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vendredi 9 décembre 2016

L'Algérie,La Syrie et L'Iran

La situation internationale est comme un sable mouvant, instable elle lance des défis autant que des changements en matière de stratégie. Les deux titans se livrent une bataille ardue sur l’échiquier international en faisant chacun intervenir ses pions pour se damer le pion où le pat est plus chanceux que le mat. Il ne peut y avoir de guerre entre les deux grands, mais ils peuvent, cependant, se mesurer ailleurs sur d’autres plans. La Syrie étant la terre de prédilection, les Syriens toutes sectes et ethnies confondues ainsi que les nervis issus de tous les pays constituent les cobayes par excellence. Deux blocs tectoniques se télescopent sur la faille de Damas et le tremblement ne peut être qu’astronomique, car ils sont rigides et puissants. Après six ans de guerre, la Syrie tient encore debout et mieux encore, elle se fortifie chaque jour davantage. La naissance du cinquième bataillon est finalement une réponse à une grande question. En effet, depuis 2013 je n’ai cessé de m’inquiéter sur l’absence de la mobilisation. À présent, je comprends que les conditions prévalant à son décret n’étaient pas encore réunies. C’est reconnaître que les Syriens qui ont choisi l’autre côté sont nombreux aussi. Maintenant que les choses sont claires et que l’on est arrivé à séparer le bon grain de l’ivraie, l’on peut décréter l’appel aux armes et sonner la charge. IQTIHAM est la nouvelle unité d’assaut composée uniquement de volontaires désireux de combattre les terroristes aux côtés de l’armée régulière et ses alliés. Enfin le glas sonne pour la horde sauvage et bientôt, Alep ne sera qu’un cauchemar et la guerre en Syrie qu’une parenthèse de l’histoire. Le communiqué succinct de l’armée stipule que la nouvelle unité est créée à la demande du peuple syrien qui veut en finir avec les groupes armés dans tout le pays. Le commandement général demande aux citoyens syriens où qu’ils soient à rejoindre ce corps de volontaires. Je crois humblement que le compte à rebours a d’ores et déjà commencé et que l’année 2017 sera une année clé dans le règlement de ce conflit planétaire.
 Quant à l’Iran, malheureusement le chemin sera encore long, malgré cette éclaircie des accords nucléaires. Les Américains ne cèderont jamais, ils ne font que reculer pour mieux repartir là où ils ont fauté. Les accords avec Téhéran ne sont qu’un renvoi aux vestiaires en attendant la reprise du match qui n’est absolument pas terminé. À travers la démolition de la Syrie, l’on visait l’éradication du Hezbollah pour enfin s’occuper de L’Iran qui a survécu à trente ans de sanctions et une guerre sans nom. Mieux encore, L’Iran s’est doté d’armes sophistiquées en évoluant dans tous les domaines (industriel, scientifique, culturel, spatial…) en comptant sur ses propres ressources tant humaines que matérielles. L’Iran musulman a tenu bon face au mastodonte américain sur tous les plans. Le Congrès américain vient de voter la reconduction des sanctions contre l’Iran pour dix ans en invoquant de nouvelles raisons, à savoir le non-respect des droits de l’homme, le soutien aux Résistances libanaise et palestinienne qualifiées de terroristes et le programme de missiles balistiques.
Il est impératif que l’Iran prenne des mesures à tous les niveaux et se tienne prêt à toutes les éventualités, car non seulement le nouveau président a annoncé la couleur lors de sa campagne électorale en ciblant l’Iran, mais vient de nommer à la tête de la CIA, Mike Pompeo qui a déclaré en 2015 qu’il considère la Révolution anti-impérialiste iranienne comme un mal absolu. Les choses sont, on ne peut, claires et Trump vient de montrer qu’il sait ce qu’il a à faire. Toutefois, n’étant pas le seul à avoir de la matière grise, il peut se tromper en récitant le Talmud à l’entrée d’une mosquée ou sur le parvis d’une église. Le temps est en sa défaveur et il ne peut le remonter qu’en actionnant le bouton du nucléaire, chose qu’il ne peut faire, malheureusement et heureusement. Le feu de forêt qui s’est déclaré en Israël a donné un avant-goût de ce que serait la prochaine guerre, d’autant plus que les combattants du Hezbollah sont devenus de véritables baroudeurs. Ils ont acquis de nouvelles techniques de combat et sont devenus maîtres dans les coups de main et artistes dans celui des rues en ambiance très compliquée. Les soldats syriens et autres Bassijs iraniens ont atteint un degré inégalable en matière de combativité et j’ose prédire des jours sombres pour Tsahal et ses différents corps d’armée. Même la population est devenue aguerrie à force de subir les effets de la guerre qu’on lui impose depuis la moitié d’une décennie. De la panique généralisée, elle réagit en développant une formidable résistance ce qui constitue un atout majeur en cas de nouvelle guerre. Celle-ci surviendra certainement, car les prémices sont là ainsi que ses détonateurs, Israël étant un indu occupant et un éternel agresseur. Ils complotent, mais Allah complote aussi et Allah est le meilleur des comploteurs pour paraphraser le Coran afin d’apporter au problème une certaine lumière.
Mais que vient faire l’Algérie là-dedans ? L’Algérie étant un pays indépendant et nullement touché par le printemps, d’aucuns se posent alors cette question. Elle est tout à fait légitime eu égard à cet angle de vision. Cependant, notre pays n’est aucunement à l’abri d’un conflit ; celui-ci est juste différé, car les circonstances ne sont pas encore réunies. Toutefois, l’Algérie est à l’intérieur de l’œil du cyclone pour peu que les choses basculent en Syrie. Il suffit que la Syrie tombe pour que se déplace l’hécatombe vers notre pays où tous les ingrédients sont en attente dans le chaudron où il ne manque que l’allumette pour mettre le feu. Néanmoins tant que la Syrie résiste en tenant le coup, le temps joue en notre faveur en dénouant les fils nombreux du complot. Ajoutons à cela la prise de conscience nationale ainsi que le réveil de l’opinion internationale qui fera en sorte d’atténuer les ardeurs de cette folie meurtrière.
Je ne vais pas m’attarder sur le volet sécuritaire qui n’est qu’un prélude pour aborder l’autre guerre, certes silencieuse, mais combien pernicieuse, j’ai nommé la crise économique. Celle-ci frappe de plein fouet l’Algérie que nos gouvernants croyaient à l’abri d’un tel conflit. Gouverner n’est pas seulement gérer, mais prévoir aussi. Un gouvernement qui ne prévoit pas, qui n’anticipe pas n’est point apte à gouverner. La stratégie commande à être toujours aux aguets et déchiffrer à temps les indicateurs économiques pour prendre les devants pour arrêter les bonnes politiques. La navigation à vue en matière d’économie peut dans certains cas éviter quelques écueils, mais ne peut sauver, hélas, du naufrage. En plein orage, l’on ne peut s’occuper de colmatage.
Le titre de ce texte qui est loin d’être un essai n’est nullement fortuit. L’Algérie doit prendre en référence l’Iran et la Syrie, le premier pour avoir survécu à un blocus planétaire et la seconde pour avoir résisté à une guerre universelle. Ces deux pays ont su développer une économie de résistance dans une ambiance de guerre et en dépit de toutes les sanctions infligées par les instances internationales visant leur banqueroute totale. Ils présentent deux modèles à méditer sérieusement en matière de stratégie. L’Iran constitue une école à part entière en ce sens qu’il a su assurer à créer une dynamique de développement à partir de ses propres ressources et a réussi dans une large mesure un essor économique assez conséquent. Leurs politiques de croissance obéissent à des plans stratégiques préétablis. C ceux-ci éclaircissent les priorités en permettant de s’assurer que les ressources sont bien utilisées. À défaut, une révision globale est alors envisagée afin de rectifier ladite stratégie dans le but d’atteindre les objectifs assignés. Ceux-ci ne peuvent être réalisés que si des actions opportunes et savamment réfléchies sont menées. Donc, c’est toute une planification qui est mise en œuvre comme une carte routière impliquant tous les opérateurs et acteurs économiques qu’ils soient particuliers ou étatiques. Cela requiert bien sûr une vision claire et pragmatique ainsi que des schémas réalistes.
Que fait l’Algérie pour soutenir la Syrie ? Sommes-nous obligés d’appliquer la réponse du berger à la bergère ? La vie d’une nation est identique à celle d’un individu et tous deux doivent impérativement saisir les opportunités pour améliorer son cadre et s’offrir les chances de l’améliorer. À défaut de merles, l’on se contente de grives et cela s’applique dans les deux sens pour les deux pays. Une réelle assistance de l’Algérie aurait participé à l’effort de guerre de la Syrie tant au niveau de la subsistance que de l'aide médicale. Une ligne de crédit aurait été d’un réel apport et une bouffée d’oxygène à l’économie syrienne qui malgré tous les indicateurs négatifs arrive à survivre et mieux encore à renaître de ses cendres. Ne disposant ni de pétrole ni de gaz et malgré l’effort de guerre à maintenir contre Israël, la Syrie n’avait contracté aucune dette extérieure et avait atteint l’autosuffisance alimentaire et dans bien d’autres secteurs. Il parait que l’on vient de découvrir d’énormes réserves de gaz et de pétrole qui vont apparemment changer la donne.
Qu’attend l’Algérie de L’Arabie ? Des érudits en sciences religieuses ? Des pétrodollars ? L’Algérie se goure encore une fois en matière de stratégie, car la visite menée en Arabie aurait dû être effectuée dans un premier temps en Iran qui est non seulement développé, mais engagé et surtout indépendant. J’ose avancer qu’un rapprochement franc avec ce pays peut être bénéfique à l’Algérie qui peut tirer profit de ses avancées technologiques. Sans être leader, l’Iran a percé dans tous les domaines et surtout dans l’industrie militaire qui suppose un développement conséquent dans tous les secteurs y concourant. Cependant, il n’est pas trop tard et l’on peut toujours redresser la barre sans craindre la réaction des Saoudiens qui vont se dire qu’ils ont été les premiers à bénéficier de cet honneur. Avec 14 millions de barils/jour et mille milliards d’investissements en terre américaine, l’Arabie n’est pas du tout prête à investir en terre algérienne. La nouvelle loi JASTA n’est pas pour encourager cet état de fait, au contraire, tout est pensé en vue de bloquer toute idée novatrice et tout esprit créateur.
Néanmoins, usant de facilité, le gouvernement trouve toujours des solutions aux problèmes engendrés par le choc pétrolier. L’optimisme démesuré quant à juguler les effets de la crise ne suffit point à limiter les dégâts et les mesures prises pour limiter les importations et les dépenses n’ont pas donné les résultats escomptés. Pire encore, elles ont contribué à mettre en difficulté certains segments d’activité générateurs d’emploi. Pourtant le premier investissement vraiment à portée de mai à faire est de réduire sinon arrêter tout type de subvention. En d’autres termes, cela veut dire appliquer une politique de prix efficace. Je n’arrive plus à expliquer les raisons du gouvernement à ne pas appliquer ces mesures d’austérité. Soutenir les couches défavorisées ? Négatif ! La subvention profite d’abord aux nantis. En plus de constituer une voie pernicieuse de gaspillage de devises, les subventions directes forment un frein au développement en ce sens qu’elles ne participent pas à la création de la richesse, mais au contraire encouragent la consommation délibérée. Tout le monde achète au même prix ! C’est aberrant ! Le citoyen, l’étranger, le touriste débourse la même somme pour le même produit. En Algérie, l’on subventionne au profit des étrangers ! L’argent du pétrole susceptible de produire de la richesse part en fumée. En principe, l’argent servant à la subvention doit être injecté en investissement. La solution ? Appliquer les prix réels des produits et soutenir directement les citoyens en leur octroyant des primes. Oui, de l’argent versé directement dans leurs portemonnaies ! En effet, ce sont des calculs à faire, mais pas impossibles à réaliser. Les retombés d’une telle politique seront énormes et très bénéfiques pour le pays. Du coup, l’on réduit le trafic illégal des denrées alimentaires et autres produits, l’on revoit à la baisse la facture des importations, l’on réduit les contraintes liées à la surveillance des frontières, l’on décourage les trafiquants notoires, l’on élimine les trafiquants occasionnels qui arrondissent au besoin leur fin de mois, l’on incite le citoyen à une consommation rationnelle, l’on réduit le nomadisme oisif, l’on réduit l’ardeur des automobilistes, l’on dégorge la circulation routière, l’on gagne sur la pièce de rechange, l’on allège les dispositifs de sécurité…
Si l’on vend l’essence à son prix réel, l’on résout forcément la majorité des problèmes liés à la circulation routière :
— La moitié des véhicules circulant actuellement ne sera plus en mesure de prendre la route
— Diminution des embouteillages dans les grandes villes
— Fluidité remarquable
— Réduction de la consommation de l’essence
— Diminution de l’importation de l’essence
— Diminution de la consommation de la pièce détachée et donc réduction à l’importation
— Baisse sur le nombre d’accidents de la circulation routière
— Arrêt définitif de la fuite de l’essence à travers les frontières
— Réduction du nombre de trafiquants
— Diminution du reflux au niveau des frontières
— Gain sur l’indice de sécurité territoriale
— Gain sur la longévité des routes algériennes
— Naissance d’une nouvelle culture en matière de circulation, de mode de déplacement (une seule voiture par famille-covoiturage-transport public-métro-tramway…)
Cette énumération est loin d’être exhaustive, mais elle permet de voir clair dans la situation. La subvention telle qu’elle est préconisée en Algérie est négative et surtout handicapante pour le développement du pays.
L’essence est subventionnée en puisant dans l’argent du peuple pour seulement une partie du peuple !
La souveraineté nationale ? Un pays qui ne produit pas ce qu’il mange, ce qu’il porte, ce qu’il médicalise ne peut préserver sa souveraineté, car il l’hypothèque continuellement. L’autosatisfaction alimentaire est un impératif stratégique qui doit constituer la priorité de toute planification économique. Elle est un objectif primordial à réaliser dans les plus brefs délais.

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