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dimanche 25 décembre 2016

Andreï ou le Sukhoi syrien





Le temps court à grande vitesse et les évènements se précipitent à son embouchure en emportant dans leur course effrénée les maillons les plus faibles ou affaiblis par la conjoncture internationale. Il y a peu de temps, le su-24 russe faisait les frais d’un Turc échaudé bien campé sur sa tête dont la pensée épousait le cher esprit de l’OTAN. Hier, ce fut au tour de l’ambassadeur de Russie de faire les frais du jeu  que se livrent les grandes puissances en terre syrienne. À qui profite le crime? Se serait demandé calmement un certain Ludovic. Quant à Colombo, il aurait tout simplement répondu comme aurait dit certainement sa femme. Se souvient-on encore d’Omar le Soudanais et d’Ocampo ? La CPI est un pays occupé à l’image de sa mère l’ONU qui ne peut enfanter que des rejetons auxquels elle fait briller le nom.
Qui a intérêt à envenimer la relation russo-turque ? Pourquoi avoir choisi Ankara au lieu de Paris ou Londres ? Ces dernières capitales occidentales sont-elles imprenables ou bien sans impact international ? Ce qui est certain, ce n’est nullement un travail amateur et encore moins un acte isolé. Le moment était bel et bien choisi à la veille de la réunion tripartite regroupant la Russie, l’Iran et la Turquie. Cherchait-on à avorter ce sommet ? Entre autres, oui ! Cependant, quoiqu’important, ce but est loin d’être principal. Alep constitue-t-elle le nœud gordien de l’affaire moyen-orientale ? Ou bien, n’est-ce qu’une victoire éphémère du pouvoir syrien sur l’échiquier international ? Trop d’aspects demeurent opaques et nul ne peut tirer au clair certains côtés, car ils font partie du secret des États. Néanmoins certains indices permettent une lecture appréciable  de la situation à la lumière de quelques faits et actes. L’on a l’impression que l’Amérique se désengage du proche orient et le discours de Trump est édifiant en la matière en ce sens qu’il laisse entendre une implication positive dans la résolution de la crise syrienne. Qu’on se détrompe, car le problème syrien est d’abord israélien et les Étasuniens ne sont pas près de laisser tomber  leur frère et allié. Détruire et démembrer la Syrie étant le plan initial, l’on continue dans cet idéal en appliquant les phases du projet selon des variantes circonstancielles. François Mitterrand disait dans « Le dernier Mitterrand » de Georges Marc Benamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
La guerre en Syrie n’est ni arabe ni ottomane malgré l’implication de l’Arabie, du Qatar et de la  Turquie et l’affaire du sukhoi n’est qu’un élément détonnant sinon le détonateur. Néanmoins, celui-ci n’a pas fonctionné selon les prévisions du plan préétabli par les seigneurs de la Terre et les séquestrés de l’OTAN ainsi que leurs administrés. Finalement, les Turcs et les Américains se sont fait avoir au jeu de la roulette russe et la Turquie a miraculeusement échappé à l’ours russe débarquant de Sibérie. L’on frôle la guerre parce que la destruction de l’avion russe était un acte belliqueux et délibéré décidé par les hautes instances de l’OTAN. Ce fut un test à priori mesuré, mais ô combien dangereux pour la paix. Cette étape franchie, il fallait passer au plan « B ». Cela suppose qu’il existe un « C », un « D » et un « Z » aussi. Néanmoins, cela ne peut aller à l’infini, puisqu’à défaut d’équilibre, une puissance doit s’effacer devant l’autre pour préserver la paix.
Qui est derrière le meurtre de Monsieur Andreï ? Certainement pas la Turquie cette fois-ci ! Son concours, quoique retardataire, à la solution du problème d’Alep plaide en sa faveur en la mettant dans la case des victimes aux côtés de la Russie. Les États-Unis ? Je dirais plutôt Israël qui voit d’un mauvais œil le règlement de la situation et le rapprochement entre la Turquie et la Russie. Toutefois, à contrario de la logique sidérante, cette entité est à écarter, car elle ne peut survivre à un conflit généralisé et ne peut en aucun cas se mettre à dos les Russes qui la soutiennent en dépit de tous les voyants clignotants au rouge dans la région. L’Occident ? Effectivement, mais il faut actualiser ce vocable pour englober les pays arabes mis à part ceux dits de la confrontation. À ce moment-là,  le commanditaire est tellement anonyme qu’on va noyer un poisson dans l’eau en cherchant à démêler l’écheveau.
Néanmoins, il nous reste un pays qui joue le rôle de sous-marin américain en zone européenne. Si l’Angleterre quitte l’Union, c’est justement pour avoir les coudées franches en matière de politique extérieure où elle entend redorer son blason. Les Américains viennent de passer le témoin à la perfide Albion pour s’occuper comme il se doit de ses intérêts dans la région. Madame  Theresa May ne vient-elle pas de présider le dernier CCG où elle souligna  les nouvelles lignes de sa politique moyen-orientale ? Finalement, ce n’est qu’un retour aux sources et les pays du Khalije sont heureux de renouveler encore une fois leur obédience et leur totale soumission. Du haut de son balcon, perchée tenant dans sa bouche une vipère, elle déclare en fanfare que la sécurité des pays du Golfe passe impérativement par celle de Londres. Elle annonce dare-dare que leur ennemi juré demeure l’Iran et qu’en aucun cas elle ne permettra à celui-ci de semer la zizanie en Arabie qu’elle chérisse par galanterie au plus haut degré de son argenterie. La Terre à Angle déclare à la Terre Arable qu’elle se tient prête à défendre les arables contre les musulmans dits barbares parce qu’indépendants. Le M16 ne serait nullement étranger à l’assassinat de l’ambassadeur russe dans le but de saborder le rapprochement russo-turc qui connait un certain enthousiasme depuis le coup d’État avorté. Il parait que les É.-U. sont derrière la tentative déjouée in extrémis par les Russes, autrement Erdogan ne serait plus ottoman. Dans ce contexte, c’est la Royal Navy qui est aux commandes de la flotte occidentale qui a vu la douce France se décharger de son Charles de Gaule, le bateau amiral de la marine française. Historiquement, la Grande-Bretagne est la marraine incontestée de toute la géographie moyen-orientale et la source ayant enfanté l’Arabie actuelle, quelques émirats et Israël et Mark Sykes et Arthur Balfour sont là pour attester de la véracité de la question.

La spéculation allant bon train, le policier victime de l’attentat faisait partie de la garde rapprochée du président ; il aurait été évincé suite à la tentative du coup d’État, car il appartenait au mouvement Gülen. Cousu de fil blanc, Les Américains sont visés par ricochet et Les Russes comme les Turcs savent exactement ce qu’il en est. Poutine fait l’autruche pour donner le temps à Erdogan d’amorcer le virage afin d’éviter le tournis propre au tournant. Les uns se font avaler des couleuvres, d’autres des pilules en attendant le baisser de rideaux. L’ambassadeur russe aurait pu être un grand-père à ce pauvre agent ayant refusé la vie à vingt ans ! À la fleur de l’âge, a-t-on le droit de penser à la mort quand tout en nous crie la vie ? Du temps du KGB et de la CIA, tout cynisme écarté, l’on raffolait de cet espionnage de classe où les acteurs émérites étaient considérés comme des héros. De nos jours, les secrets sont de polichinelle au point que les services liquident à bout portant leurs propres agents et sans prendre de gants. De Merah le français d’Algérie au Tunisien Anis de Berlin en passant par le Turc Aleppin, c’est le même scénario. Sont-ils imbéciles au point de faire disparaitre le seul et véritable  accusé, coupable et témoin ? 

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