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mardi 26 septembre 2017

Le bachot et la bâche à eau

Je viens de repasser mon bachot et ne suis pas sûr de l’obtenir. Il y régnait une ambiance électrique pleine de doute et de suspicion. Un climat tendu où surveillants et candidats étaient aux aguets. Repasser ? Non, c’est trop dire, car je viens de rater la deuxième session encore. En effet, ayant été invité par des amis à un anniversaire et comme je suis friand de bruits et de vacarmes, j’ai passé toute la nuit à réviser et j’ai réussi la rude épreuve des décibels ; en prévision de la période des vaches maigres, j’en ai emmagasiné une belle quantité dans ma pauvre tête sévèrement sollicitée. Je ne m’inquiète nullement des sarcasmes si jamais je n’arrive pas à me lever. C’était la période du mois sacré et l’on veillait la nuit jusqu’au lever du jour pour demeurer endormi toute la journée. J’ai déjà à mon actif la première session que j’ai volontairement ratée pour cause d’incapacité morale et intellectuelle. Cependant, c’était sans compter l’opiniâtreté de notre gouvernement et l’ingéniosité du ministère de l’Éducation. À malin, malin et demi, disait le manifeste républicain. Toutefois, je ne me déclare pas vaincu pour autant. Qu’ils pétrissent une galette trop fine, j’en mange doublement !

En attendant, je n’ai d’autre solution face à l’entêtement de la République que l’abdication. Je dois plier à la volonté étatique et donc repasser le bac malgré moi. Finalement, ce que je ne craignais pas est arrivé. Oui, le réveil avait beau claironner, je ne me suis pas levé à temps pour prendre le bus. Je devais me rendre au lycée qui se trouvait juste à côté pour faire valoir mes capacités. Apparemment, les gens de l’éducation le faisaient exprès. Ils avaient sciemment choisi le centre d’examen juste à un pâté de maisons de notre cheminée de telle sorte que je ne pouvais m’y dérober. Merde, remerde et mille fois encore merde ! Pourquoi cette ministre étrangère à mon arabité s’entête-t-elle à semer la pagaille dans mon quotidien tout HTM ? Je ne suis qu’une herbacée ne cherchant nullement midi à quatorze heures. Qu’on me laisse juste poinçonner à mes heures sans me déranger, mes rêves étant plus importants que leurs cauchemars. Qu’on me laisse respirer comme une plante d’ornement sur la croisée du temps. Celui-ci me fait bigrement défaut à l’heure qu’il est, il file à tout instant au creux de mon oreiller.

Lors de la première session, je dus prendre mon mal en patience. Tôt le matin, vers les 8 heures, je fus obligé d’écourter la grâce-matinée obligatoire. Ayant rejoint mon lit à 4,30 du matin, j’eus beaucoup de mal à me réveiller. Ramadan aidant, j’eus du mal à m’habiller convenablement. Enfin, la rue m’aspira dans la foule et dans la foulée. L’abribus était, là, noir de monde, mais le bus n’y était pas. Dix minutes plus tard, pris en sandwich, je roulais des épaules au milieu d’une masse compacte et anonyme. Avancez à l’arrière criait le receveur aux gens qui reculaient en avançant. De Douaouda, je passais par Douera, le Gué de Constantine, ensuite Al Achour et Maison-Blanche pour arriver enfin à Douaouda-Les-Bains. Arrivé au lycée, je fus sommé de rebrousser chemin par un gardien rustre et un surveillant malveillant. Quelques candidats quittaient le lycée, la première épreuve accomplie. Déçu et démoli, je bipai à mes parents leur racontant ma déveine en pleurnichant.

— Papa, j’ai fait le tour d’Alger pour passer mon bac au milieu d’un bus plein à craquer et arrivé au lycée, on me fit échouer le…
— c’est une sale race ce directeur ! Comment ose-t-il agir ainsi ! Ne pleure pas, mon fils, tu l’auras ton bac. Reste où tu es, j’arrive à l’instant.
— Oui, maman, je les ai suppliés, mais en vain, ils me refusent l’accès.
— Tiens bon, fiston ! Ton père est déjà parti en emportant toute son artillerie.
***
— Où est ce fils de pute, ce directeur de mes deux qui se prend pour un dieu ?
— Ah, papa, tu es là ! Il est lâche, il t’a insulté et s’est retiré à l’intérieur.
— Je le délogerai de sa tanière, aie confiance en ton père.
— Ce n’est point ma faute, si je suis arrivé juste un peu en retard. Ils ont laissé les autres entrer ; moi, ils m’ont empêché.

***

Toutefois, je n’étais pas le seul, car il y avait foule aussi. D’autres parents sont venus régler son affaire à ce directeur incompétent et mal éduqué, car il refusait de les recevoir, de les écouter, de leur expliquer. Il parait qu’il y a eu des milliers de retardataires et donc de milliers de pères et de mères aussi mécontents que coléreux. Adossé au mur, je m’escrimais avec mon portable pour me connecter à mon réseau social préféré. Oui, je devais coûte que coûte communiquer avec mes amis et surtout lancer des « jaime » à mes chanteurs préférés. Pour rien au monde je ne devais faillir à l’important concours d’aimer. J’étais classé dans le top 5 des fans les plus célèbres et je souffrais pour décrocher la première place. C’était une question de vie ou de mort. Ma chanson raï préférée était en pole position et le chanteur Kaddour el vietnami me citait souvent dans ses discours. Je passais des nuits entières et des journées à le suivre et à supplanter les autres fans. Mes « jaime » étaient ponctuels, nets et précis ! Cependant, aujourd’hui, alors que je suis dehors devant le portail du lycée fermé, je n’arrive pas à accéder à Facebook aussi. On dirait que lui aussi s’était ligué avec ce directeur à la noix contre moi pour m’empêcher de réussir, de donner ma voix. Cela finit par me mettre en colère contre ma déveine. Le bachot je m’en balance carrément, mais pas du réseau. Celui-ci constitue et mon oxygène et mon sang !

Mon père se démenait partout, j’étais loin de me douter de ses valeurs de meneur. J’étais fier qu’il m’appartienne et il en était heureux, car il m’écoutait comme un élève studieux. Gentil et tolérant, il ne sortait jamais du rang. J’aimais l’avoir comme père et comme mari de ma mère aussi. Entre ma vie et toi, il y a une ligne rouge, lui disait-elle souvent quand il manquait à ses devoirs. Sa vie à elle, c’était moi, vous l’aurez deviné. Il recalait souvent mon père, mais ma mère en femme sage et généreuse le repêchait chaque fois qu’il trébuchait. Assidu, il gravit vite les échelons de la perfection et ses fautes ne sont plus légion. Ce jour-là, la télévision ameutée était là, et mon père en acteur improvisé remplissait toute la caméra. Il jouait son rôle convenablement en faisant dans le zèle pour plaire à madame ma mère qui ne manquerait certainement pas l’occasion pour le secouer.
« Pour une minute de retard, on massacre l’avenir de mon fils qui a trimé toute l’année, hurla-t-il à bout portant au journaliste qui avait du mal à le cadrer tellement il gesticulait pour appuyer ses mots. Je vais me plaindre aux autorités compétentes pour mettre un terme à cette mascarade. Wallah et trois fois wallah, ce directeur va le payer très cher ; comment ose-t-il hypothéquer sérieusement l’avenir de nos enfants ? De quel droit ? Qui se croit-il ?   S’il était un homme, il aurait refoulé tout le monde et pas uniquement les enfants des « zaoualiyas ». Mon fils l’aurait déroché avec une mention très bien sinon plus, j’en suis certain. Hadi hogra, c’est tout ! »
Attendrie et complètement acquise à ma cause à cause de la plaidoirie de mon géniteur, la caméra me cadra à mon tour pour prendre mes impressions. Mon ressenti comme vous le savez n’a pas bronché d’un iota, le bachot étant mon dernier souci.
« ya kho hadi hogra ya kho ! Venite minoute wahda retard, almoudir irefusi nedkhoul njawaz elbache ? Si pas nourmal tout ça ! je suis un taleb, chno amalt ana ! Wallah massacrani ya kho ! Kifache ? Dokache jite ? C’est le bus ya kho, elhakte à 9,30, wach fiha kelkes minoutes, c’est pas elghalta diali. »
À l’issue, mon père fut condamné à laver la vaisselle une année sans tergiverser, et moi, à un mois de vacances bien méritées en Tunisie qu’il devait me les payer. Madame ma mère étant une juge incorruptible, le directeur a écopé de la perpétuité sans possibilité de recours.  


Alors que je me prélassais au bord de la plage de Sousse en Tunisie, je fus dérangé par mon incorrigible mère. En effet, elle m’appelait sur mon portable qui était enfoui quelque part dans le sable blond pour étouffer un peu sa sonnerie. Les pieds dans l’eau, je savourais le ressac qui caressait mes jambes aussi longues que ma langue. « Bébé de mamma, tu es convoqué à repasser ton BAC une nouvelle fois. L’Algérie vient de décider une troisième session pour les retardataires de la première et la deuxième session. Enfin, tu vas pouvoir décrocher ton BAC, fiston de mamma ! » Ouf ! Quelle poisse ! Manque de pot, je vais devoir encore massacrer mon précieux temps pour faire plaisir à de vieux schnocks dont le seul souci est de me créer des problèmes tout le temps. Je n’ai rien à cirer de leur bâche de merde, qu’on me foute la paix avec leur attention et leur inquiétude. Je suis fatigué de leur attention démesurée, je veux juste vivre et profiter de la vie. Personne ne me connait mieux que ma mère, elle me connait bien avant les langes. Elle n’a pas besoin de me regarder pour savoir que je suis angoissé. « Oh, mon bébé d’amour ! Tu n’as pas à t’inquiéter, personne n’empoisonnera tes vacances ! L’Algérie, en témoignage de son amour pour ses enfants, a décidé lors de cette troisième session, le BAC à domicile. Donc, tu n’as pas besoin de t’alarmer, puisque l’ambassade va se déplacer jusqu’à nous pour que tu puisses le passer. Oui, son excellence, l’ambassadeur lui-même, va te faire passer l’examen. La session s’appelle « Tête à l’ombre, les pieds dans l’eau. » 

vendredi 22 septembre 2017

Mon cher...bibi



Monsieur Zorro aurait été le bienvenu, s’il avait vraiment existé et son épée aurait été vivement sollicitée pour agrémenter cette déclaration d’amour de sa signature, une lettre tout de magnificence. Cela aurait certainement fait un joli macaron à accrocher au cou de Monsieur Macron pour le nommer chevalier de l’amour verbalisé. Encore, faut-il qu’un cadogan puisse hisser un  quidam au panthéon ! Ce ne serait que justice rendue à ce franc débarqué sur le quai des Champs-Élysées, un jour de décombres parisiens sous la fanfare de Paname en panne de présidents présidentiables. Le drame du Vel d’Hiv se profile en filigrane, alors qu’on déroule le tapis rouge et sa langue à un terroriste notoire et l’on pousse l’outrecuidance à laisser s’épancher son cœur à un pas d’une veillée mortuaire.

Mon cher... bibi comme si le destinataire de cette adresse avait perdu des êtres aussi chers et qu’on lui devait assistance et compassion. Le silence de mort savamment orchestré entre « mon cher » et « bibi » ajoute un ton aussi solennel que concupiscent et l’on ne peut que s’abaisser devant une telle digression. C’est tellement subtil et familier que l’on se laisse emporter par l’instant fragile où tous les repères sautent pour se retrouver au milieu de la douceur et des pleurs. Oui, l’art et la manière, tout y est pour immortaliser l’instantané en faisant d’un tortionnaire et tyran, une victime et un innocent qui impose respect et pardon. Et de l’autre côté, l’on fustige Bachar le Lion jusqu’à en faire un criminel en prononçant sa sentence et en préparant déjà l’échafaud à Paris où l’on s’amoure de son cher bibi.

Mon cher… bibi, cette adresse résonne comme une maladresse à inscrire au fronton du Père-Lachaise où l’histoire remue outre-tombe en faisant revivre les ténèbres dans les mémoires encore vives d’une République délétère. En effet, Auschwitz remonte le temps, au galop, de la Place de l’Étoile en passant par le Trocadéro pour s’immoler devant l’Arc de Triomphe où Paris fume le calumet de la paix, la colombe blessée. La grande France se lave les mains rouges dans l’eau sale de la Seine qui draine les annales noires de la République française. Oui, plus de 8000 personnes de confession juive furent rassemblées sur la place du Vel d’Hiv pour être déportées vers les camps de concentration et les usines de la solution finale. C’était un été 42 comme le film de Romy pendant l’occupation.

Mon cher bibi et dire que toute la classe politique française est tombée dans le piège du barrage républicain pour faire une entourloupette à Madame Marine Lepen. Celle-ci, Présidente, aurait-elle eu le même discours glamour à l’endroit de l’invité du jour ? C’est à s’arracher les cheveux d’un chauve, ces contradictions françaises ! L’on crie à l’orfraie en fustigeant une Française de souche et de rang, nationaliste dans le sang, et l’on absout un tyran gouvernant un apartheid ne disant pas son nom. En tout cas, le patron des pieds nickelés aurait vu d’un mauvais œil ce clin d’œil de Monsieur Macron. Oui, Monsieur Louis Forton n’aurait pas aimé qu’un charognard puisse emprunter le Bibi de son bébé Fricotin.


Mon cher bibi, une familiarité peut-elle cacher une autre ? Lorsque deux familiarités se suivent, la deuxième se met-elle à l’infini de l’intimité ? Qu’à cela ne tienne ! Puisque deux ne vont jamais sans trois, l’on va avoir droit à une série de bibi à n’en pas finir tant que le verbe mentir a de beaux jours devant lui et l’hypocrisie, un bel avenir. La couleuvre est tellement grosse que Macron en bon dégustateur nous la livre au dessert. Il faut toujours manger froid par les temps qui courent, car la vengeance est le plat prisé, parait-il, du côté des Champs-Élysées où paradent les beaux discours. Monsieur Macron ne lésine pas sur les mots en prenant son invité de marque pour un con. Il lui sert Hezbollah emballé comme un saucisson en lui promettant d’éradiquer le danger émanant de sa dégustation.

mardi 12 septembre 2017

الطلاسم





ايلياابو ماضى :    الطلاسم
   
ز
جئت، لا أعلم من أين، ولكنّي أتيت
ولقد أبصرت قدّامي طريقا فمشيت
وسأبقى ماشيا إن شئت هذا أم أبيت
كيف جئت؟ كيف أبصرت طريقي؟
لست أدري!
أجديد أم قديم أنا في هذا الوجود
هل أنا حرّ طليق أم أسير في قيود
هل أنا قائد نفسي في حياتي أم مقود
أتمنّى أنّني أدري ولكن...
لست أدري!
وطريقي، ما طريقي؟ أطويل أم قصير؟
هل أنا أصعد أم أهبط فيه وأغور
أأنا السّائر في الدّرب أم الدّرب يسير
أم كلاّنا واقف والدّهر يجري؟
لست أدري!
ليت شعري وأنا في عالم الغيب الأمين
أتراني كنت أدري أنّني فيه دفين
وبأنّي سوف أبدو وبأنّي سأكون
أم تراني كنت لا أدرك شيئا؟
لست أدري!
أتراني قبلما أصبحت إنسانا سويّا
أتراني كنت محوا أم تراني كنت شيّا
ألهذا اللّغز حلّ أم سيبقى أبديّا
لست أدري... ولماذا لست أدري؟
لست أدري!
البحر:
قد سألت البحر يوما هل أنا يا بحر منكا؟
هل صحيح ما رواه بعضهم عني وعنكا؟
أم ترى ما زعموا زوار وبهتانا وإفكا؟
ضحكت أمواجه مني وقالت:
لست أدري!
أيّها البحر، أتدري كم مضت ألف عليكا
وهل الشّاطىء يدري أنّه جاث لديكا
وهل الأنهار تدري أنّها منك إليكا
ما الذّي الأمواج قالت حين ثارت؟
لست أدري!
أنت يا بحر أسير آه ما أعظم أسرك
أنت مثلي أيّها الجبار لا تملك أمرك
أشبهت حالك حالي وحكى عذري عذرك
فمتى أنجو من الأسر وتنجو؟ ..
لست أدري!
ترسل السّحب فتسقي أرضنا والشّجرا
قد أكلناك وقلنا قد أكلنا الثّمرا
وشربناك وقلنا قد شربنا المطرا
أصواب ما زعمنا أم ضلال؟
لست أدري!
قد سألت السّحب في الآفاق هل تذكر رملك
وسألت الشّجر المورق هل يعرف فضلك
وسألت الدّر في الأعناق هل تذكر أصلك
وكأنّي خلتها قالت جميعا:
لست أدري!
برفض الموج وفي قاعك حرب لن تزولا
تخلق الأسماك لكن تخلق الحوت الأكولا
قد جمعت الموت في صدرك والعيش الجميلا
ليت شعري أنت مهد أم ضريح؟..
لست أدري!
كم فتاة مثل ليلى وفتى كأبن الملوح
أنفقا السّاعات في الشّاطىء ، تشكو وهو يشرح
كلّما حدّث أصغت وإذا قالت ترنّح
أخفيف الموج سرّ ضيّعاه؟..
لست أدري!
كم ملوك ضربوا حولك في اللّيل القبابا
طلع الصّبح ولكن لم نجد إلاّ الضّبابا
ألهم يا بحر يوما رجعة أم لا مآبا
أم هم في الرّمل ؟ قال الرّمل إني...
لست أدري!
فيك مثلي أيّها الجبّار أصداف ورمل
إنّما أنت بلا ظلّ ولي في الأرض ظلّ
إنّما أنت بلا عقل ولي ،يا بحر ، عقل
فلماذا ، يا ترى، أمضي وتبقى ؟..
لست أدري!
يا كتاب الدّهر قل لي أله قبل وبعد
أنا كالزّورق فيه وهو بحر لا يجدّ
ليس لي قصد فهلل للدهر في سيري قصد
حبّذا العلم، ولكن كيف أدري؟..
لست أدري!
إنّ في صدري، يا بحر ، لأسرار عجابا
نزل السّتر عليها وأنا كنت الحجابا
ولذا أزداد بعدا كلّما أزددت اقترابا
وأراني كلّما أوشكت أدري...
لست أدري!
إنّني ،يا بحر، بحر شاطئاه شاطئاكا
الغد المجهول والأمس اللّذان اكتنفاكا
وكلانا قطرة ، يا بحر، في هذا وذاك
لا تسلني ما غد، ما أمس؟.. إني...
لست أدري!
الدير:
قيل لي في الدّير قوم أدركوا سرّ الحياة
غير أنّي لم أجد غير عقول آسنات
وقلوب بليت فيها المنى فهي رفات
ما أنا أعمى فهل غيري أعمى؟..
لست أدري!
قيل أدرى النّاس بالأسرار سكّان الصوامع
قلت إن صحّ الذي قالوا فإن السرّ شائع
عجبا كيف ترى الشّمس عيون في البراقع
والتي لم تتبرقع لا تراها؟..
لست أدري!
إن تك العزلة نسكا وتقى فالذّئب راهب
وعرين اللّيث دير حبّه فرض وواجب
ليت شعري أيميت النّسك أم يحيي المواهب
كيف يمحو النّسك إثما وهو إثم؟..
لست أدري!
أنني أبصرت فيّ الدّير ورودا في سياج
قنعت بعد النّدى الطّاهر بالماء الأجاج
حولها النّور الذي يحي ، وترضى بالديّاجي
أمن الحكمة قتل القلب صبرا؟..
لست أدري!
قد دخلت الدّير عند الفجر كالفجر الطّروب
وتركت الدّير عند اللّيل كاللّيل الغضوب
كان في نفسي كرب، صار في نفسي كروب
أمن الدّير أم اللّيل اكتئابي؟
لست أدري!
قد دخلت الدّير استنطق فيه الناسكينا
فإذا القوم من الحيرة مثلي باهتونا
غلب اليأس عليهم ، فهم مستسلمونا
وإذا بالباب مكتوب عليه...
لست أدري!
عجبا للنّاسك القانت وهو اللّوذعي
هجر النّاس وفيهم كلّ حسن المبدع
وغدا يبحث عنه المكان البلقع
أرأى في القفر ماء أم سرابا؟..
لست أدري!
كم تمارى ، أيّها النّاسك، في الحق الصّريح
لو أراد اللّه أن لا تعشق الشّيء المليح
كان إذ سوّاك بلا عقل وروح
فالّذي تفعل إثم ... قال إني ...
لست أدري!
أيّها الهارب إنّ العار في هذا الفرار
لا صلاح في الّذي تفعل حتّى للقفار
أنت جان أيّ جان ، قاتل في غير ثار
أفيرضى اللّه عن هذا ويعفو ؟..
لست أدري!
بين المقابر:
ولقد قلت لنفسي، وأنا بين المقابر
هل رأيت الأمن والرّاحة إلاّ في الحفائر؟
فأشارت : فإذا للدّود عيث في المحاجر
ثم قالت :أيّها السّائل إني...
لست أدري!
أنظري كيف تساوى الكلّ في هذا المكان
وتلاشى في بقايا العبد ربّ الصّولجان
والتقى العاشق والقالي فما يفترقان
أفبذا منتهى العدل؟ فقالت ...
لست أدري!
إنّ يك الموت قصاصا، أيّ ذنب للطّهاره
وإذا كان ثوابا، أيّ فضل للدعاره
وإذا كان يوما وما فيه جزاء أو جساره
فلم الأسماء إثم أو صلاح؟..
لست أدري!
أيّها القبر تكلّم، واخبرني يا رمام
هل طوى أحلامك الموت وهل مات الغرام
من هو المائت من عام ومن مليون عام
أبصير الوقت في الأرماس محوا؟..
لست أدري!
إن يك الموت رقادا بعده صحو طويل
فلماذا ليس يبقى صحونا هذا الجميل؟
ولماذا المرء لا يدري متى وقت الرّحيل؟
ومتى ينكشف السّرّ فيدري؟..
لست أدري!
إن يك الموت هجوعا يملأ النّفس سلاما
وانعتاقا لا اعتقالا وابتداء لا ختاما
فلماذا أعشق النّوم ولا أهوى الحماما
ولماذا تجزع الأرواح منه؟..
لست أدري!
أوراء القبر بعد الموت بعث ونشور
فحياة فخلود أم فتاء ودثور
أكلام النّاس صدق أم كلام الناس زور
أصحيح أنّ بعض الناس يدري؟..
لست أدري!
إن أكن أبعث بعد الموت جثمانا وعقلا
أترى أبعث بعضا أم ترى أبعث كلاّ
أترى أبعث طفلا أم ترى أبعث كهلا
ثمّ هل أعرف بعد الموت ذاتي؟..
لست أدري!
يا صديقي، لا تعللّني بتمزيق السّتور
بعدما أقضي فعقلي لا يبالي بالقشور
إن أكن في حالة الإدراك لا أدري مصيري
كيف أدري بعدما أفقد رشدي...
لست أدري!
القصر والكوخ:
ولقد أبصرت قصرا شاهقا عالي القباب
قلت ما شادك من شادك إلاّ للخراب
أنت جزء منه لكن لست تدري كيف غاب
وهو لا يعلم ما تحوي؛ أيدري؟..
لست أدري!
يا مثالا كان وهما قبلما شاء البناة
أنت فكر من دماغ غيّبته الظلمات
أنت أمنية قلب أكلته الحشرات
أنت بانيك الّذي شادك لا ... لا...
لست أدري!
كم قصور خالها الباني ستبقى وتدوم
ثابتات كالرّواسي خالدات كالنّجوم
سحب الدّهر عليها ذيله فهي رسوم
مالنا نبني وما نبني لهدم؟..
لست أدري!
لم أجد في القصر شيئا ليس في الكوخ المهين
أنا في هذا وهذا عبد شك ويقين
وسجين الخالدين اللّيل والصّبح المبين
هل أنا في القصر أم في الكوخ أرقى؟
لست أدري!
ليس في الكوخ ولا في القصر من نفسي مهرب
أنّني أرجو وأخشى، إنّني أرضى وأغضب
كان ثوبي من حرير مذهب أو كان قنّب
فلماذا يتمنّى الثوب عاري؟..
لست أدري!
سائل الفجر: أعند الفجر طين ورخام؟
واسأل القصر ألا يخفيه، كالكوخ، الظّلام
واسأل الأنجم والرّيح وسل صوب الغمام
أترى الشّيء كما نحن نراه؟..
لست أدري!
الفكر:
ربّ فكر لاح في لوحة نفسي وتجلّى
خلته منّي ولكن لم يقم حتّى تولّى
مثل طيف لاح في بئر قليلا واضمحّلا
كيف وافى ولماذا فرّ منّي؟
لست أدري!
أتراه سابحا في الأرض من نفس لأخرى
رابه مني أمر فأبى أن يستقرّا
أم تراه سرّ في نفسي كما أعبر جسرا
هل رأته قبل نفسي غير نفسي؟
لست أدري!
أم تراه بارقا حينا وتوارى
أم تراه كان مثل الطير في سجن فطارا
أم تراه انحلّ كالموجة في نفسي وغارا
فأنا أبحث عنه وهو فيها،
لست أدري!
صراع وعراك:
إنّني أشهد في نفسي صراعا وعراكا
وأرى ذاتي شيطانا وأحيانا ملاكا
هل أنا شخصان يأبى هذا مع ذاك اشتراكا
أم تراني واهما فيما أراه؟
لست أدري!
بينما قلبي يحكي في الضّحى إحدى الخمائل
فيه أزهار وأطيار تغني وجداول
أقبل العصر فأسى موحشا كالقفر قاحل
كيف صار القلب روضا ثمّ قفرا؟
لست أدري!
أين ضحكي وبكائي وأنا طفل صغير
أين جهلي ومراحي وأنا غضّ غرير
أين أحلامي وكانت كيفما سرت تسير
كلّها ضاعت ولكن كيف ضاعت؟
لست أدري!
لي إيمان ولكن لا كأيماني ونسكي
إنّني أبكي ولكن لا كما قد كنت أبكي
وأنا أضحك أحيانا ولكن أيّ ضحك
ليت شعري ما الذي بدّل أمري؟
لست أدري!
كلّ يوم لي شأن ، كلّ حين لي شعور
هل أنا اليوم أنا منذ ليال وشهور
أم أنا عند غروب الشمس غيري في البكور
كلّما ساءلت نفسي جاوبتني:
لست أدري!
ربّ أمر كنت لّما كان عندي أتّقيه
بتّ لّما غاب عنّي وتوارى أشتهيه
ما الّذي حبّبه عندي وما بغّضنيه
أأنا الشّخص الّذي أعرض عنه؟
لست أدري!
ربّ شخص عشت معه زمناألهو وأمرح
أو مكان مرّ دهر لي مسرى ومسرح
لاح لي في البعد أجلى منه في القرب وأوضح
كيف يبقى رسم شيء قد توارى؟
لست أدري!
ربّ بستان قضيت العمر أحمي شجره
ومنعت النّاس أن تقطف منه زهره
جاءت الأطيار في الفجر فناشت ثمره
ألأطيار السّما البستان أم لي؟
لست أدري!
رب قبح عند زيد هو حسن عند بكر
فهما ضدّان فيه وهو وهم عند عمرو
فمن الصّادق فيما يدّعيه ، ليت شعري
ولماذا ليس للحسن قياس؟
لست أدري!
قد رأيت الحسن ينسى مثلما تنسى العيوب
وطلوع الشّمس يرجى مثلما يرجى الغروب
ورأيت الشّر مثل الخير يمضي ويؤوب
فلماذا أحسب الشرّ دخيلا؟
لست أدري!
إنّ هذا الغيث يهمي حين يهمي مكرها
وزهور الأرض تفشي مجبرات عطرها
لا تطيق الأرض تخفي شوكها أو زهرها
لا تسل : أيّهما أشهى وأبهى؟
لست أدري!
قد يصير الشوك إكليلا لملك أو نبّي
ويصير الورد في عروة لص أو بغيّ
أيغار الشّوك في الحقل من الزّهر الجنّي
أم ترى يحسبه أحقر منه؟
لست أدري!
قد يقيني الخطر الشّوك الذي يجرح كفّي
ويكون السّمّ في العطر الّذي يملأ أنفي
إنّما الورد هو الأفضل في شرعي وعرفي
وهو شرع كلّه ظلم ولكن ...
لست أدري!
قد رأيت الشّهب لا تدري لماذا تشرق
ورأيت السّحب لا تدري لماذا تغدق
ورأيت الغاب لا تدري لماذا تورق
فلماذا كلّها في الجهل مثلي ؟
لست أدري!
كلّما أيقنت أني قد أمطت السّتر عني
وبلغت السّر سرّي ضحكت نفسي مني
قد وجدت اليأس والحيرة لكن لم أجدني
فهل الجهل نعيم أم جحيم؟
لست أدري!
لذة عندي أن أسمع تغريد البلابل
وحفيف الورق الأخضر أو همس الجداول
وأرى الأنجم في الظلّماء تبدو كالمشاعل
أترى منها أم اللّذة منّي...
لست أدري!
أتراني كنت يوما نغما في وتر
أم تراني كنت قبلا موجة في نهر
أم تراني كنت في إحدى النّجوم الزّهر
أم أريجا ، أم حفيفا ، أم نسيما؟
لست أدري!
فيّ مثل البحر أصداف ورمل ولآل
في كالأرض مروج وسفوح وجبال
فيّ كالجو نجوم وغيوم وظلال
هل أنا بحر وأرض وسماء؟
لست أدري!
من شرابي الشّهد والخمرة والماء الزّلال
من طعامي البقل والأثمارواللّحم الحلال
كم كيان قد تلاشى في كياني واستحال
كم كيان فيه شيء من كياني؟
لست أدري!
أأنا أفصح من عصفورة الوادي وأعذب؟
ومن الزّهرة أشهى ؟ وشذى الزّهرة أطيب؟
ومن الحيّة أدهى ؟ ومن النّملة أغرب؟
أم أنا أوضع من هذي وأدنى؟
لست أدري!
كلّها مثلي تحيا، كلّها مثلي تموت
ولها مثلي شراب ، ولها مثلي قوت
وانتباه ورقاد، وحديث وسكوت
فيما أمتاز عنها ليت شعري؟
لست أدري!
قد رأيت النّمل يسعى مثلما أسعى لرزقي
وله في العيش أوطار وحق مثل حقي
قد تساوى صمته في نظر الدّهر ونطقي
فكلانا صائر يوما إلى ما ...
لست أدري!
أنا كالصّهباء ، لكن أنا صهباي ودّني
أصلها خاف كأصلي ، سجنها طين كسجني
ويزاح الختم عنها مثلما ينشّق عني
وهي لا تفقه معناها، وإني...
لست أدري!
غلط القائل إنّ الخمر بنت الخابيه
فهي قبل الزق كانت في عروق الدّاليه
وحواها قبل رحن الكرم رحم الغاديه
إنّما من قبل هذا أين كانت؟
لست أدري!
هي في رأي فكر ، وهي في عينّي نور
وهي في صدري آمال ، وفي قلبي شعور
وهي في جسمي دم يسري فيه ويمور
إنّما من قبل هذا كيف كانت؟
لست أدري!
أنا لا أذكر شيئا من حياتي الماضية
أنا لا أعرف شيئا من حياتي الآتيهْ
لي ذاتٌ غير أنّي لست أدري ماهيهْ
فمتى تعرف ذاتي كنه ذاتي؟
لست أدري!
إنّني جئت وأمضي وأنا لا أعلم
أنا لغزٌ ... وذهابي كمجيئي طلسمُ
والّذي أوجد هذا اللّغز لغز أعظم
لا تجادل ذا الحجا من قال إنّي ...
لست أدري!