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jeudi 2 février 2017

Genève-3-4-X

Et de trois ! L’on relance le dialogue à Genève qui ouvre ses bras à tous les veaux qui n’ont rien de si haut. Russes et Américains décident enfin de faire une marmelade mondiale en prenant les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Le ténor malgré lui est américain en ce sens qu’il détient la baguette et plusieurs musiciens sous sa coupe qu’il manipule comme des marionnettes. Le second ténor est russe et manipule seulement une roulette qu’il actionne sur la tempe de chaque participant. Genève-2 est tout près et l’on sent son vent souffler sur la table encore desservie. Quel anniversaire fête-t-on ces jours-ci ? Quelles noces bizarres prépare-t-on ? Quel prix décerne-t-on ? L’on a l’impression qu’il s’agit d’un concours de beauté où les belles sont masculins pluriels ameutés de toutes les contrées. Il paraît que l’on va débattre du théâtre syrien sur cette esplanade européenne où l’on excelle à papoter. Le siège des droits de l’homme est juste à côté et là culmine une grosse bêtise humaine. Une de plus ! Il y a plein de couacs et de nids de poule dans la raison humaine. Cela ne tourne pas rond dans le cerveau planétaire.

 Les Syriens sont invités à se parler puisqu’ils ne peuvent le faire chez eux, alors ils le font ailleurs sous d’autres cieux et d’autres couleurs. Cependant, le canon ne cède pas la place à la diplomatie, il la façonne en lui créant les conditions favorables à son éclosion. Trois cent mille morts vont crescendo sans répondre pour autant au tempo funèbre des Nations Unies. Toutefois, l’on n’est pas sorti de l’auberge, car il manque le vrai condiment : la bonne intention. La guerre fait rage et la mort est syrienne par définition. Les États-majors occidentaux et régionaux s’impliquent dès le départ en mettant la main à la pâte ; l’on alimente le brasier ensemble et à tour de rôle sans jamais perdre la boussole. La Syrie souffre, la Syrie pleure, la Syrie meurt lamentablement. Les Arabes sont fiers de saigner à blanc le seul pays arabe qui leur apprit l’alphabet de leur arabité.

 En tout cas, il ne faut pas se leurrer, ces régimes féodaux et inféodés ne cherchent nullement le bien pour autrui surtout si cet autre fait partie des pays ciblés. Il ne faut pas non plus s’attendre de leur part a de la compassion ou de la pitié. Leur esprit est focalisé sur le mal et ne peut en aucun cas être déréglé. La seule parade demeure la résistance par le feu, c’est le seul langage indigeste qu’ils comprennent le mieux.

 Genève-3 s’annonce d’ores et déjà comme un film spaghetti où les héros sont connus d’avance malgré la pertinence de certains qui essaient par conscience à fructifier le zéro. De l’autre côté des mers et des océans, l’on excelle à inventer des noms au gré des vents. D’Al-Qaïda à Daesh en passant par Al-Nosra, tout est permis pour semer la zizanie et couler beaucoup de sang. L’on ameute les médias lourds pour bien encager les esprits pauvres de nos quartiers pour mieux asseoir la suprématie de leurs esprits maléfiques, l’hégémonie de leurs idées diaboliques. Les techniques du cinéma hollywoodien s’impliquent pour plus d’effet, l’on titille l’audimat à l’heure de pointe des journaux télévisés. Oui, l’on égorge à l’heure du dîner. Cela fait sensation ! Mais pourquoi agissent-ils ainsi ? Oui, ils sont intelligents et voient loin, très loin même, au-delà de l’imbécillité de notre Ouma langée dans les chiffons merdiques de la débilité.   

En effet, l’on crée de toutes pièces Daesh et Nosra pour les épingler si besoin est. On les fait monter en créneau, on les engraisse pour mieux mordre, on les porte au zénith de la bâtardise humaine, puis on les montre du doigt pour se refaire la virginité de Jacqueline. Cependant, le couple Daesh-Nosra enfante entre-temps des petits et ces rejetons qui se comptent par centaines sont enregistrés à l’état civil en tant que groupuscules modérés. Oui, les « Ahrar du Sham»  et autres culs de l’Orient sont des enfants de chœur alors qu’ils dépassent en atrocité leurs géniteurs ; ils les surpassent et surclassent. On opère des lavages et des lavements, on maquille les terroristes en les harnachant de nouveaux habits. Par enchantement, ils deviennent des opposants armés. Les rebelles armés sont disqualifiés de la scène internationale et il est tabou d’en parler. Toutes les factions terroristes sont lavées de leurs crimes et de leurs méfaits et l’on essaie de leur faire une place au soleil helvétique qui se fait désirer.

Genève-3 est une belle imposture politique où l’on admet les loups avec les brebis dans le même établi. À propos de Syriens, comment fait-on pour reconnaître les vrais des félons ? Au fait, je tiens à vous dire que Dieu dans sa miséricorde a été clément envers la Syrie. En effet, il l’a doté de deux infatigables étalons, deux Bachars et pas des moindres. L’un étatique et l’autre onusien, ils ont tenu la dragée haute à l’ensemble de la communauté internationale. Ils continuent à se battre sur tous les fronts en dignes représentants d’un pays inféodé considéré comme le berceau de la civilisation humaine.

Genève-3 s’impose comme passage obligatoire pour passer au sas des idées et aussi des gens. Le gouvernement syrien est là en représentant légitime du peuple syrien, il va devoir composer avec la donne internationale qui lui impose de dialoguer. Cependant, une question s’impose : avec qui dialoguer ? Oui, cela reste à préciser ! D’un côté nous avons les Syriens et de l’autre, qu’avons-nous au juste ? Qui sont ces gens venus de tous les coins, ces « riens » auxquels l’on adjoint un « si » aussi aléatoire que crapuleux, aussi péremptoire que désastreux.

 « Ah ! Que ce “si” est tellement téméraire ! Il glisse n’importe où et n’importe comment pour imposer sa dictature. Son diktat plane ouvertement au-dessus de nos esprits et marque nos faits et gestes de son poinçon impérissable… Le comble, c’est qu’on ne le sent pas venir, tellement il fait corps avec nous. Ce “si”, debout au milieu de la route comme un agent régulant la circulation, nous fascine sans nous éclairer. Ce “si” est le signe évident du pouvoir qu’il représente. Elle ressemble à une queue de chien remuant continuellement au comble de la joie de son maître » Benak in Les enfants de la douleur.

 Nous avons donc des Syriens face à des « riens » pour seulement dialoguer et se partager un café suisse, cela s’entend ! Comme dans la langue, les mots ont leurs faux amis, les Syriens ont leurs faux dévots. Syriens et « siriens » vont devoir s’échanger les idées par interlocuteur interposé sous l’œil vigilant des Russes et des Américains. Oups, quelle choucroute universelle ! L’on est d’abord réticent du côté de Beni Saoud, mais sous la pression, l’on décide quand même à envoyer les « Saoudiriens ». Ceux-ci, quoique retardataires, annoncent la couleur de leur insolence en faisant fi de toutes les règles de bienséance. Ils arborent des couleurs antinationales datant de la période coloniale. Sans pudeur aucune, ils conditionnent leur participation et leur présence en jappant haut et fort que les Russes doivent cesser leurs bombardements en territoire syrien. Autres temps, autres mœurs ! Sous chapiteau onusien, ils défendent la horde terroriste. Qui dit mieux ! Quant aux autres « ciriens », qu’ils soient d’Istanbul, de Londres ou de Paris, la Syrie et les Syriens sont les derniers de leurs soucis.

 Genève-3 va durer certainement le temps de replacer les pions sur l’échiquier international. Entre les fous et les cavaliers, des batailles rudes vont encore se livrer et comme les coups bas sont légion, il faut s’attendre à des retournements de situation spectaculaires et dramatiques où seul le peuple syrien est le véritable perdant. Toutefois, à quelque chose malheur est bon, l’armée syrienne gagne du terrain et le peuple enfin conscient lui devient d’un réel soutien. C’est à Damas que se déroule réellement Genève-x et c’est seulement à Damas que doivent dialoguer les véritables Syriens.

  

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