus sunnites à la tête de royaumes créés à la mesure de leur convoitise et de leur rapacité immodérée. Roitelets par compromission, ils se justifiaient comme étant des ayant-droit en faisant valoir la noblesse de leur rang. Descendants de la famille du prophète par prétention, ils régnaient sans partage sur des richesses colossales n’acceptant ni prétendant ni contestataire.

La cupidité et la soif du pouvoir aidant, ils s’alliaient parfois au diable aux seules fins de préserver leurs privilèges et se maintenir au trône. Des luttes fratricides et d’intérêts éclataient périodiquement à l’intérieur du sérail en virant quelquefois au drame, mais la puissance tutélaire était là justement soit pour encourager ces troubles soit pour y mettre un terme. Celle-ci pouvait à loisir fomenter toute sorte de coups bas pour sauvegarder ses avantages et profits ; elle pouvait déchoir, nommer, destituer, couronner, défaire, rétablir à volonté et selon sa propre vision des choses.

Yatim ne reprochait rien à ces rois, princes et émirs parachutés par les grandes puissances sur ces immenses richesses qui faisaient tourner le monde. Qui oserait refuser une vie de nabab ? Qui déclinerait un tel paradis sur Terre ? Au contraire, il les comprenait sans toutefois leur donner raison. Ces familles royales et princières trouvaient là leur terrain de prédilection à savoir des peuples soumis parce qu’ignares. Le principal problème sévissant de Djakarta à Marrakech est cette ignorance qui handicape lourdement le devenir de toute cette région. Le pire ennemi demeure cette inculture flagrante et persistante que le monde arabe continue de traîner comme un boulet de forçat.

Le Moyen ainsi que le Proche-Orient grouillent d’émirs et de princes tous détenteurs d’un ou plusieurs puits. L’argent coulant à flots, les oligarchies du Golfe ne trouvent que l’Amérique et l’Europe pour le dépenser. Las Vegas, Monaco, Venise, Piccadilly, Rio, Marrakech, Beyrouth, Le Caire, pour ne citer que ces places fortes du jeu et du luxe, sont autant de destinations prisées par ces messieurs qui ne vivent que pour le trône, le ventre et le sexe (al Arch, al kerch, al farch) selon la formule chère à un certain Monsieur Nekache.
Benaissa in Syrie, enfer et paradis

  

dimanche 10 janvier 2016

La digue arabe

On ne voit rien de noble, monsieur Larabe, dans cette arabité dont tu défends si bien les contours médiocres et alambiqués. Tu sièges au sommet de la bêtise de ce gros étron arabe que seuls les Bédouins mondanisés savent produire à longueur de temps. Ils ont vraiment du culot pour se trémousser, ces messieurs, quand ils se réunissent pour évincer, destituer et limoger à la six-quatre-deux en jouissant à l’avance des conséquences terribles de leurs actions. Oui, monsieur le nobliau, l’organisation que tu couves dans le tissu grossier de la traîtrise trône au faîte de la couardise de ces régimes sévissant sur des peuples arabes en accaparant tant leurs contrées que leurs richesses. Ces milliardaires du désert que tu sers comme une valetaille pauvre et débile sont d’une latitude autre que celle que tu démembres et que tu prends du plaisir à désosser.

Certains membres de la fameuse digue appartiennent à ce que l’on appelle communément les « Zarabes ». Il faut voir cet Émirati en plein exercice de ses fonctions de pleutrerie bouffonne pour comprendre les simagrées de toute une tribu. Les singeries de cet infâme et ignoble individu, tout de minauderie, devant cette vieille peau yankee qui s’esclaffe à la moindre expression, resteront longtemps gravées dans ma mémoire. À bien le regarder, l’on croirait certainement à une marie-couche-toi-là tant il se dégage de ses manières une coquetterie tout de grâces et de grimaces. Il se donne en entier, plait-il à madame d’accepter l’offrande, tout de confiserie qui s’étale devant ses yeux goguenards et malicieux. Cet énergumène n’est que le piètre représentant de toute une secte dans cette partie du monde, Américaine de cœur, Israélienne d’esprit et Arabe seulement d’oripeaux.

Le cas de cet autre Bahreïni est on ne peut plus édifiant. Et comment ! À lui seul, il constitue une école à part entière non seulement par l’enseignement qu’il lègue à la postérité, mais aussi par l’éclairage nouveau qu’il apporte à l’histoire de la contrée. Dégoûtant et scandaleux ! Parce qu’il est le fils de son père, il est allé prêter allégeance à la vieille Angleterre. Alors qu’il exécute dans les règles de l’art la célèbre révérence des sujets et couards, ce crapuleux laisse parler son cœur devant Sa Majesté éprise par tant d’afféterie : « Ô noble reine ! Que votre règne soit éternel ! Mes aïeux ainsi que mon père ne vous ont jamais demandé de quitter nos terres. Nous aurions aimé rester vos sujets à vie. Cependant, malgré le fait que vous nous ayez laissés face à ces sauvages, nos administrés, nous vous sommes dévoués à vie ».

Tu vois mon fils, il n’est nullement étonnant que la ligue arabe ne soit finalement qu’une digue capable uniquement d’endiguer les efforts de vrais citoyens arabes. Elle est là en ange gardien afin de veiller aux intérêts étrangers et gare aux brebis galeuses qui oseraient la défier ! Le désordre, c’est son mot d’ordre pour empêcher tout esprit rassembleur et toute idée révolutionnaire dans cette vaste géographie. À quelque chose malheur est bon ! C’est vrai, mais dans cette partie du monde où une tragédie en cache une autre le dicton perd de sa véracité et ne peut donc se vérifier. De nekba à nekssa, de hendba à mendba, de calamité à cataclysme, de désastre à chaos, cette région de la planète égrène à l’ombre de ses palmiers majestueux et de ses précieux et innombrables puits, les grains malheureux d’un épouvantable chapelet.

Oui, mon fils, nous sommes voués à cette triste destinée :
— tant que le kamis fait l’imam, et la barbe, le dévoué.
— tant que le gouvernant est monarque ou président à vie.
— tant que le peuple n’est qu’un simple tube digestif tout juste capable d’avaler et de déféquer.
— tant que l’hypocrisie demeure le produit culte des mentalités.
— tant que l’ignorance règne en maitresse absolue sur les esprits.
— tant que le pouvoir n’est qu’un alibi.
— tant que la connaissance est le parent pauvre de l’éducation.
— tant que l’incompétence détient le pouvoir de décision.
— tant que gouvernement est synonyme de corruption, de malversation, de compromission, de concussion, de déprédation, de détournement, de dilapidation, de forfaiture, d’extorsion, de fraude, de péculat, de maquignonnage, de soudoiement, de prévarication, de trafic d’influence, de subornation, de tripotage, de vénalité, d’abomination.

Oui, mon fils ! Nous sommes condamnés à subir le diktat des autres civilisations, tant que notre régime est synonyme d’abaissement, d’abâtardissement, d’abjection, d’abrutissement, d’affaiblissement, d’agonie, d’altération, d’atrophie, d’appauvrissement, de décadence, d’avilissement, de déchéance, d’avachissement, de décrépitude, de dépérissement, de dégénérescence, de délabrement, de déliquescence, de flétrissure, de dénaturation, de pourriture, d’édulcoration, de ruine, de dégradation, d’usure, de perversion, de sape, d’aveulissement, de crépuscule, de pervertissement...

Je ne perçois aucune touche d’honneur dans tout ce que tu entreprends, mon petit arabe. Je te sais lion quant à faire la cour et là où d’autres manient le sabre, tu manipules ta langue pour accoucher de termes plus subalternes que ta personnalité qui s’aplatit devant la déraison humaine. Tu excelles à aligner des mots vaincus pour saluer l’audace téméraire des peuples vainqueurs qui t’ont toujours conquis. Tu continues, pervers que tu es, à masturber ta conscience. Eunuque, tu te venges sur la nature en commettant l’ethnocide de cette brave outarde juste pour renflouer les bourses vides de ta libido légendaire. Des Indes aux Appalaches, des Andes aux Carpates, des Alpes à l’Oural, de Karachi à Marrakech, du Yémen à l’Algérie, tu parcours monts et vallées, montagnes et déserts, tu sillonnes la Terre entière en ameutant une armée d’esclaves et un régiment de serviteurs pour juste donner à ton sexe bizarre un chouïa de vigueur.

Tu sais, mon pauvre petit arabe, je n’ai aucune dent contre toi ni contre tes sbires et misérables frères. Je ne peux vous faire confiance ni vous accorder la moindre importance. Vous avez été prompts, actifs, diligents, expéditifs, rapides et vifs à invoquer l’intervention de vos maîtres et seigneurs dans le but de détruire la Libye et vous avez réussi à le faire.

Vous avez été prestes, véloces, bouillants, emportés, enflammés, explosifs, fougueux, impétueux, passionnés, impulsifs, véhéments, volcaniques, violents, fulgurants et foudroyants pour éradiquer la Syrie de sa propre géographie. Vous avez remué ciel et terre, amis et frères, ennemis et adversaires, hyènes, chacals, loups, renards et tous les vils prédateurs et vilains charognards, juste pour dépecer la seule et unique brebis qui ait osé hisser haut l’étendard.

Tu sais, mon pauvre arabe, juste à côté, là où tu refuses de voir, à l’entrée de ton ouïe, là où tu te gardes d’écouter, fusent les cris des gens qu’on massacre du matin au soir. À même l’enclume de ton oreille, à l’antre royal de ton tympan, dégringolent les pleurs des enfants qu’on enterre vivants. Oui, tu as pris le pli de pondre un laconique communiqué pour dénoncer l’agression, mais au fond et en catimini, comme la majorité de tes amis, tu avalises et encourages une telle invasion.

Et toi mon beau prédicateur à la barbe aussi fournie que la langue dont le verbe tranchant et acerbe découpe la vie en deux plans bien distincts : la géhenne et le paradis. Qu’as-tu fait pour te libérer de ton langage maudit ? Moralisateur jusqu’à la moelle épinière, tu n’arrêtes pas de nous sermonner à longueur de journée en polluant nos télés avec tes discours creux et zélés. Khalife par définition et sage comme une image, tu psalmodies les versets et les hadiths pour justifier telle ou telle action en insistant chaque jour sur les ablutions. Tu nous verses ta parole enrobée de confiserie pour mieux couler dans notre cerveau tes funestes idées. Tu nous abreuves de jolis mots pour envoûter nos esprits et tu attaches nos âmes sensibles et conquises par tes jolies friandises aux chaines endiablées de la haine et de l’intolérance. Tu culmines au faîte de la bêtise en cultivant l’hypocrisie et la traîtrise en te faisant passer pour une véritable éminence grise.

Mon pauvre diable, au nom de l’Islam, tu exhortes les musulmans bêtes et dociles à tuer d’autres musulmans naïfs et innocents. Oui, piètre imbécile, tu incites les gens à commettre ce geste fatal par ton influence immorale. Par tes discours enflammés, tu galvanises tes ouailles jusqu’à en faire des hordes sauvages pour semer la terreur et le malheur. À écouter ces Algériens, plus musulmans que les autres, piailler à longueur de journée, l’on est tenté de croire qu’ils sont les seuls à détenir la vérité. Ils ne cessent, à partir du poulailler qui sert de promontoire pour leurs funestes idées, de fustiger un pouvoir qui les protège et les nourrit. S’ils avaient eu un atome d’honneur dans leur corps sale et pourri, ils auraient démissionné dare-dare des postes qu’ils accaparent justement pour briller par leur médiocrité. Ces gens-là, s’ils avaient été aux commandes du pays à l’heure où l’OTAN et ses sbires démolissaient la Libye, ils auraient tout bonnement exposé l’Algérie à la même tragédie.

Daesh et consorts frappent aux portes de l’Algérie et l’on continue par inconscience ou par hypocrisie à ignorer le danger que représente une telle mouvance pour le devenir du pays. On n’arrête pas de créer des foyers de tensions pour affaiblir l’État qui se démène déjà pour offrir paix et sérénité. Aux aguets, on ne rate aucune occasion pour mettre en péril le pouvoir en place, quitte à rompre l’équilibre général et à menacer la nation entière. Ces êtres-là ne reconnaissent pas les frontières géographiques et n’admettent pas l’idée de l’État Nation. Ils développent un concept bizarre en matière de gouvernance et veulent à tout prix appliquer la « charia », même s’il faut détruire tout le pays. Ibn Taymiya, référence et source à un certain islamisme rampant, n’avait-il pas sermonné un disciple et adepte qui l’avait apostrophé à propos de la primauté entre l’instauration de la charia islamique et la préservation de l’État ? Le sacré penseur n’hésita pas une seule seconde pour souligner la préséance de la sauvegarde du pays, car, lui expliqua-t-il, celui-ci est nécessaire pour appliquer celle-là !

Daesh est sœur jumelle d’Al-Qaida, dès lors que les deux sont nées d’une liaison illégitime entre un impérialisme répugnant et un wahhabisme dégoûtant. Finalement, les rejetons ne peuvent être que bâtards dans la mesure où ils ne s’adossent à aucun code génétique viable historiquement parlant. Les conséquences qui découlent d’une telle procréation sont on ne peut plus graves puisque, sans repères dignes pour se retrouver et si besoin se ressourcer, l’on évolue sans ce respect des principes moraux qui entrainent la fierté et suscite l’admiration d’autrui. Si tu n’as point d’honneur, tu peux tout faire, dit la sagesse populaire.

Je prends du thé qui ne se boit plus trois fois. Hélas, en regardant passer la caravane monstrueuse de cette arabité devenue avilie, sordide et misérable, j’ingurgite le temps à petites doses comme un remède amer, mais ô combien nécessaire ! Même les chiens n’aboient plus quand celle-là s’annonce ; ils préfèrent observer sans interférer le désert se vider de son essence arabe dans le silence le plus complet. L’honneur et l’honorabilité, la dignité et la convenance, la chasteté et la décence, la fierté et la bienséance, la sagesse et la vertu se sont toutes suicidées sur les murs immondes et crapuleux de ce monde déliquescent.

Cependant, en dépit de la tourmente dans laquelle je me débats et malgré cette fratrie décadente et dégénérée, il pousse dans le riche compost de mon espoir des turions, des surgeons et des boutures. Oui, mon futur comme mon avenir n’est pas tout à fait sombre, car de mes décombres et de mes ruines, des enfants aussi farouches qu’intelligents vont surgir afin de lever l’affront et effacer toutes les déconfitures, les défaites, les débâcles, les nekbates et les nekssates.

Ayez pitié, enlevez cet imbécile que je ne saurais voir ! Ce sénile ne fait que pérorer à longueur de journée en draguant par ici une télé, par là un communiqué. Tu ferais mieux de te suicider, monsieur le révolutionnaire. Tu passes ton temps à t’admirer devant le miroir qui te renvoie une belle image de toi qui pourrait certainement plaire au regard de tes commanditaires. Tu te dévoues totalement au rôle qu’on t’a confié et tu t’en tires admirablement.

Que des Palestiniens de second ordre souffrent, endurent, pâtissent ou tout simplement meurent, monsieur n’éprouve aucun mal à trouver la formule adéquate pour sauver la face. Toujours tiré à quatre épingles, le maquisard des « cinq étoiles », de l’« High society », des palaces et des palais ne se fait pas prier pour faire des concessions savamment étudiées, pour ne pas alerter l’opinion nationale. Plus de vingt ans de palabres n’ont pas eu raison de ce monsieur et de la clique qui l’entoure. Rompus au métier du verbe, ils excellent en la matière en ce sens qu’ils maitrisent l’élaboration de paroles bien soignées pour ne pas froisser la susceptibilité de l’ennemi qui condescend à s’asseoir à la même table. Ils sont experts dans la production des mots dits civilisés pour ne pas froisser la susceptibilité des vis-à-vis. Ces messieurs sont palestiniens de bouche à oreille. Quant à la souche, il se peut qu’elle louche quelque part, car il est aberrant de soutenir le contraire. À voir ces gens censés défendre et préserver les intérêts vitaux de la nation se démener pour les mettre en danger, on ne sait plus, alors, à quel saint se vouer.


 Benak in Les enfants de Gaza