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jeudi 24 mars 2016

Bruxelles, ici Damas !

Il est tellement beau ce spectacle que je me prends au jeu sublime des mots pour peindre la scène d’un instant de faiblesse humaine. L’ambiance s’habille de silence où la complicité doublée de concupiscence s’empare de notre innocence au ciel de nos seize ans de tendre insouciance. Il pleut des bombes à Bruxelles, la capitale de Syrie où il pleure dans mon cœur une infinie douleur. Depuis le Jourdain, mon âme se pâme sur cette épaule de Jordanie où il fait bon vivre un instant de tendresse européenne. Mon âme jette les amarres dans le port d’Amsterdam où les marins de Brel pleurent encore et toujours sur les femmes infidèles qui vendent leur vertu aux pièces de cent écus. Hier c’était Paname, Paname, Paname, aurait chanté Piaf emportée par les flots amoureux de Paris englouti dans la Seine. En effet, deux attentats meurtriers ont secoué Damas, la capitale européenne en faisant des centaines de milliers de morts sans compter les mortes et les non-humaines.

Federica ! Tiens, je suis surpris ! L’Europe, ça pleure aussi ! Je me demande d’ailleurs si le sang de ses veines est comme le nôtre, rouge aussi. Chez nous, il y a le printemps et notre terre se pare de jolis coquelicots chaque fois qu’il tonne et qu’il pleut des hécatombes. Il faut voir les jeunes filles ravies à la fleur de leur vie par la folie des nervis issus de vos cuisines assorties où des chefs planifient des plats immondes. Nous condamnons vivement cette horreur qui frappe votre cœur, car le nôtre est si pur à force de souffrir de votre esprit colon et conspirateur. Chez nous, les femmes ont depuis longtemps séché leurs larmes en aiguisant leurs âmes sur le socle de la longanimité qui leur confère leur statut de Dames. L’honneur arabe interdit aux hommes d’avoir une faiblesse et les nôtres, quoique fiers, ils noient leurs pleurs au bar maudit de la raison humaine. Oui, Madame, c’est en seigneurs que nous compatissons à votre malheur en vous souhaitant santé, prospérité et bonheur. Quant à nous, ne vous en faites pas, cela fait des siècles que nous apprenons à mourir. Nous avons tellement appris la leçon que nous vous apprenons la vie.

Tant que votre tendresse s’épanche sur cette accueillante partie jordanienne, susurrez à votre bienfaiteur de retenir les chiens enragés qu’ils envoient terroriser nos mères, sœurs et filles de l’autre côté de la frontière. Sourire ! Oui, je souris, car certains Arabes sont des chiens européens. Ils vous obéissent au doigt et à l’œil, alors clignez des yeux pour que cessent leurs aboiements. Cela fait peur à nos enfants, la nuit ! Quant au jour, tous les « ensour » et compagnie regagnent leurs chenils, la queue entre les pattes et la dignité ensevelie. Tant que vous êtes crocodile, dîtes à Bougredane, la plaque tournante de la folie, de fermer les vannes de cette horrible supercherie. Tant que vous êtes femme, dites à vos employeurs de cesser la vente d’armes aux fossoyeurs de la liberté, aux vils criminels qui sèment la terreur sur la Terre entière. Tant que vous aviez du cœur, coupez les liens avec ces tueurs israéliens et autres saoudiens qui tuent à longueur de journée des Palestiniens isolés, des Syriens terrorisés, des Yéménites apeurés, des Libyens esseulés…

Tant que vous êtes humaine, ayez juste une seule pensée à l’endroit de ces Rohingyas, cette minorité birmane la plus persécutée au monde dont le seul tort est d’être musulmane. Tant que vous êtes fragile et vulnérable, empêchez le nettoyage ethnique et l’assassinat systématique de ces gens tout à fait normaux, victimes d’obscurantisme, de discours haineux de moines bouddhistes radicaux. Avec tout le respect que je vous dois, Madame, cette image d’Épinal me rappelle curieusement un certain discours, un certain jour, une certaine Betancourt. En effet, le point commun le plus frappant, c’est justement ce parlement où l’Europe abrite son testament. Avec votre permission, Madame, je vous livre ici, les pleurs de nos femmes…

 http://www.dailymotion.com/video/x7nfzs_ingrid-betancourt-speech-to-the-eur_news

Ingrid, la liberté

Le silence dans sa pureté
T’a prêté les mots…
Qu’il faut
Pour dire l’âpreté
Des moments chauds…
Du temps faux.
Je me suis noyé
Ingrid, dans ton pleur
Je n’ai que cette fleur
Pour me déchoquer.
Solennel ce moment
Au-delà du souffrir
Imaginer ton sourire
Par-delà l’émotion.
Il est beau ce jour
De te voir Betancourt
Au-delà de la douleur
Et par-delà la peur
Et toutes les passions.
Je t’ai aimée sans partage
Mon cœur pris en otage
Dans les mains de la folie
Sur le coté, en marge de la vie
Les murs de la prison.
Je t’ai vue saisir le moment
Le cœur sur la langue
L’âme trop exsangue
Démystifier le temps
Où l’esprit tangue
De raison en raison.
Je ne peux dire ma joie
Même si par deux fois
Tu as planté en moi
Le plein de ton carquois.
Je le clame
Malgré nos larmes
Je déclame
Ce qui me désarme
Cette liberté de toi.
Je t‘ai lue et vue
Avec tes larmes dorées
La douleur pleurée
De nos esprits obtus
Mais mon cœur cette fois
Pleure encore et encore
Et ne comprend pas pourquoi.
Ce soir il se démène
Au milieu de la déveine
Sans toi
Sans porte-voix
Pour dire l’ampleur
Pour dire le malheur
De ce  Palestinien
De cet autre Irakien.
Ce soir au bout de l’émotion
Devant ce grand parlement
Ce temple européen
Tu as parlé Birmane
Tu as parlé tchétchène
Sans citer les autres miennes
Ma belle Palestinienne
Et ma douce Irakienne.
À l’aube de ces droits
Que les hommes ont fait lois
Ou bien sont-ce les deux poids
Des deux mesures
De notre droiture ?
C’est mon désarroi!
Cet esprit en panne
Du côté de l’Afghane
L’oubliée du roi.
Ce soir mon âme ploie
Le chagrin de mon corps
Plus fort que ma voix
Ne lui laisse guère de choix
Entre la vie et la mort.
Est-ce bien là, mon sort
Cette humanité qui ne voit
Que d’un seul décor
Celui qu’elle croit ?
Ou bien est-ce encore moi qui dors
En croyant fort
Que je fais partie du droit ?

  

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