Le temps se referme sur moi comme
une prison
Mais dans ma peine il faut que je
sorte
Même si mon esprit, ballottant
entre les murs de la raison
Refuse humblement de m’ouvrir
grandement la porte
C’est dans ces moments que je te
sens entre mes cotes
Comme un pistolet prêt à dégainer
tous les instants
Tel le sanglot de l’océan criant
son mal de flotte
Et le temps fatigué bivouaquant à
l’orée du moment
Alors du fond bleu et fragile de
la vulnérabilité
En reptile, tu glisses vers le
royaume de mon cœur
Et là ! tu déposes par
paquets toute ta férocité
Qu’importe le mal s’il suffit à
ton bonheur
Tu restes là toute ouïe à écouter
ma misère
Le cœur déballant à petites
gouttes son histoire
Chaque battement étant un
témoignage à part entière
Une reconnaissance, un haut fait
d’armes et de gloire
Etendue telle une sieste sur le
hamac de sang et de chair
Tu sirotes, enchantée le jus
fruité de mes veines
Comme si ton paradis dépendait de
mon enfer
Mais sache que j’ai plein d’amour
et aucune haine