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samedi 27 mai 2017

Trump Baba et les 50 prestataires




De serviteur des deux Lieux saints à serviteur des deux Satan, le valétudinaire saoudien change de casquette sans pudeur et sans transition. En tout cas, il a réussi la gageure de rameuter toutes les valetailles de la région pour faire allégeance au seigneur Trump qui fut accueilli en héros planétaire. Le frère Donald fut reçu en grande pompe et des fastes furent organisés en son honneur à croire qu’il est le père de l’indépendance nationale. Nul n’est prophète en son pays, ne saurait trouver meilleure application qu’en ce royaume de sable où le pétrole coule à flots à même les robinets de ces princes et vassaux. En effet, le Premier américain est seulement venu prendre un bol d’air, le temps de souffler de la tempête qui fait rage dans ses propres quartiers.

Cependant, il a le mérite de tenir, pour une fois, ses promesses. Oui, il vient de le prouver en emportant haut la main des mégacontrats. Dès son arrivée, l’on annonce la signature d’un mégaprojet d’une valeur de 110 milliards concernant la vente d’armements aux fins d’assurer la sécurité à long terme de l’Arabie. Selmane que la prosternation à Allah dérange pour cause, parait-il, de maladie, ne se gêne pas de s’exprimer en courbettes à l’endroit de Melania et Ivanka sobrement habillées et cheveux aux vents contrairement aux femmes du coin auxquelles on interdit même de respirer à haute voix. À tout seigneur tout honneur, on déploie le tapis rouge à Monsieur qui ne se prive pas de péter plus haut que son avion. Les Saoud sont aux anges devant tant d’honneur, car ils sont les premiers à le recevoir, alors que d’habitude la première sortie du Président est toujours réservée soit au Mexique soit au Canada.

Les deux femmes, pourtant ordinaires, ont opéré des ravages dans le sérail saoudien victime d’une libido latente et patente ne disant pas son nom. Il parait que pour un seul sourire, des chèques à blanc furent signés pour le plaisir de ces dames. Et comment ! L’on sait se montrer galant envers ces femmes qui ont non seulement du talent à déambuler sur des talons aiguilles, mais aussi des dents magnifiquement blanches et admirablement alignées. Leurs bouches en boutons de roses ne peuvent qu’accoucher de mots valant leur pesant d’or et les Bédouins ont des mains aussi agiles que des portefeuilles garnis. Alors, l’on déclenche une averse de pétrodollars dans un ciel enragé d’être le témoin oculaire d’une pareille décadence.

C’était une journée formidable, aurait lancé Trump après avoir assuré des centaines de milliards d’investissements aux États-Unis. Oui, il a raison de témoigner sa joie, car cela va se traduire en de centaines de milliers d’emplois. Cela va rehausser son blason auprès de l’Américain du coin qui doute de son efficacité, voire son éligibilité. Cependant, dans ma petite tête bien ronde, je le trouve un peu imbécile et idiot sur les bords. Oui, il aurait pu mettre le grappin sur toute la fortune des Saoud sans tout ce bataclan, puisque la loi « jasta » lui confère ce droit. Tout l’argent du peuple du Hedjaz est détenu par les membres appartenant à Al Saoud et Al Cheikh. Tiens, justement, j’ouvre une petite parenthèse pour ceux d’entre nous qui ne connaissent pas l’antéchrist connu sous nos cieux sous le nom du Dajal. Il n’y a qu’à bien observer le mufti du royaume du mal pour se le rappeler à vie. À mon humble avis, Trump vient de commettre la grosse bêtise de sa vie en accordant du crédit à des gens honnis et par Dieu et par les peuples arabes et musulmans aussi. Oui, la Oumma commence à prendre conscience que son véritable ennemi est sans conteste cette secte wahabo saoudite. Oui, elle constitue le danger numéro 1, supplantant ainsi l’Entité sioniste et les États-Unis.
Ils étaient plus de 50 présidents, rois et émirs à cautionner une véritable calamité catastrophique à quelques encablures de la tombe du prophète Mohammed que le salut soit sur lui. Peut-on prétendre appartenir à Mohammed et glorifier l’ennemi juré de l’Islam ? Jamais un président américain n’a insulté l’Islam et les musulmans durant sa campagne autant que cet énergumène auquel les Saoud ont tout déroulé. Cela dépasse tout entendement ! Cependant, à dire vrai, cela n’a rien d’étonnant, car nous avons tendance à appréhender la chose sous l’angle déformé de notre raisonnement. Nous partons du principe que les Saoud sont nos frères arabes et musulmans, alors qu’en réalité, ils sont les fossoyeurs de l’Islam et des musulmans. Oui, avec ce sommet du diable, ils viennent de l’afficher clairement en avilissant tous ces gouvernants présents à cette rencontre satanique. Aucun dirigeant n’a osé dénoncer cette aberration soit par esprit concupiscent soit par peur de représailles soit par soumission. Néanmoins, tout est de question de foi, car si les chefs arabes et musulmans croyaient véritablement en Dieu, ils auraient refusé un tel abâtardissement. Ils auraient au moins défendu Palestine, les mouvements de résistance, tel Hezbollah, et L’Iran.
Les Saoud sont tellement haineux de tout ce qui s’apparente à l’Islam qu’ils se multiplient en donations et en lâcheté pour exhorter les É.-U. à agresser l’Iran. Cependant, ils sont tellement stupides qu’ils ne réalisent pas que leurs fameux protecteurs sont impuissants face à la Révolution islamique, autrement ils l’auraient attaquée depuis longtemps. Au final, les Saoud ne font que pisser dans du sable qui ensable dangereusement leurs méninges qui n’arrivent plus à produire une saine pensée. Les derniers vont les traire jusqu’au dernier pétrodollar, car ils ne sont que des vaches selon le classement du nouveau Président. Les propos de Trump à l’égard de ces roitelets sont on ne peut plus dégradants. Soumis, ceux-ci aiment être rabaissés et avilis par leur seigneur et maître qui redouble de férocité pour leur procurer la jouissance tant espérée. Ils jubilent à être souillés et déshonorés. Au fait, ont-ils un honneur ? Oui, leur honneur consiste à se vendre à cette Amérique arrogante et à cette Angleterre insolente.
Le sommet de la bêtise et de l’hypocrisie, de la traîtrise et de la félonie, n’est qu’un pétard mouillé, même pas capable de faire du bruit. Quand deux idiots se rencontrent, le résultat ne peut être qu’une imbécillité, extrême certes, mais sans effet sur le devenir de la région qui soit dit en passant est entre de bonnes mains. Oui, de véritables seigneurs sont prêts à verser leur sang pour mener le bateau arabe à bon port. La dignité étant un préalable, n’est pas Arabe qui veut. La langue à elle seule ne saurait suffire pour prétendre à l’arabité. Les Saoud et consorts n’étonnent plus que les dupes comme les singes de mon quartier. Ce sommet renvoie inéluctablement à un certain concile (Trente ou Nicée) où lâches et vendus ont décidé l’ignoble et l’ignominie. Le crédo suggéré par Selmane et accepté par Trump a été vivement adopté. Liquider Palestine, morceler la Syrie, casser Hezbollah et épingler l’Iran tel est le résultat attendu. Pour que le sommet soit à la hauteur de ces initiateurs, il fallait qu’il élude la cause palestinienne et l’affaire des détenus syriens et palestiniens dans les geôles israéliennes. Au contraire, l’on dansa dans un vulgaire entrechat sur les tripes des grévistes auxquels on n’accorda que le mépris sans la moindre attention. Pourtant, le gai luron Abbas était de la partie à se gloutonner aux frais de la princesse Ivanka.
Le sommet a eu le mérite aussi de faire tomber tous les masques et de mettre à nu tous les Arabes et les musulmans en ne leur laissant aucun alibi. Il constitue une date phare dans l’histoire contemporaine de la région en ce sens qu’il permet de séparer le bon grain de l’ivraie. Dorénavant, les Arabes et les musulmans n’auront aucun prétexte pour justifier leur sujétion aux Saoud et pair. L’argent que les Saoud ont dépensé pour l’accueil de la famille américaine et l’organisation du sommet aurait suffi à nourrir le Yémen pendant deux décennies. Mais au fait, les Yéménites sont-ils musulmans ? Pourtant le prophète Mohammed (qsssl) a toujours recommandé de bien se conduire avec le voisin. Dans un hadith authentique rapporté par Anas qu’Allah agrée le Messager a dit : « N’a pas cru en moi celui qui dort repu (et sans souci) alors que son voisin, qui se trouve à côté de lui, a faim et il en est informé (c’est-à-dire qu’il sait que son voisin n’a pas mangé). »Dans un autre hadith rapporté par Abou Houraïra, le prophète a dit : « Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! » On lui demanda : « Qui, Ô Envoyé d’Allah ? » Il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits ».
Ce sommet appelé à tort sommet américano-islamique est loin d’atteindre les objectifs pour lesquels il a été décidé. En diabolisant l’Iran, un grand pays musulman qui n’a pas été convié, il ne fait que le renforcer en ce sens que les masses populaires musulmanes vont lui témoigner davantage de solidarité. En classifiant les mouvements de résistance qui ont sauvé l’honneur de l’Oumma en mouvements terroristes, l’on s’attire certainement les foudres des sympathisants nombreux et pluriethniques de Hezbollah, de Hamas et d’autres factions. Lever une coalition de 34 000 hommes pour servir de chair à canon aux idées machiavéliques des Saoud, qui visent l’effritement de tous les pays susceptibles de contrecarrer le grand Israël dans la région, n’est point à portée de main. Le Liban, L’Irak, l’Algérie ne souscriront jamais à une telle opération. Toutefois, le sommet a permis de blanchir l’Entité sioniste en l’introduisant comme étant un pays pacifique et ami. Il a aussi consacré Al hadj Trump en opérant sa « mobayaa » en tant que Calife des musulmans. Oui, ce sommet ressemble à une véritable cérémonie d’investiture qui a vu la sacralisation de l’anti musulman Trump en commandeur des croyants par un Selmane impudique et des chefs arabes tributaires et fayots.


Cependant, il est à noter une première, Al hadj Trump vient d’inaugurer le premier vol direct de la Terre sainte à Tel-Aviv. Le valet Selmane vient de faire un cadeau tout en fleurs à Netanyahou, son vieil ami et honorable frère. La suite, vous l’aurez deviné, ne sera que pure formalité. Cela augure d’une réaction en chaîne dans ce Khalije où l’on excelle en couardise et en servilité. Néanmoins, il est une vérité que d’aucuns ignorent. Si L’Iran et les Résistances ont été criminalisés, Allah est là pour reconnaître les siens. Les hommes d’Allah valent toutes les coalitions et sauront déjouer tous les complots. Le parti de Dieu est toujours vainqueur, ainsi en a décidé le Tout Puissant.

Copyright © 2017 Benaissa Abdelkader

Tous droits réservés.

mardi 23 mai 2017

La bâtardise arabe

Cela fait déjà presque trois ans que les Saoud et compagnie assassinent et tuent sans distinction les Yéménites seuls et démunis. La sale machine de guerre continue ses massacres au vu et au su de tout le monde sans que l’on puisse pointer du doigt cette monarchie terroriste instituée sur le sang et pour le sang loin des enseignements de l’Islam véritable. Peut-il y avoir un islam faux ? Oui, les hypocrites prônent un « islam » d’apparat et cultivent une religion satanique. Ils sont pires que les impies, les athées, les gnostiques, les mécréants qui peuvent s’ils le désirent être à belle enseigne religieusement parlant. Un musulman qui se respecte ne tue jamais un être humain injustement ; mieux encore, il ne doit, en aucun, le terroriser, spolier ses terres, s’approprier ses biens, attenter à son honneur, lui manquer de respect…

Les Yéménites sont-ils des êtres humains ? Certainement pas ! Sinon ils auraient bénéficié de leur statut, ne serait-ce qu’en matière de solidarité internationale. Il se peut qu’ils soient considérés comme des êtres de dernière zone ou carrément classés en bas de l’échelle humaine sur les états nominatifs des Nations Unies. Que vaut un Yéménite vivant ? Et mort, sert-il à quelque chose ? Vivant ou mort, il ne sert absolument à rien sauf à servir de gibier et de chair à canon. L’on excelle de ce côté-ci de l’Arabie à en faire de la charpie à servir, à chaque journal télévisé pour le plaisir des yeux blasés des Arabes occidentalisés. L’on saisit ces moments forts où l’on nous sert de la viande fraîche made in Arabica du côté de la mer rouge qui rougit de tant de sauvagerie. La mort prend tous les qualificatifs de l’indicatif régional où le crime s’inscrit en lettres rouges sur le front vil et lâche de la tyrannie. La mort se conjugue au pluriel arabe du temps présent. D’irakienne à syrienne et de libyenne à yéménite, elle clôture le tableau macabre de cette malédiction qui ne frappe que les démocrates sans toucher aux autocrates.

Que reproche-t-on au Yémen pour subir toute cette sauvagerie ? L’on jalouse la félicité et les origines d’Anssar Allah qui résonne à certaines oreilles arabisées comme Hizbo Allah. La haine est là, tapie sous le keffieh et le kamis, dans ce grand désert où l’esprit ahane à vouloir s’orienter dans ce sable d’idées ensablant et ensablé. Un musulman peut-il tuer impunément un autre musulman sans renier sa religion ? Les musulmans s’allient-ils à un despote, à un tyran ? Pourtant le texte coranique est on ne peut plus clair, là-dessus ! Alors, comment expliquer l'avilissement de certains pays musulmans ? Comment excuser l’abâtardissement de certains régimes arabes qui ont répondu présents à la formation de cette alliance satanique contre un pays musulman ? 

Les Arabes et les musulmans actuels démontrent, preuves à l’appui, à tout le monde qu’ils sont idiots, imbéciles et dénués de tout esprit critique et de perception. À bien regarder la scène où se joue ce terrible cauchemar, l’on ne peut que tirer la sonnette d’alarme et dénoncer la supercherie. Oui à bien observer, l’on ne peut que conclure que nous avons hérité d’un islam frelaté ! Satan est-il si puissant jusqu’à induire en erreur et détourner des nations entières ? Le Chaytane est-il si fort jusqu’à endormir et embobiner Al Azhar et consorts ? Oui, il l’est et il est humain surtout ! Le Chaytane est arabe, parle la langue arabe et en prétendu musulman sème sa propre religion en s’arcboutant au texte coranique qu’il ajuste à sa dimension.

Le plus puissant royaume de la presqu’île arabique qui ne se prénomme ni arabe ni musulman, mais s’identifie à une tribu déterminée à l’image des Bourbons, des Rodchilds et des Habsbourg, mène une guerre sans merci contre le plus faible et le plus pauvre État de la région. C’est vraiment une tragédie épouvantable, cette agression lâche, perfide et déloyale qui dénote d’un esprit décadent et vil. Finalement de quel islam parlent-ils ces valets dont le destin est scellé depuis longtemps à celui des Américains et autres impérialistes ? De quelle religion sont-ils adeptes lorsqu’ils cultivent la haine à outrance, mais seulement à l’encontre des musulmans ? De quel dieu sont-ils adorateurs quand ils renient les préceptes d’Allah et les enseignements du saint Coran ? De quelle Sunna sont-ils fervents et priseurs, alors qu’ils foulent au sol, sans les appliquer, les orientations et directives du prophète que le salut soit sur lui ? Sur quel islam s’appuient-ils pour déclencher des guerres, semer des troubles, terroriser des peuples et agresser des pays ? Merde ! Et mille fois, merde ! Comment faire pour réveiller ce troupeau arabe qui dort à poings fermés, alors qu’on l’emmène à l’abattage ? Comment le tirer de son profond sommeil et lui montrer le chemin de la lumière ? Comment éveiller sa conscience afin qu’il ne soit plus leurré dans sa croyance ? Comment le tirer de sa léthargie profonde et moribonde ?

Yatim griffonne encore quelques mots sur son registre qu’il malmène depuis tout à l’heure. Il fait nuit dehors et dans son âme où le noir tresse sa longue robe de désespoir. Le silence comme une poule affamée vient manger sur le bout de la plume qui pond des lettres en forme d’œufs bizarres. Le silence complice dresse le temps qui s’allonge de moment en moment pour garnir la page d’Yatim où il pleure une infinie douleur. Seule une lanterne fidèle continue à diffuser le peu d’espoir sur lequel repose toute l’existence ; elle éclaire de sa lumière éphémère la bure où les mots dociles et sûrs s’alignent pour se donner la vie qu’on trucide partout sur la Terre. L’ordinateur ? Oui ! Il est là, reposant dans un coin du bureau avec son clavier fatigué. Le pauvre n’en peut plus tellement il est sollicité, alors les lettres réticentes n’écoutent plus les doigts agiles et furtifs qui les caressent souvent dans la journée. Œil de Rapace ronfle comme toujours, loin du monde, de ses rêves et de ses malheurs et même de ses espoirs. 

Le temps ne compte pas, quoiqu’il s’en aille sans ses habitants qui demeurent sur le quai d’une gare incertaine d’où l’on ne prend jamais le départ. La mort n’a nul besoin de frapper au village, puisqu’elle habite dans son esprit en balayant ses rues mortes et mortifiées de jour comme de nuit. Ici, l’on ne fait que survivre ! Les jours ternes se ressemblent en déteignant sur les gens simples et tranquilles. Ici, l’on vit pour mourir sans se poser des questions sur son avenir qui ne peut être qu’a l’image du présent qui se morfond à longueur de temps. La vie se meurt doucement à Oeil de Rapace à l’abri du regard de l’autre monde qui ne se doute point de son existence.

Yatima est juste à côté, à l’écoute de son cœur qui bat pour l’homme qui est là silencieux dans ce bureau qu’il ne quitte presque plus, et ce depuis que le cauchemar a commencé. Orpheline issue d’une famille pauvre et pratiquante, elle ne cherche ni à découvrir l’Amérique ni à savoir d’où viennent les Martiens. Son seul terrain de prédilection reste son foyer et son étoile polaire demeure son mari auquel elle voue un amour fou et un respect irraisonné. Alors qu’il écrit, elle se fait toute petite en prenant bien soin de ne pas faire de bruit. Elle sait qu’il a besoin d’une certaine ambiance pour se concentrer, pour coucher noir sur blanc ses pensées. Oui, elle se fait oublier sans pour autant effacer sa présence, car il aime sentir son parfum et deviner ses gestes dans la maison.

— Coucou, Yatima ! Il est neuf heures et je n’ai pas encore pris ma tisane.
— Elle est prête, mon trésor ! Je te l’apporte de suite, je ne voulais pas te déranger, lui dit-elle du fond de la cuisine où elle s’affairait.
— Non, ta présence me procure une réelle assurance et ton ombre veille sur mes instants en adoucissant mon existence.
— Voilà ! C’est encore chaud, fais attention à ne pas te brûler le palais, mon adorable mari !
— Ni adorable ni adoré, ma belle moitié. Je ne suis qu’un mortel terrien que Dieu dans son extrême sagesse a mis sur ton chemin.
— Tu es toujours à l’affût et je n’ai pas ta science pour choisir le verbe qu’il faut ; j’écoute juste mon cœur, il a toujours le dernier mot.
— Alors, ne change jamais ! Tes paroles sont toutes empreintes de poésie et j’aime t’entendre parler. Elles résonnent dans mon âme et dans mon esprit comme une belle mélodie.
— Oh, merci, mon chéri ! Je suis heureuse quand tu es gai et satisfait.
— Oui, je te comprends. Je suis amer et taciturne tout le temps et tu connais les raisons ; je sais que je te délaisse, que je ne m’occupe plus de la maison comme avant. Heureusement que tu es magnanime, autrement notre ménage aurait sombré. Je te suis reconnaissant, Yatima.
— Mais pourquoi tu culpabilises, je n’en vois aucune raison ? Tu es toujours là et tu assumes, nous n’avons besoin de rien. Il est vrai, tu passes trop de temps cloitré dans ton bureau, ces derniers temps. Cependant, je pense que tu le fais pour de bonnes raisons. En tout cas, je suis fière de toi.
— Je suis chanceux et malgré les malheurs qui pourfendent mon âme, je me sens heureux au milieu de ta présence. Sans toi, je ne serais qu’une épave gisante sur le parvis du temps.
— Que non, mon sauveur ! Je te dois tout, même ma vie. Qui aurait eu l’audace et le courage d’épouser une pauvre orpheline sans force et sans ressources à part toi, mon seigneur ?
— Au contraire, Yatima ! j’ai eu vraiment de la chance, car en t’épousant, c’est toi qui me sauves !
— Je vois que tu as vidé la tasse, tu veux que je t’en serve encore ?
— Non, merci pour aujourd’hui. Par contre, si tu n’as pas sommeil, j’ai besoin de toi encore.
— Alors, je mets la télé et je t’attends dans la chambre. Je te laisse finir ce que tu as dans ta tête, je sais qu’elle tisse un précieux ouvrage.
— Ah, ma chère Yatima, je peux tout laisser tomber maintenant si tu le désires, je reprendrai demain matin de bonne heure. Malgré les apparences, tu me manques tellement. Seulement, les circonstances m’accaparent en différant tous les plaisirs. Comment peut-on manger quand à Hodeïda et autres Mouhafadates, les gens meurent de faim ?
 Cela se passe-t-il chez nous, en Algérie ? lui demanda-t-elle très affectée.
— C’est tout comme, ma chérie ! Cela se passe au Yémen, le pays dont nous avons parlé, il y a quelque temps.
— En effet, tu m’avais dit que toute une coalition les massacrait au vu et au su de tout le monde.
— Oui avec la complicité des Arabes, des musulmans et aussi des Nations Unies. Même les Américains et les Israéliens sont de la partie. Wallah, Yatima, le monde est pourri et les nôtres sont pleutres, lâches et perfides et tout cela me taraude l’esprit. On agresse impunément un peuple en violant ses frontières reconnues et on le massacre sous le regard torve des pays civilisés…

Yatim se tait un instant, car Yatima n’écoute plus. Elle somnole sur la chaise en face de lui.

Il la regarde en souriant. Elle ouvre les yeux, bat des paupières…

Tu disais ? lui demanda-t-elle, étourdie.
— Je te parlais du sommeil et de ses bienfaits. Tu ferais mieux d’aller dormir, tu ne tiens plus debout. Je te rejoins dès que je termine avec ce maudit chapitre qui refuse de naître, car il tempête follement dans ma tête.
— Excuse-moi, chéri, je me suis assoupie, alors que tu me parlais ; c’est plus fort que moi ce réflexe conditionné. Mon horloge interne a sonné. Ne m’en veux pas de te laisser, mais sache que je continue à être avec toi par mes pensées.
— Ne t’inquiète pas, Yatima ! Je ne tarderai pas à te rejoindre. Allez, va te reposer !

Demeuré seul, Yatim se permet une pandiculation tout à fait bienfaisante, puis se met à écrire :

Le monde est chacal aujourd’hui. Tout est faux et les valeurs sont inversées. L’argent n’a pas d’odeur et la religion est devenue une chape de plomb. Silence, on tue ! La mort est en marche au Yémen et les Yéménites sont de beaux cadavres ; ils forment de belles cibles aux gadgets sophistiqués de cette machine machiavélique qui défend les Yéménites en les assassinant. Le monde est chacal à l’image de cette communauté mondiale qui trouve tout à fait normale cette tuerie infernale que mène cette alliance cannibale. Cette guerre est amorale d’autant plus qu’elle est menée par des pays censés cultiver la paix et appeler à la fraternité des peuples et des communautés. L’on opère de jour comme de nuit le massacre d’un peuple entier sous l’œil complice des organisations mondiales et le silence de l’opinion arabe.

Il y a lieu de tirer la sonnette d’alarme et de dénoncer cette démobilisation indigne de la communauté internationale et musulmane. Les crimes sont vils et pluriels, ils visent l’extermination de la population ; ils sont systématiques et actionnés de mains de maîtres dans le but de soumettre un peuple qui se veut libre et indépendant. Comment font-ils ces Saoud pour embobiner tout le monde ? Utilisent-ils les djinns de sidna Souleymane ou bien ce qui a été enseigné aux anges Harout et Marout pour arriver à leurs desseins ? Les soi-disant dépositaires de l’Islam pratiquent la politique de la terre brûlée contre un pays arabe, musulman et voisin de surcroît. Vive l’islam de sidna Saoud que l’on transporte par cargos entiers lors des salons du livre organisés çà et là dans le monde arabe.

Silence, on tue ! Gare aux brebis galeuses qui poussent des cris d’orfraie. La soumission est requise sinon l’on est accusé d’apostasie, d’abjuration et de palinodie, car les musulmans d’obédience sunnite doivent être obéissants à ces défenseurs autoproclamés de la secte sunnite. Oui, il ne faut jamais les contrarier, ils sont capables de dérober le sol sous tes pieds. Cependant, ce qui est aberrant, c’est qu’ils ne sont point indépendants. Liés à vie à leurs seigneurs et maîtres américains, ces richissimes, mais éternels valets aiment avilir les autres pays arabes. Depuis qu’ils ont édifié leur royaume, ils ne cessent de traiter les autres arabes en esclaves. Ils tendent à esclavager les peuples en usant de manières peu orthodoxes. Misérables, ils exploitent la misère humaine en multipliant leurs aides qu’ils ciblent évidemment. Ils profitent de la pauvreté des peuples pour qu’ils leur soient redevables à vie pour ne jamais les contrarier. Machiavéliques, ils soudoient les gouvernants occidentaux par des contrats mirifiques et les personnalités politiques par des présents faramineux. Même les institutions internationales n’échappent pas à leurs procédés illégaux et contre la morale et la foi musulmane. 

D’aucuns diront que ces gens sont si malins qu’ils ont asservi le monde. Tant s’en faut ! Nous aurions aimé qu’il en soit ainsi, malheureusement ils ne sont que les serviteurs des Américains et certains lobbys sionistes et israéliens. Ces Bédouins ont été mis sous séquestre bien avant la découverte du pétrole en Arabie par l’illuminé Roosevelt qui a vu juste en tablant sur cette région. Alors que les Soviétiques leur tournaient le dos pour cause de doctrine, de cécité politique, de dictature autoritaire et de bêtise humaine, les Américains s’y rapprochèrent par pragmatisme et par le sens des affaires. Alors pour parer à toute surprise, le président américain ne leur laissa aucune alternative ; il scella définitivement leur destin à celui des États-Unis et par ricochet à celui de l’Entité sioniste. 

À partir de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ces messieurs-là ne sont Arabes et musulmans que de nom et de peau. Leur régime est structuré de telle sorte qu’il constitue un énième État américain. Lors du sommet-rencontre sur la coexistence des religions, organisé à Madrid, le serviteur des deux Lieux saints a été incapable de lire la Fatiha devant tout un parterre d’oulémas, de prêtres, de philosophes, de gens de science et de journalistes. Un roi né et vieillissant en Arabie, en Terre sacrée, qui ignore la première sourate du Coran et qui prétend représenter l’Islam et les musulmans ! Il faut être vraiment idiot et sacré imbécile pour croire à cette supercherie.

Silence, on tue les Yéménites comme du bétail au nom de l’Islam et de la Sunna qu’ils salissent à longueur de temps en jetant l’anathème sur l’Iran qui assiste et soutient les sunnites palestiniens. Quelle logique diabolique développent-ils pour massacrer un peuple avec la bénédiction de la communauté musulmane sous anesthésiants ? Ils diabolisent Téhéran en embobinant même l’intelligentsia sunnite qui les appuie dans leurs actions sataniques. Celle-ci n’émet aucune condamnation, que dis-je, aucune indignation face à la tuerie systématique des Yéménites et la destruction du Yémen. Les valeurs humaines ont-elles périclité au point que les gens deviennent insensibles à l’injustice caractérisée ? Sommes-nous devenus bêtes plus que les bêtes pour cautionner une entreprise du mal à grande échelle ? Les musulmans sont-ils devenus si hypocrites ? Comment expliquer une telle aphasie, une telle déliquescence ?

Les Saoud n’ont aucun respect pour la dignité humaine. L’argent et la puissance américaine les ont rendus insolents, impudents, désagréables et arrogants. Ajoutons à cela l’indécence des gouvernements occidentaux auxquels ils achètent leur silence, le tableau est reluisant. Les institutions internationales censées au moins condamner de tels actes barbares font la sourde oreille et vont jusqu’à les avaliser. Ne siègent-ils pas au conseil des droits de l’homme ? N’ont-ils pas été reconduits récemment alors qu’ils méprisent la vie humaine ? C’est non seulement scandaleux et dégradant, mais immoral et décadent.

Silence ! L’on continue de massacrer les pauvres Yéménites, les malheureux Syriens et autres irakiens sans pudeur aucune au nom de l’Islam qu’on salit à coups de bombes et de missiles. Comme l’a si bien souligné Ibn Khaldoun dans sa célèbre Moukadima, le peuple colonisé aime imiter celui colonisateur dans les moindres faits. Alors Riad ne se fait pas prier pour lever une alliance, à l’image de celle lancée par les États-Unis lors de l’invasion de l’Irak. L’élève ou plutôt l’esclave surpasse le maître, puisque nous aurons deux alliances en une, en application du style « deux en un ». Désert Storm de l’Amérique devient Tempête décisive pour l’Arabie et la coalition est musulmane. Trente-quatre pays répondent présents à l’appel pour former l’alliance militaire islamique antiterroriste. Les pays du CCG forment déjà le fer de lance de cette maudite entreprise préfigurant un avenir sombre pour les pays réfractaires. Tous les pays qui n’ont pas donné leur accord doivent s’attendre à des tremblements de terre comme ce fut le cas avec Bush Junior qui avait menacé les États ne cautionnant pas sa croisade. Tous les pays participants à ce groupement malheureux sont redevables à l’Arabie mis à part la Malaisie et la Turquie. Il est à souligner que la majorité des États prenant part à cette force sont pauvres et affamés.

L’agence de presse saoudienne annonce à grande pompe que le centre des opérations est basé à Riad d’où seront coordonnées les opérations militaires contre le terrorisme. Le but de cette coalition étant la protection des Nations contre les organisations terroristes d’où qu’elles viennent, le chemin est tout tracé pour attaquer les mouvements de résistance pour peu qu’ils soient taxés de terroristes. Donc rien n’est fait au hasard et il n’est pas étonnant qu’un jour cette coalition attaque Hezbollah au Liban qui a été classé par l’Arabie et compagnie comme entité terroriste. Cependant, malgré le tintamarre fait autour de cette affaire, Daesh n’est qu’un alibi pour sauver la face et ameuter le maximum de pays. Cette alliance n’est pas née fortuitement et surtout pas selon le bon vouloir de ces Arabes enturbannés, mais elle fut conçue et planifiée dans les laboratoires des états-majors américains. 

Nos cousins germains ne font que suivre des directives selon un plan préétabli pour disloquer le monde arabe, diviser les musulmans et surtout détruire tous les foyers résistants pour asseoir définitivement la suprématie de l’Entité sioniste. Il ne faut pas se leurrer, les pays du Golfe ne sont arabes que de peaux ! L’histoire récente est là justement pour corroborer cette vérité aussi amère. Ces faux arabes et ces hypocrites auraient pu décider une pareille alliance par le passé. Plusieurs occasions leur furent offertes à l’image des agressions de Gaza. Ou bien Palestine ne mérite-t-elle pas un tel engouement, une telle audace ? Pourtant, selon le droit international, Israël est un État terroriste ! Soutenir, entraîner, ravitailler, financer, armer des terroristes en Irak et en Syrie ne constitue-t-ils pas des actes terroristes ? Comment est-ce possible que des pays comme la Turquie, le Qatar, la Jordanie et l’Arabie qui soutiennent différentes factions terroristes puissent faire partie d’une alliance dont le but est de combattre justement les terroristes ? Il n’y a que les imbéciles comme les gens de mon quartier qui puissent avaler de telles couleuvres et de telles contre-vérités.

Durant toutes les guerres livrées par les Arabes contre les sionistes, les pays du Khalije n’ont participé parfois qu’à hauteur du porte-monnaie ; quelques miettes seulement eu égard au potentiel dont ils regorgent. En 1973, Madame l’Arabie aurait pu monter pareille alliance, non ? Et lors de l’invasion de l’Irak par les Américains, elle aurait dû au moins boycotter au lieu de prêter son sol aux Gis, non ? Absolument rien ! Au contraire, ces Arabes américanisés font tout pour casser de l’Arabe et du musulman. Hezbollah doit s’estimer heureux et remercier vivement les Russes et les Iraniens qui empêchent le démembrement de la Syrie. En tout cas, ce n’est que partie remise. Il doit aussi une fière chandelle au Yémen et à la Syrie qui résistent, car sitôt leur affaire classée, il sera la cible privilégiée. Comme il est difficile de venir à bout d’une conviction, il n’est pas toujours clair dans l’esprit des singes de notre quartier. Et ce n’est pas demain la veille qu’on pourra y remédier. Cependant, il faut alerter les gens sans désespérer, car il y va de l’avenir de notre pays. Cette diabolique machination a-t-elle porté assistance à l’Irak et à la Syrie ? N’a-t-elle pas été créée dans ce sens ? Ah, c’est vrai ! Les terroristes sévissant dans ces deux pays sont des révolutionnaires et musulmans par excellence ! L’on ne peut combattre ses propres hommes de main qui font de l’excellent travail, d’ailleurs. Néanmoins, la force créée ne peut rester les bras croisés. Alors le Yémen est tout trouvé pour servir de champ de tir, et les Yéménites assimilés à du bétail propre à l’abattoir.

Yatim doit terminer ce chapitre pour aller retrouver sa moitié et la douceur du lit. Ses yeux le picotent et sa nuque lui fait mal malgré les petits soins que ses doigts lui apportent par moments. La scène arabe est tellement catastrophique qu’elle déteint sérieusement sur son moral. Il ne fait que broyer du noir ces deux dernières décennies depuis le terrorisme en Algérie et l’invasion de l’Irak. Il se lève, fait quelques pas, revient vers le bureau, s’assoit, exécute une autre pandiculation, puis se remet à écrire :

Tous les pays du Golfe abritent des bases militaires occidentales en majorité, américaines, et comme par hasard le vent révolutionnaire ne souffle que sur les Républiques arabes en épargnant les monarchies. Oui, les Royaumes et les Émirats sont des paradis démocratiques très enviables et donc à l’abri de toute contestation et de toute main étrangère. Certaines de ces oligarchies axent efforts et moyens pour justement déstabiliser leurs pays frères comme ils disent. Ces roitelets sont des saintes nitouches aimant leurs sujets au détriment de leurs propres personnes, pas comme ces dictateurs sanguinaires qui exploitent leurs peuples dans une répression qui ne dit pas son nom. Ceux-là sont des anges bénis par Allah auxquels il faut obéir pour éviter la colère de Dieu. 

Ces musulmans de polichinelle n’ont jamais rien mobilisé contre l’Entité sioniste, même pas un média, pour soutenir les Palestiniens, mais ils sont véloces à mettre en œuvre toute une armada pour détruire un pays frère. Ils montent une opération militaire à la rapidité de l’éclair en mobilisant plus de cent cinquante mille hommes et une centaine d’avions pour soutenir une faction yéménite au détriment de tout le peuple yéménite. L’on invoque alors le mouvement radical « Al Houthi » qui est le syndrome du mal par excellence qu’il faut éradiquer. Dans la foulée, l’on ne fait que défendre la légitimité d’un président pourtant démissionnaire. L’on foule aux pieds le droit international et la Charte des Nations Unies pour agresser un peuple en violant ses frontières et son droit à la vie et disposer de son avenir comme de son devenir.


Les Houthis sont, à l’esprit de ces enturbannés arrogants, des extraterrestres venus d’ailleurs qu’il faut localiser, chasser et détruire à la manière de David Vincent. Seulement, ces hommes apparentés aux poissons sont méchants, car ils changent souvent d’appellation. Tantôt ils sont Houthi, tantôt Anssar Allah et tantôt milices et rebelles, mais jamais Yéménites. Ils sont affiliés à l’Iran, cet ogre chiite qui veut manger tous les sunnites à commencer par l’Arabie Saoudite. Celle-ci fait des mains et des pieds en ameutant loups et chacals à commencer par Israël son ami légendaire pour diaboliser cet État musulman pour la simple raison qu’il a réussi sa révolution. Soudain l’ennemi d’Israël est d’abord l’ennemi de ces nouveaux Arabes qui n’ont plus de pudeur à afficher leur couleur. 

Cependant, ceci n’est même pas surprenant pour les imbéciles que nous sommes ! L’on continue, endoctrinement oblige, à croire les racontars et toute sorte de bobards, colportés par les Éminences grises comme au temps de l’Église. Les Houthi sont montrés du doigt et épinglés sur le tableau de bord de la nomenklatura du Khalije comme une secte terroriste et comme par hasard, l’alliance est là pour lui faire sa fête à coups de bombes et de missiles en guise de feu d’artifice. L’on déclenche, alors, une guerre injuste et lâche. Une guerre de riches puisque ce sont les avions qui vont semer la mort à longueur de temps. L’Arabie, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats, l’Égypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan prennent part à cette indigne et perfide agression.

 Ah, la belle vieille Égypte ! L’Oum Dounia qui combattit une certaine époque auprès des républicains yéménites contre les royalistes soutenus par L’Arabie saoudite. Au lendemain de la perte d’une centaine de militaires égyptiens Feu, Jamal Abdanasser déclarait que le soulier d’un soldat égyptien était plus noble que le roi saoudite. Ironie du sort, la même Égypte s’en va en campagne aux côtés des Saoud contre la même partie yéménite. Les Égyptiens auraient mieux fait de garder leurs troupes au frais pour au moins défendre leur pays contre une agression toujours probable malgré Camp David et les accords de paix. Les enclaves de Ceuta et Melilla sont-elles espagnoles jusqu’à permettre au Maroc d’aller libérer le Yémen de certains Yéménites ? Quant au Soudan, c’est d’une aberration inouïe ! L’égorgée qui prend en dérision la dépecée ! Ce pays aurait mieux fait de relever l’affront qu’il s’était juré à la suite d’un certain raid. En effet, dix-huit mois après une attaque meurtrière à Port-Soudan, Israël bombarde une usine militaire. Ils ont vraiment du caractère ces Arabes de la dernière heure ! Bientôt il ne restera du Soudan que le « Khra » et le « Toum », les deux jumeaux de Khartoum.


Copyright © 2017 Benaissa Abdelkader

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samedi 20 mai 2017

Trèfles d'Oran


Par tous les pores de ma peau
Par toutes les rues désertes
Par tous les monts
Par tous les vaux
Par le lien de l’esclave et le maître
Par tous les péchés capitaux
Par tout mon sang en alerte
Par tous les suaires et canaux
Par l’enfant qui vient de naître
Par tous les navires et bateaux
Par toute l’essence de mon être
Je déclare tout bas, je déclare tout haut
Que tout Oran n’est que le tertre
D’un amour servi sur un plateau
Que ton regard n’est  qu’une fenêtre
Par laquelle je vois tout beau
Que ton sourire n’est que l’âtre
Du feu qui ronge mon caveau
Que ta jambe en plâtre
L’os de mon cœur badaud
Que tes cheveux de martre
Les bûches de mon fourneau
Que ta présence folâtre
Le fantôme de mon château
Qu’Oran est une ville saumâtre
Qui ne fait pas de cadeau.

À l’étroit un peu dans ma peau
Je sens monter dans la tête
Les remous silencieux de Choupot
En une vilaine tempête
À l’étroit un peu dans mon âme
Comme au-dessus d'une crête
J’entends le vent rendre les armes
Dans le cri noyé d’une chouette
À l’écart un peu dans mon corps
Je vois Maraval en flammes
Notre idylle dans le tort
Notre amour dans le blâme
Un peu au bout de mon élan
Mu par une aube bizarre
Je flotte sur ton étang
Mi-chaloupe et mi-nénuphar.

Bûcheron ! De grâce un peu de bois
Il fait si froid dans ma maison
Chaperon ! De grâce un peu de toi
La peur du loup est sans raison
Exorciste ! Un peu de prière
Mon âme est tout à fait hantée
J’ai pris une potion sorcière
Et un zest de dernière cuvée
Brise le fou sortilège
Où Oran m’a envoûté
Libère mon âme du manège
Où Maraval m’a fourré
Abreuve-moi de cette sève
À nulle autre pareille
Et qu’en toi s’élève
Le cri qui sommeille.

Que Maraval soit le fleuve
Et Choupot qui appareille
Que tu sois la grève
Que je sois l’écueil
Du coté de mon cœur
Un oiseau fait son nid
Quelle est cette langueur
D’une aube infinie.

Du côté de mon jardin
Il se passe des choses
Il pousse du romarin
Et ça sent la rose
Et du soir au matin
Je prends ma dose
Quelque part dans mon cœur
Des filles jouent à colin-maillard
Cheveux tressés de douceur
À l’ombre de mon cafard.

Quelque part dans mon cœur
Des filles chantent une ronde
Robes tachées de fleurs
Aux sons de mon humeur profonde
Du foin de mon âme
Se dégagent des flammèches
Une fumerolle amoureuse de flammes
A mis le feu à la mèche
Que ça brûle que ça crame
Le destin est en marche
Au bonheur d’un quidam
Parmi la foule je cherche
Un Monsieur et une Dame

jeudi 18 mai 2017

Trèfles d'Oran


Je dénonce par la force du verbe
De ton esprit et de ta lettre
La véracité des mots acerbes
La fragilité de nos deux êtres
Que l’ivrogne déserte notre taverne
Que le vin soit le fruit de notre vigne
Que le soleil soit le feu de notre caverne
Que l’amour soit le jalon de notre ligne
Que le temps soit le baume de notre peine
Que le vent soit la source de notre haleine
Que la lune soit le plateau de notre scène
Que le ciel soit le témoin de notre veine
Que la chance soit enfin notre reine.



Je dénonce par la force du sang
Par la noblesse de notre rang
Que Choupot, Maraval et tout Oran
Ne sont que le fruit d’une trahison
À la baie d’Oran souffle une brise
Tout le Front de Mer se grise
Santa Cruz se prend pour une église
De l’amour apostat éprise
Je cherche dans ton ombre une prise
Une fenêtre à mon émoi
Une porte à mon désarroi
Une chaleur à mon froid
Un credo à ma voix
Un prévôt à mon droit
Une chambre à mon toit
Une reine à mon roi.

Dans le silence de la nuit
La Montagne des Lions rugit
J’ai peur dans mon lit
Les crocs géants de l’ennui
Seul dans ma solitude opaque
J’entends un à un les ressacs
De mon cœur agité
Frêle, je redoute une attaque
De ton amour affûté
Que j’en pleurs que j’en ris
Le loup a mangé la brebis
De l’étable de ma vie.

Viens mon amie, viens ma sœur
Par le chemin des vents
Tresser ma hutte en fleurs
Et donner un printemps
À mes jours de malheur
Viens par tous les tourments
Essaimer la douleur
Des maigres saisons
En de jolies senteurs
Viens par tous les temps
Violer les mœurs
La folie de notre passion
Viens par tous les bords
Puiser l’eau du trésor
De notre océan
Viens, par Choupot
Viens, par Maraval
Détrousser Oran !
Viens, par le mont
Viens, par le val
Déposséder Oran !
Viens, par vents
Viens, par rafales
Déraciner Oran !
Viens, par chroniques
Viens, par annales
Ressusciter Oran !
Viens, par bond
Viens, par ventral
Implorer Oran !
Viens, par chant
Viens, par vocal
Parler Oran !
Viens, par tous les pores de ma peau
Planter la hampe de notre drapeau
À même le cœur d’Oran !

mardi 16 mai 2017

Trèfles d'Oran

Dans le bar à Choupot
Le monde au goulot
La terre dans ma gorge
Le cri essoufflé
De l’amer sanglot
Ça goutte sous mon crâne
Où le ciel a pleuré
L’esprit brouillé
En un pétard mouillé
Pète dans mon âme
Dis-moi ma sœur
Que fais-tu d’un frère
Quand la moitié se cherche
Quand misère et déche
Sont les faces cachées
De notre vieille rancœur.


Oh ! Dis-moi ma sœur
Que fais-tu d’un homme
Qui rit et qui pleure
Qui pleure et qui rit
D’une silencieuse douleur
De l’adieu d’un ami
Oh ! Oui toi ma sœur
Que fais-tu d’Oran
À l’heure des CASTILLANS
Et la montagne des lions
Est amoureuse de GRENADE
FERDINAND LE CONQUERANT
De XIMENES à CARTHAGENE
ORAN est toujours algérienne.

La corniche où la mer se niche
Pour un énième tango
Où s’escriment pauvres et riches
Si différents et tellement égaux
De Maraval à Choupot
À l’heure  du bilan
Un homme tresse les rues
Pour un grand monument
De cohue en cohue
Pour unique testament
Ça grince sous mon crâne
Les dents serrées des méninges
Le moulin du cerveau ahane
À essorer mon sale linge.

Debout ! Ma sœur, mon amie
Le temps n’est plus informel
Fou, le temps, notre ennemi
Doucement, injecte sa dose mortelle
Debout ! Mon amie, ma sœur
Le temps d’heure en heure
Creuse le fossé qui nous lie
Sonne le glas de notre délit
Que je crie que tu pleures
Les couacs de la vie
Jalonnent notre histoire.

De Maraval à Choupot
Quand Oran est un miroir
À l’ombre du Murjajo
Où se mire chaque soir
Le soleil de notre peau
Écoute le vent souffler
Sur la baie Oran
Notre bateau à quai
Sans matelots sur le pont
Écoute le vent chanter
Comme une lyre magique
Et le poète hanté
Par la douce musique.

Écoute le vent râler
La douleur des cœurs brisés
Les fleurs fanées
D’un printemps manqué
Écoute-le raconter
Le soir au coin du feu
Les maigres années
Et les silences creux
Écoute le vent parler
La douceur de ta bouche
Tenue au secret
La lune de notre couche.

Écoute-le rire
Dans le champ de blé
Dans la chevelure
De notre amour épinglé
Écoute-le pleurer
Les larmes dorées
D’un enfant sevré
D’une douce maman
Écoute-le mourir
Dans la baie d’Oran
Dans un long soupir
Dans un bruit troublant.

À l’étroit dans ma tête
J’imagine tout Oran
Aux couleurs de ta silhouette
À la robe d’alezan
Ce soir c’est un peu la fête
Chevaliers et tapis persans
Cavaliers et robes cafetans
À l’étroit dans ma tête
J’invente un peu le vent
Les phrases toutes prêtes
De mon dernier testament
J’écris un peu ton nom
Les lettres trop parfaites
D’un amour naissant.
J’invente un peu le vent
Les prairies vertes
Où je vois paître
Un amour grandissant

À l’étroit dans ma tête
Je chasse le temps
Le temps des peut-être
Le mauvais temps
À l’étroit dans ma tête
Je me sens prisonnier
Des idées toutes faites
De mon cœur négrier
Où je suis esclave et maître.