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vendredi 22 septembre 2017

Mon cher...bibi



Monsieur Zorro aurait été le bienvenu, s’il avait vraiment existé et son épée aurait été vivement sollicitée pour agrémenter cette déclaration d’amour de sa signature, une lettre tout de magnificence. Cela aurait certainement fait un joli macaron à accrocher au cou de Monsieur Macron pour le nommer chevalier de l’amour verbalisé. Encore, faut-il qu’un cadogan puisse hisser un  quidam au panthéon ! Ce ne serait que justice rendue à ce franc débarqué sur le quai des Champs-Élysées, un jour de décombres parisiens sous la fanfare de Paname en panne de présidents présidentiables. Le drame du Vel d’Hiv se profile en filigrane, alors qu’on déroule le tapis rouge et sa langue à un terroriste notoire et l’on pousse l’outrecuidance à laisser s’épancher son cœur à un pas d’une veillée mortuaire.

Mon cher... bibi comme si le destinataire de cette adresse avait perdu des êtres aussi chers et qu’on lui devait assistance et compassion. Le silence de mort savamment orchestré entre « mon cher » et « bibi » ajoute un ton aussi solennel que concupiscent et l’on ne peut que s’abaisser devant une telle digression. C’est tellement subtil et familier que l’on se laisse emporter par l’instant fragile où tous les repères sautent pour se retrouver au milieu de la douceur et des pleurs. Oui, l’art et la manière, tout y est pour immortaliser l’instantané en faisant d’un tortionnaire et tyran, une victime et un innocent qui impose respect et pardon. Et de l’autre côté, l’on fustige Bachar le Lion jusqu’à en faire un criminel en prononçant sa sentence et en préparant déjà l’échafaud à Paris où l’on s’amoure de son cher bibi.

Mon cher… bibi, cette adresse résonne comme une maladresse à inscrire au fronton du Père-Lachaise où l’histoire remue outre-tombe en faisant revivre les ténèbres dans les mémoires encore vives d’une République délétère. En effet, Auschwitz remonte le temps, au galop, de la Place de l’Étoile en passant par le Trocadéro pour s’immoler devant l’Arc de Triomphe où Paris fume le calumet de la paix, la colombe blessée. La grande France se lave les mains rouges dans l’eau sale de la Seine qui draine les annales noires de la République française. Oui, plus de 8000 personnes de confession juive furent rassemblées sur la place du Vel d’Hiv pour être déportées vers les camps de concentration et les usines de la solution finale. C’était un été 42 comme le film de Romy pendant l’occupation.

Mon cher bibi et dire que toute la classe politique française est tombée dans le piège du barrage républicain pour faire une entourloupette à Madame Marine Lepen. Celle-ci, Présidente, aurait-elle eu le même discours glamour à l’endroit de l’invité du jour ? C’est à s’arracher les cheveux d’un chauve, ces contradictions françaises ! L’on crie à l’orfraie en fustigeant une Française de souche et de rang, nationaliste dans le sang, et l’on absout un tyran gouvernant un apartheid ne disant pas son nom. En tout cas, le patron des pieds nickelés aurait vu d’un mauvais œil ce clin d’œil de Monsieur Macron. Oui, Monsieur Louis Forton n’aurait pas aimé qu’un charognard puisse emprunter le Bibi de son bébé Fricotin.


Mon cher bibi, une familiarité peut-elle cacher une autre ? Lorsque deux familiarités se suivent, la deuxième se met-elle à l’infini de l’intimité ? Qu’à cela ne tienne ! Puisque deux ne vont jamais sans trois, l’on va avoir droit à une série de bibi à n’en pas finir tant que le verbe mentir a de beaux jours devant lui et l’hypocrisie, un bel avenir. La couleuvre est tellement grosse que Macron en bon dégustateur nous la livre au dessert. Il faut toujours manger froid par les temps qui courent, car la vengeance est le plat prisé, parait-il, du côté des Champs-Élysées où paradent les beaux discours. Monsieur Macron ne lésine pas sur les mots en prenant son invité de marque pour un con. Il lui sert Hezbollah emballé comme un saucisson en lui promettant d’éradiquer le danger émanant de sa dégustation.

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