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dimanche 25 décembre 2016

Andreï ou le Sukhoi syrien





Le temps court à grande vitesse et les évènements se précipitent à son embouchure en emportant dans leur course effrénée les maillons les plus faibles ou affaiblis par la conjoncture internationale. Il y a peu de temps, le su-24 russe faisait les frais d’un Turc échaudé bien campé sur sa tête dont la pensée épousait le cher esprit de l’OTAN. Hier, ce fut au tour de l’ambassadeur de Russie de faire les frais du jeu  que se livrent les grandes puissances en terre syrienne. À qui profite le crime? Se serait demandé calmement un certain Ludovic. Quant à Colombo, il aurait tout simplement répondu comme aurait dit certainement sa femme. Se souvient-on encore d’Omar le Soudanais et d’Ocampo ? La CPI est un pays occupé à l’image de sa mère l’ONU qui ne peut enfanter que des rejetons auxquels elle fait briller le nom.
Qui a intérêt à envenimer la relation russo-turque ? Pourquoi avoir choisi Ankara au lieu de Paris ou Londres ? Ces dernières capitales occidentales sont-elles imprenables ou bien sans impact international ? Ce qui est certain, ce n’est nullement un travail amateur et encore moins un acte isolé. Le moment était bel et bien choisi à la veille de la réunion tripartite regroupant la Russie, l’Iran et la Turquie. Cherchait-on à avorter ce sommet ? Entre autres, oui ! Cependant, quoiqu’important, ce but est loin d’être principal. Alep constitue-t-elle le nœud gordien de l’affaire moyen-orientale ? Ou bien, n’est-ce qu’une victoire éphémère du pouvoir syrien sur l’échiquier international ? Trop d’aspects demeurent opaques et nul ne peut tirer au clair certains côtés, car ils font partie du secret des États. Néanmoins certains indices permettent une lecture appréciable  de la situation à la lumière de quelques faits et actes. L’on a l’impression que l’Amérique se désengage du proche orient et le discours de Trump est édifiant en la matière en ce sens qu’il laisse entendre une implication positive dans la résolution de la crise syrienne. Qu’on se détrompe, car le problème syrien est d’abord israélien et les Étasuniens ne sont pas près de laisser tomber  leur frère et allié. Détruire et démembrer la Syrie étant le plan initial, l’on continue dans cet idéal en appliquant les phases du projet selon des variantes circonstancielles. François Mitterrand disait dans « Le dernier Mitterrand » de Georges Marc Benamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
La guerre en Syrie n’est ni arabe ni ottomane malgré l’implication de l’Arabie, du Qatar et de la  Turquie et l’affaire du sukhoi n’est qu’un élément détonnant sinon le détonateur. Néanmoins, celui-ci n’a pas fonctionné selon les prévisions du plan préétabli par les seigneurs de la Terre et les séquestrés de l’OTAN ainsi que leurs administrés. Finalement, les Turcs et les Américains se sont fait avoir au jeu de la roulette russe et la Turquie a miraculeusement échappé à l’ours russe débarquant de Sibérie. L’on frôle la guerre parce que la destruction de l’avion russe était un acte belliqueux et délibéré décidé par les hautes instances de l’OTAN. Ce fut un test à priori mesuré, mais ô combien dangereux pour la paix. Cette étape franchie, il fallait passer au plan « B ». Cela suppose qu’il existe un « C », un « D » et un « Z » aussi. Néanmoins, cela ne peut aller à l’infini, puisqu’à défaut d’équilibre, une puissance doit s’effacer devant l’autre pour préserver la paix.
Qui est derrière le meurtre de Monsieur Andreï ? Certainement pas la Turquie cette fois-ci ! Son concours, quoique retardataire, à la solution du problème d’Alep plaide en sa faveur en la mettant dans la case des victimes aux côtés de la Russie. Les États-Unis ? Je dirais plutôt Israël qui voit d’un mauvais œil le règlement de la situation et le rapprochement entre la Turquie et la Russie. Toutefois, à contrario de la logique sidérante, cette entité est à écarter, car elle ne peut survivre à un conflit généralisé et ne peut en aucun cas se mettre à dos les Russes qui la soutiennent en dépit de tous les voyants clignotants au rouge dans la région. L’Occident ? Effectivement, mais il faut actualiser ce vocable pour englober les pays arabes mis à part ceux dits de la confrontation. À ce moment-là,  le commanditaire est tellement anonyme qu’on va noyer un poisson dans l’eau en cherchant à démêler l’écheveau.
Néanmoins, il nous reste un pays qui joue le rôle de sous-marin américain en zone européenne. Si l’Angleterre quitte l’Union, c’est justement pour avoir les coudées franches en matière de politique extérieure où elle entend redorer son blason. Les Américains viennent de passer le témoin à la perfide Albion pour s’occuper comme il se doit de ses intérêts dans la région. Madame  Theresa May ne vient-elle pas de présider le dernier CCG où elle souligna  les nouvelles lignes de sa politique moyen-orientale ? Finalement, ce n’est qu’un retour aux sources et les pays du Khalije sont heureux de renouveler encore une fois leur obédience et leur totale soumission. Du haut de son balcon, perchée tenant dans sa bouche une vipère, elle déclare en fanfare que la sécurité des pays du Golfe passe impérativement par celle de Londres. Elle annonce dare-dare que leur ennemi juré demeure l’Iran et qu’en aucun cas elle ne permettra à celui-ci de semer la zizanie en Arabie qu’elle chérisse par galanterie au plus haut degré de son argenterie. La Terre à Angle déclare à la Terre Arable qu’elle se tient prête à défendre les arables contre les musulmans dits barbares parce qu’indépendants. Le M16 ne serait nullement étranger à l’assassinat de l’ambassadeur russe dans le but de saborder le rapprochement russo-turc qui connait un certain enthousiasme depuis le coup d’État avorté. Il parait que les É.-U. sont derrière la tentative déjouée in extrémis par les Russes, autrement Erdogan ne serait plus ottoman. Dans ce contexte, c’est la Royal Navy qui est aux commandes de la flotte occidentale qui a vu la douce France se décharger de son Charles de Gaule, le bateau amiral de la marine française. Historiquement, la Grande-Bretagne est la marraine incontestée de toute la géographie moyen-orientale et la source ayant enfanté l’Arabie actuelle, quelques émirats et Israël et Mark Sykes et Arthur Balfour sont là pour attester de la véracité de la question.

La spéculation allant bon train, le policier victime de l’attentat faisait partie de la garde rapprochée du président ; il aurait été évincé suite à la tentative du coup d’État, car il appartenait au mouvement Gülen. Cousu de fil blanc, Les Américains sont visés par ricochet et Les Russes comme les Turcs savent exactement ce qu’il en est. Poutine fait l’autruche pour donner le temps à Erdogan d’amorcer le virage afin d’éviter le tournis propre au tournant. Les uns se font avaler des couleuvres, d’autres des pilules en attendant le baisser de rideaux. L’ambassadeur russe aurait pu être un grand-père à ce pauvre agent ayant refusé la vie à vingt ans ! À la fleur de l’âge, a-t-on le droit de penser à la mort quand tout en nous crie la vie ? Du temps du KGB et de la CIA, tout cynisme écarté, l’on raffolait de cet espionnage de classe où les acteurs émérites étaient considérés comme des héros. De nos jours, les secrets sont de polichinelle au point que les services liquident à bout portant leurs propres agents et sans prendre de gants. De Merah le français d’Algérie au Tunisien Anis de Berlin en passant par le Turc Aleppin, c’est le même scénario. Sont-ils imbéciles au point de faire disparaitre le seul et véritable  accusé, coupable et témoin ? 

samedi 10 décembre 2016

La vieille Anglaise, l'Arabe et le témoin


La danse macabre continue sur la scène arabe où l’on joue éternellement Méphisto et Frankenstein réunis. Du côté du keffieh l’on se promène nu en affichant clairement son mépris  viscéral de la chose ancestrale en commençant par arborer la kippa et le képi. Les sommets où les Arabes brillent et se distinguent se succèdent en se mettant à l’infinitif d’un verbe occidentalisé qui se conjugue à tous les temps réguliers et irréguliers. Dans cette conjugaison politique où la diplomatie arabe continue à faire l’autruche au détriment du chameau qui va à l’amble dans ce désert mortuaire où la vie se suicide à l’oasis de l’histoire.
 La Ligue arabe promet en tenant ses promesses de toujours se ressembler en regardant le miroir déformé qui lui rend le reflet de ses prouesses calamiteuses afin de toujours se ressembler. Cela n’étonne plus personne, même pas les masses populaires, cependant obnubilées par les découvertes miraculeuses des réseaux sociaux leur offrant des panacées aux maux cadenassés qui les enchaînent dans leur sommeil éternel. Quant aux élites arabes tellement occupées à téter le biberon occidental, elles ne peuvent roter ni éructer d’une manne providentielle d’un occident généreux et désintéressé.
Tout d’abord la palme revient au sommet arabo-africain. Arabes et Africains veulent enfin se tenir la main, mais sans la donner franchement, car l’une est sale et l’autre est noire. L’esclave surclasse-t-il le maître dans cette dialectique sourde et aveugle ? Le Sahara est-il arabe ou africain ? S’il est arabe, est-il algérien ou marocain ? S’il est africain, est-il Sahraoui ou saharien ? Un véritable labyrinthe cet hémicycle noir où les turbans ont imbécilement brillé comme à l’accoutumée. Ils ne sont prompts et véloces que face à des pairs qu’ils méprisent et qu’ils considèrent comme inferieurs.
Néanmoins, il nous reste un pays qui joue le rôle de sous-marin américain en zone européenne. Si l’Angleterre quitte l’Union Europeenne, c’est justement pour avoir les coudées franches en matière de politique extérieure où elle entend redorer son blason. Les Américains viennent de passer le témoin à la perfide Albion pour s’occuper comme il se doit de ses intérêts dans la région. Madame  Theresa May ne vient-elle pas de présider le dernier CCG où elle souligna  les nouvelles lignes de sa politique moyen-orientale ? Finalement, ce n’est qu’un retour aux sources et les pays du Khalije sont heureux de renouveler encore une fois leur obédience et leur totale soumission. Du haut de son balcon, perchée tenant dans sa bouche une vipère, elle déclare en fanfare que la sécurité des pays du Golfe passe impérativement par celle de Londres. Elle annonce dare-dare que leur ennemi juré demeure l’Iran et qu’en aucun cas elle ne permettra à celui-ci de semer la zizanie en Arabie qu’elle chérisse par galanterie au plus haut degré de son argenterie.
 La Terre à Angle déclare à la Terre Arable qu’elle se tient prête à défendre les arables contre les musulmans dits barbares parce qu’indépendants. Le M16 ne serait nullement étranger à l’assassinat de l’ambassadeur russe dans le but de saborder le rapprochement russo-turc qui connait un certain enthousiasme depuis le coup d’État avorté. Il parait que les É.-U. sont derrière la tentative déjouée in extrémis par les Russes, autrement Erdogan ne serait plus ottoman. Dans ce contexte, c’est la Royal Navy qui est aux commandes de la flotte occidentale qui a vu la douce France se décharger de son Charles de Gaule, le bateau amiral de la marine française. Historiquement, la Grande-Bretagne est la marraine incontestée de toute la géographie moyen-orientale et la source ayant enfanté l’Arabie actuelle, quelques émirats et Israël et Mark Sykes et Arthur Balfour sont là pour attester de la véracité de la question.


vendredi 9 décembre 2016

L'Algérie,La Syrie et L'Iran

La situation internationale est comme un sable mouvant, instable elle lance des défis autant que des changements en matière de stratégie. Les deux titans se livrent une bataille ardue sur l’échiquier international en faisant chacun intervenir ses pions pour se damer le pion où le pat est plus chanceux que le mat. Il ne peut y avoir de guerre entre les deux grands, mais ils peuvent, cependant, se mesurer ailleurs sur d’autres plans. La Syrie étant la terre de prédilection, les Syriens toutes sectes et ethnies confondues ainsi que les nervis issus de tous les pays constituent les cobayes par excellence. Deux blocs tectoniques se télescopent sur la faille de Damas et le tremblement ne peut être qu’astronomique, car ils sont rigides et puissants. Après six ans de guerre, la Syrie tient encore debout et mieux encore, elle se fortifie chaque jour davantage. La naissance du cinquième bataillon est finalement une réponse à une grande question. En effet, depuis 2013 je n’ai cessé de m’inquiéter sur l’absence de la mobilisation. À présent, je comprends que les conditions prévalant à son décret n’étaient pas encore réunies. C’est reconnaître que les Syriens qui ont choisi l’autre côté sont nombreux aussi. Maintenant que les choses sont claires et que l’on est arrivé à séparer le bon grain de l’ivraie, l’on peut décréter l’appel aux armes et sonner la charge. IQTIHAM est la nouvelle unité d’assaut composée uniquement de volontaires désireux de combattre les terroristes aux côtés de l’armée régulière et ses alliés. Enfin le glas sonne pour la horde sauvage et bientôt, Alep ne sera qu’un cauchemar et la guerre en Syrie qu’une parenthèse de l’histoire. Le communiqué succinct de l’armée stipule que la nouvelle unité est créée à la demande du peuple syrien qui veut en finir avec les groupes armés dans tout le pays. Le commandement général demande aux citoyens syriens où qu’ils soient à rejoindre ce corps de volontaires. Je crois humblement que le compte à rebours a d’ores et déjà commencé et que l’année 2017 sera une année clé dans le règlement de ce conflit planétaire.
 Quant à l’Iran, malheureusement le chemin sera encore long, malgré cette éclaircie des accords nucléaires. Les Américains ne cèderont jamais, ils ne font que reculer pour mieux repartir là où ils ont fauté. Les accords avec Téhéran ne sont qu’un renvoi aux vestiaires en attendant la reprise du match qui n’est absolument pas terminé. À travers la démolition de la Syrie, l’on visait l’éradication du Hezbollah pour enfin s’occuper de L’Iran qui a survécu à trente ans de sanctions et une guerre sans nom. Mieux encore, L’Iran s’est doté d’armes sophistiquées en évoluant dans tous les domaines (industriel, scientifique, culturel, spatial…) en comptant sur ses propres ressources tant humaines que matérielles. L’Iran musulman a tenu bon face au mastodonte américain sur tous les plans. Le Congrès américain vient de voter la reconduction des sanctions contre l’Iran pour dix ans en invoquant de nouvelles raisons, à savoir le non-respect des droits de l’homme, le soutien aux Résistances libanaise et palestinienne qualifiées de terroristes et le programme de missiles balistiques.
Il est impératif que l’Iran prenne des mesures à tous les niveaux et se tienne prêt à toutes les éventualités, car non seulement le nouveau président a annoncé la couleur lors de sa campagne électorale en ciblant l’Iran, mais vient de nommer à la tête de la CIA, Mike Pompeo qui a déclaré en 2015 qu’il considère la Révolution anti-impérialiste iranienne comme un mal absolu. Les choses sont, on ne peut, claires et Trump vient de montrer qu’il sait ce qu’il a à faire. Toutefois, n’étant pas le seul à avoir de la matière grise, il peut se tromper en récitant le Talmud à l’entrée d’une mosquée ou sur le parvis d’une église. Le temps est en sa défaveur et il ne peut le remonter qu’en actionnant le bouton du nucléaire, chose qu’il ne peut faire, malheureusement et heureusement. Le feu de forêt qui s’est déclaré en Israël a donné un avant-goût de ce que serait la prochaine guerre, d’autant plus que les combattants du Hezbollah sont devenus de véritables baroudeurs. Ils ont acquis de nouvelles techniques de combat et sont devenus maîtres dans les coups de main et artistes dans celui des rues en ambiance très compliquée. Les soldats syriens et autres Bassijs iraniens ont atteint un degré inégalable en matière de combativité et j’ose prédire des jours sombres pour Tsahal et ses différents corps d’armée. Même la population est devenue aguerrie à force de subir les effets de la guerre qu’on lui impose depuis la moitié d’une décennie. De la panique généralisée, elle réagit en développant une formidable résistance ce qui constitue un atout majeur en cas de nouvelle guerre. Celle-ci surviendra certainement, car les prémices sont là ainsi que ses détonateurs, Israël étant un indu occupant et un éternel agresseur. Ils complotent, mais Allah complote aussi et Allah est le meilleur des comploteurs pour paraphraser le Coran afin d’apporter au problème une certaine lumière.
Mais que vient faire l’Algérie là-dedans ? L’Algérie étant un pays indépendant et nullement touché par le printemps, d’aucuns se posent alors cette question. Elle est tout à fait légitime eu égard à cet angle de vision. Cependant, notre pays n’est aucunement à l’abri d’un conflit ; celui-ci est juste différé, car les circonstances ne sont pas encore réunies. Toutefois, l’Algérie est à l’intérieur de l’œil du cyclone pour peu que les choses basculent en Syrie. Il suffit que la Syrie tombe pour que se déplace l’hécatombe vers notre pays où tous les ingrédients sont en attente dans le chaudron où il ne manque que l’allumette pour mettre le feu. Néanmoins tant que la Syrie résiste en tenant le coup, le temps joue en notre faveur en dénouant les fils nombreux du complot. Ajoutons à cela la prise de conscience nationale ainsi que le réveil de l’opinion internationale qui fera en sorte d’atténuer les ardeurs de cette folie meurtrière.
Je ne vais pas m’attarder sur le volet sécuritaire qui n’est qu’un prélude pour aborder l’autre guerre, certes silencieuse, mais combien pernicieuse, j’ai nommé la crise économique. Celle-ci frappe de plein fouet l’Algérie que nos gouvernants croyaient à l’abri d’un tel conflit. Gouverner n’est pas seulement gérer, mais prévoir aussi. Un gouvernement qui ne prévoit pas, qui n’anticipe pas n’est point apte à gouverner. La stratégie commande à être toujours aux aguets et déchiffrer à temps les indicateurs économiques pour prendre les devants pour arrêter les bonnes politiques. La navigation à vue en matière d’économie peut dans certains cas éviter quelques écueils, mais ne peut sauver, hélas, du naufrage. En plein orage, l’on ne peut s’occuper de colmatage.
Le titre de ce texte qui est loin d’être un essai n’est nullement fortuit. L’Algérie doit prendre en référence l’Iran et la Syrie, le premier pour avoir survécu à un blocus planétaire et la seconde pour avoir résisté à une guerre universelle. Ces deux pays ont su développer une économie de résistance dans une ambiance de guerre et en dépit de toutes les sanctions infligées par les instances internationales visant leur banqueroute totale. Ils présentent deux modèles à méditer sérieusement en matière de stratégie. L’Iran constitue une école à part entière en ce sens qu’il a su assurer à créer une dynamique de développement à partir de ses propres ressources et a réussi dans une large mesure un essor économique assez conséquent. Leurs politiques de croissance obéissent à des plans stratégiques préétablis. C ceux-ci éclaircissent les priorités en permettant de s’assurer que les ressources sont bien utilisées. À défaut, une révision globale est alors envisagée afin de rectifier ladite stratégie dans le but d’atteindre les objectifs assignés. Ceux-ci ne peuvent être réalisés que si des actions opportunes et savamment réfléchies sont menées. Donc, c’est toute une planification qui est mise en œuvre comme une carte routière impliquant tous les opérateurs et acteurs économiques qu’ils soient particuliers ou étatiques. Cela requiert bien sûr une vision claire et pragmatique ainsi que des schémas réalistes.
Que fait l’Algérie pour soutenir la Syrie ? Sommes-nous obligés d’appliquer la réponse du berger à la bergère ? La vie d’une nation est identique à celle d’un individu et tous deux doivent impérativement saisir les opportunités pour améliorer son cadre et s’offrir les chances de l’améliorer. À défaut de merles, l’on se contente de grives et cela s’applique dans les deux sens pour les deux pays. Une réelle assistance de l’Algérie aurait participé à l’effort de guerre de la Syrie tant au niveau de la subsistance que de l'aide médicale. Une ligne de crédit aurait été d’un réel apport et une bouffée d’oxygène à l’économie syrienne qui malgré tous les indicateurs négatifs arrive à survivre et mieux encore à renaître de ses cendres. Ne disposant ni de pétrole ni de gaz et malgré l’effort de guerre à maintenir contre Israël, la Syrie n’avait contracté aucune dette extérieure et avait atteint l’autosuffisance alimentaire et dans bien d’autres secteurs. Il parait que l’on vient de découvrir d’énormes réserves de gaz et de pétrole qui vont apparemment changer la donne.
Qu’attend l’Algérie de L’Arabie ? Des érudits en sciences religieuses ? Des pétrodollars ? L’Algérie se goure encore une fois en matière de stratégie, car la visite menée en Arabie aurait dû être effectuée dans un premier temps en Iran qui est non seulement développé, mais engagé et surtout indépendant. J’ose avancer qu’un rapprochement franc avec ce pays peut être bénéfique à l’Algérie qui peut tirer profit de ses avancées technologiques. Sans être leader, l’Iran a percé dans tous les domaines et surtout dans l’industrie militaire qui suppose un développement conséquent dans tous les secteurs y concourant. Cependant, il n’est pas trop tard et l’on peut toujours redresser la barre sans craindre la réaction des Saoudiens qui vont se dire qu’ils ont été les premiers à bénéficier de cet honneur. Avec 14 millions de barils/jour et mille milliards d’investissements en terre américaine, l’Arabie n’est pas du tout prête à investir en terre algérienne. La nouvelle loi JASTA n’est pas pour encourager cet état de fait, au contraire, tout est pensé en vue de bloquer toute idée novatrice et tout esprit créateur.
Néanmoins, usant de facilité, le gouvernement trouve toujours des solutions aux problèmes engendrés par le choc pétrolier. L’optimisme démesuré quant à juguler les effets de la crise ne suffit point à limiter les dégâts et les mesures prises pour limiter les importations et les dépenses n’ont pas donné les résultats escomptés. Pire encore, elles ont contribué à mettre en difficulté certains segments d’activité générateurs d’emploi. Pourtant le premier investissement vraiment à portée de mai à faire est de réduire sinon arrêter tout type de subvention. En d’autres termes, cela veut dire appliquer une politique de prix efficace. Je n’arrive plus à expliquer les raisons du gouvernement à ne pas appliquer ces mesures d’austérité. Soutenir les couches défavorisées ? Négatif ! La subvention profite d’abord aux nantis. En plus de constituer une voie pernicieuse de gaspillage de devises, les subventions directes forment un frein au développement en ce sens qu’elles ne participent pas à la création de la richesse, mais au contraire encouragent la consommation délibérée. Tout le monde achète au même prix ! C’est aberrant ! Le citoyen, l’étranger, le touriste débourse la même somme pour le même produit. En Algérie, l’on subventionne au profit des étrangers ! L’argent du pétrole susceptible de produire de la richesse part en fumée. En principe, l’argent servant à la subvention doit être injecté en investissement. La solution ? Appliquer les prix réels des produits et soutenir directement les citoyens en leur octroyant des primes. Oui, de l’argent versé directement dans leurs portemonnaies ! En effet, ce sont des calculs à faire, mais pas impossibles à réaliser. Les retombés d’une telle politique seront énormes et très bénéfiques pour le pays. Du coup, l’on réduit le trafic illégal des denrées alimentaires et autres produits, l’on revoit à la baisse la facture des importations, l’on réduit les contraintes liées à la surveillance des frontières, l’on décourage les trafiquants notoires, l’on élimine les trafiquants occasionnels qui arrondissent au besoin leur fin de mois, l’on incite le citoyen à une consommation rationnelle, l’on réduit le nomadisme oisif, l’on réduit l’ardeur des automobilistes, l’on dégorge la circulation routière, l’on gagne sur la pièce de rechange, l’on allège les dispositifs de sécurité…
Si l’on vend l’essence à son prix réel, l’on résout forcément la majorité des problèmes liés à la circulation routière :
— La moitié des véhicules circulant actuellement ne sera plus en mesure de prendre la route
— Diminution des embouteillages dans les grandes villes
— Fluidité remarquable
— Réduction de la consommation de l’essence
— Diminution de l’importation de l’essence
— Diminution de la consommation de la pièce détachée et donc réduction à l’importation
— Baisse sur le nombre d’accidents de la circulation routière
— Arrêt définitif de la fuite de l’essence à travers les frontières
— Réduction du nombre de trafiquants
— Diminution du reflux au niveau des frontières
— Gain sur l’indice de sécurité territoriale
— Gain sur la longévité des routes algériennes
— Naissance d’une nouvelle culture en matière de circulation, de mode de déplacement (une seule voiture par famille-covoiturage-transport public-métro-tramway…)
Cette énumération est loin d’être exhaustive, mais elle permet de voir clair dans la situation. La subvention telle qu’elle est préconisée en Algérie est négative et surtout handicapante pour le développement du pays.
L’essence est subventionnée en puisant dans l’argent du peuple pour seulement une partie du peuple !
La souveraineté nationale ? Un pays qui ne produit pas ce qu’il mange, ce qu’il porte, ce qu’il médicalise ne peut préserver sa souveraineté, car il l’hypothèque continuellement. L’autosatisfaction alimentaire est un impératif stratégique qui doit constituer la priorité de toute planification économique. Elle est un objectif primordial à réaliser dans les plus brefs délais.

mardi 6 décembre 2016

Au revoir Fidel, adieu Castro

Le « havane » incandescent reposant sur le cendrier fumant de mon cœur est amer en cette heure où le temps se fige dans le cadran solaire. Le goût ocre du tabac s’enroule comme un serpent autour de mon âme qui gît sur le hamac d’où s’envolent en volutes éternelles des bouffées d’or et d’argent enguirlandées d’espoir et d’azalée. Fidèle à tes idées et principes, tu as été toujours rebelle aux senteurs du Colorado, car tu portes en toi les gênes de la belle Santiago où Cuba la sublime se pavane comme notre seul et ultime Eldorado. Hé, Castro ! Tu as été un cas triste et de trop pour cette Amérique anticastriste dont l’entrechat ignore totalement le fandango. Je te revois enfant sur le banc de cette école où tu es si brillant malgré le mal et la trahison de celle chargée de ton éducation qui te délaisse à l’abandon au milieu de la faim, du froid et de la peur du lendemain.

Oui, Fidel ! Fidèle à toi-même, tu te rebelles à Dolores contre cet instituteur autoritaire qui te fait fuir le collège où tu fus une lumière face à son alacrité. Ce matin, alors que je sirote mon café, je bois ton enfance que la misère et l’iniquité ont balisée. Oui, le seul bonheur à cette époque-là venait de ton professeur qui disait que tu étais une lumière que Dieu dans sa majesté a créée pour éclairer l’obscurité monstrueuse de La Havane. Il a vu juste Le Père Armando Llorente en prédisant que tu rempliras merveilleusement, de pages brillantes, le livre de ta vie qui se déroule comme un riche tapis juste devant le parvis de notre esprit sublimé. En effet, Monsieur Armando a été un grand visionnaire, car il ne peut oublier alors qu’il était emporté par les eaux furieuses de cette rivière en folie, toi, l’enfant, son meilleur élève, tu lui sauvas la vie.

Oui, mon ami, il fallait être Castro pour dénoncer très tôt les bandits du BAGA au service de la présidence de Cuba et être un homme de droit pour s’élever contre le président Ramon alors que tout autour l’on vivait son adolescence en flirtant sur les airs de la Samba. À vingt-deux ans, pendant que l’on suçait encore son biberon où flottait le drapeau de maman, tu débarquais à Cayo Confite, loin des côtes cubaines, aux côtés de Juan sur les rives dominicaines. Généreux, tu prêtes ta vie à Bogota dans les rues de la Colombie.

C’est à perdre son latin ce langage ordurier américain de bon matin fustigeant un révolutionnaire en le réduisant à un vil dictateur. Détrompe-toi Monsieur Trump et arrête de claironner aux sons de ta trompette des insanités verbales à l’encontre de la moitié de la planète. Malgré ta fortune et tes nouvelles fonctions, ton nom ne peut briller autant que ce monument de la révolution.

Te souviens-tu de Batista ? Ce général a totalement oublié dans sa folie meurtrière qu’il y avait à Cuba un homme appelé Castro qui n’avait ni froid aux yeux ni peur. Cuba sans Castro, c’est comme une rivière sans eau ! Et La Havane sans Fidel, c’est comme une révolution sans rebelles ! Oui, j’entends encore le crépitement des balles à la caserne Moncada de Santiago où tu fus penseur, meneur et guérillero. J’entends toujours le bruit de chaines et de longs couteaux en ce jour malheureux dans la ville de Bayamo et je ne peux que me courber devant le courage du sergent Pedro qui était chargé de te trouer la peau.

Batista a pris avant toi la clé des champs malgré les quinze ans où tu as passé au compte-goutte ta vie en prison jusqu’à cette amnistie qui te mena de Santiago à Mexico où naquit au fond de ton esprit le Mouvement du 26 juillet.

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut Mexico
Si Dieu veut toujours droit devant
Nous irons jusqu’à Santiago

Tiens bon le cap et tiens bon Ernesto
Hissez haut Mexico
Sur le Granma qui fait le gros dos
Guevara en compagnie de Castro

Tu es parti en silence en pleine nuit en me laissant parmi des mots qui fuient au milieu de la phrase qui se lamente pour dire les maux qui serpentent à travers le langage. Pourtant, tu as résisté à des centaines d’occasions que la CIA t’a offertes en guise de fleurs chaque saison et aujourd’hui une certaine Amérique te pleure et une autre te maudit parce que tu lui as fait mordre la poussière. Immortel, elle ne pourra jamais t’atteindre ! Ni elle ni ses onze présidents ne pourront s’émouvoir sur ta tombe, car ton ombre les poursuit jusqu’au fond de leur vie faite de ruines et de décombres. Habités par ton spectre et hantés par ton fantôme, ils déambuleront de la Maison-Blanche à la place Vendôme en passant par Birmingham et Amsterdam en traînant leurs âmes déchues comme des chiennes de compagnie que promènent leurs femmes qui se prennent pour des dames aux bras de leurs maris.


Alors que les tocsins résonnent, d’autres sons de cloche carillonnent d’Ottawa à Miami où l’on festoie sans pudeur aucune en laissant éclater sa joie sur le parvis de la bêtise humaine qui se prend pour une église à la mode américaine où des Cubains américanisés, allaités aux Donalds castrés devenus par la force du législateur de vaillants sujets, jappent et aboient plus que le roi qui les a vassalisés.

Je suis en berne à contrario de cette capitale helvétique qui aurait dû répondre à l’appel, mais n’empêche, Fidel, je te dédie tout un pays plein de millions de révolutionnaires qui a été de tout temps rebelle et qui porte le nom de l’Algérie. Je suis en berne comme l’âme de notre président que je salue en passant d’avoir pris les devants de la scène en décrétant le deuil national à toute la population. Je lui suis reconnaissant d’avoir apaisé mon cœur où un incendie ravageur a emporté toute ma raison, car tu es plus arabe que ces Arabes à la con qui manient leur langue juste pour diluer leur venin.

Tu aurais pu être américain de cœur et de peau, tu aurais été investi de tous les pouvoirs et de toutes les faveurs des pays occidentaux. Tu aurais évité ces centaines de complots et ces dizaines de tentatives d’attentats attentant à ta peau. Tu aurais évité ce bain froid à la Baie des Cochons où des chiens plus cochons que des grenouilles sont venus te savonner avec leur lessive sentant le poltron. Mais, faut-il le souligner encore et encore, encore et toujours, qu’il faut être Castro pour prétendre à un héros.

Je ne pleure pas. Peut-on pleurer la bravoure quand elle enjambe les marches du Panthéon ? Pleure-t-on la mort qui s’invite à temps pour immortaliser un lion ? Castro est plus grand qu’une douleur, il est le bonheur suprême de tout homme libre sur cette Terre où les chiens des hommes sont plus hommes que leurs propriétaires. Ramenez tous les drapeaux et souquez ferme, matelots ! Castro en vue, larguez toutes les amarres ! Un canoë à l’eau, je veux boire l’océan, et au moindre atome de ma peau, crier mon lamento.

Tu viens égrener un long chapelet où le bon grain est séparé de l’ivraie dans cette histoire à plusieurs paliers où l’homme ce bipède intronisé à la manière des singes de mon quartier que mon ami Brel aurait dû toujours chanter. Oui, en matière de fidélité tu portes le nom Fidel et cela se vérifie puisque tu rejoins les amis du premier maquis Lumumba, Nasser, Mandela, Chavez et le Che. D’autres, aussi connus, vont te recevoir dans leur jardin en fleurs en passant de Boumediene, Benbella et Arafat à Bolivar et Pancho Villa.


À quatre-vingt-dix ans, tu es parti très tôt en restant dans nos cœurs. Tu vas pousser comme une fleur à la source de notre sang et tu flotteras au mont de notre cerveau où sera accrochée à jamais la hampe de ton drapeau. Tu veilleras comme une lumière sur notre esprit où vacille toujours le feu de notre bougie que le temps ranime de son souffle infini à vie !

Tu es parti sans avertir et sans crier, toi qui as le verbe facile quand tu te mets à discourir. Tes discours se souviennent de tes mots que tu martèles avec ta longue barbe qui pend comme un maquis où se cachent les frères guérilleros de l’Amérique latine venus écouter tes paroles que tu tartines au miel de ton cœur.

Tu es parti vers d’autres amis dont le sang est si cher qu’il a inondé la Terre entière en laissant sur le corps de la vie des traces indélébiles pour rappeler aux imbéciles réfractaires et aux différents détracteurs et à tous les dictateurs que la révolution est tellement noble qu’elle ne pousse que dans le cœur des hommes dignes et fiers et qui ont le sens de l’honneur.

Repose en paix ô père des révolutions et des révolutionnaires ! Il est l’heure de baisser les rideaux à l’extinction des feux et de tous les lampions. C’est à la lueur de ton chemin lumineux et à l’ombre de tes frères de terrain que le soleil brillera sur tous les cimetières de la Terre où il poussera de jolies fleurs annonçant aux hommes de demain que la liberté est tellement chère qu’il ne faut jamais la mettre en danger. Adieu frère d’armes ! Adieu Comandante !