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mardi 6 juin 2017

Qatar, quand tu nous tiens!

Ma grand-mère disait que les petits d’une chienne sont tous des chiens. Sagesse et véracité se dégagent des dires de mémé qui n’a, cependant, jamais connu les bancs d’école. Ceci dit, il ne faut point se leurrer à propos de la crise qui secoue le CCG. Ce n’est qu’un tourbillon dans une tasse familiale pour paraphraser un vieil adage. Est-ce à dire pour autant que c’est le premier contrecoup diplomatique du fameux sommet arabo-américain ? En tout cas, cela en a tout l’air, puisque L’Arabie, Les Émirats, Le Bahreïn, L’Égypte et Le Yémen ont non seulement annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec Le Qatar, mais ont aussi décidé de prendre des mesures aux fins de l’isoler.

Le seul dindon de la farce demeure à tout point de vue L’Égypte dont le cœur balance en handicapant lourdement son indépendance. En effet, elle aurait dû prendre tantôt cette décision, car elle avait toutes les raisons de le faire. Avait-elle peur de froisser certaines susceptibilités ? Oui, finance oblige, il ne fallait pas offenser la grande Arabie. Dommage pour Oum eddounia de se faire dicter sa politique, de se faire montrer le chemin. Le Président Al Sissi ignore-t-il que le Qatar n’est rien sans L’Amérique et sans L’Arabie ? À la lumière de cette escalade fulgurante, l’envahissement et l’occupation du Qatar sont imminents. C’est juste une question d’heures, de mise au point et surtout de feu vert américain.

Qui oserait attaquer deux bases américaines ? Seuls les Al Saoud sont habilités, car diligentés par les E-U, à attaquer le Palais qatari pour destituer son émir et le remplacer par un autre faisant la queue dans l’antichambre princière. Celui-là joue d’ores et déjà le rôle d’un fusible. L’on vient de couper à ce riche émirat gazier toutes les voies (aériennes, maritimes et terrestres) pour justement l’amener à l’abdication totale. Celle-ci consiste à couper tous les ponts avec un certain Iran. Dans la foulée, on lui reproche de soutenir les mouvements terroristes à l’image d’Al Qaïda, d’Al Isslah, de Hamas et les Frères musulmans. Tiens, tiens, tiens ! Mais que vient faire ici L’Iran ? Là est toute la question ! À ne pas oublier que lors du dernier sommet de Ryad, Donald Trump avait désigné un nouvel axe du mal composé de L’Iran et de L’État Islamique (Daech).

Toutefois, ce n’est pas la première fois qu’éclate une querelle intestine au sein du CCG. Déjà en 2014, Ryad, Manama et Abou Dabi avaient retiré leurs ambassadeurs en signe de protestation contre les critiques de la chaine satellitaire du Qatar à l’encontre d’Al Sissi qui avait renversé Morsi. Cette fois-ci, Al Saoud accuse le petit émirat de soutenir en sus des mouvements sus cités, les activités de groupes terroristes soutenus par L’Iran dans la Province de Qatif ainsi qu’au Bahreïn. En moins de 15 jours de crise, l’escalade frôle la déclaration de guerre :
— rupture immédiate des relations diplomatiques
— fermeture des espaces aériens et maritimes
— fermeture de la frontière terrestre
— interdictions de séjour aux ressortissants qataris (visiteurs et résidents)
— exclusion de la coalition arabe intervenant au Yémen.
Finalement, il ne manque que l’invasion armée !

Cependant, on ne laisse au Qatar qu’une possibilité aberrante, celle de se jeter dans les bras de L’Iran. En effet, pour échapper à l’encerclement et l’état de siège, le Qatar doit obligatoirement emprunter les voies aérienne et maritime internationales ainsi que celles de la République islamique. En d’autres mots, pour les initiés, Trump et Selmane veulent ferrer L’Iran en utilisant l’émirat comme appât et hameçon. Oui, toute cette tempête n’est qu’un coup monté pour alpaguer L’Iran afin de l’amener à soutenir le Qatar sinon intervenir à ses côtés. Le Qatar est tellement lâche et hypocrite qu’il a été mandaté pour jouer le Cheval de Troie. Ce n’est pas pour des nèfles que L’Amérique et Al Saoud lui ont permis de garder de bonnes relations avec L’Iran. L’autre revers de la médaille, Trump aimerait aussi le saigner comme il l’a fait avec L’Arabie qui dut acheter ses faveurs et ceux de la loi « jasta ».

Il ne faut jamais perdre de vue que la campagne contre Qatar a commencé d’abord aux États-Unis. Oui, des journaux américains ont jeté en pâture L’Émirat et ils furent relayés dans leur besogne par les quotidiens à fort tirage de L’Arabie et des E.A.U surtout. Le Qatar est une presqu’île américaine et une arrière-cour saoudienne, malgré les apparences qui peuvent dangereusement s’avérer trompeuses. Il faut se mettre à l’esprit que seule L’Amérique dispose et dirige ses États croupion en les chargeant de missions bien déterminées. Ils constituent des cartes maîtresses dans le jeu des États-Unis qui dépasse parfois notre entendement. Pour éviter de tomber dans le panneau, il ne faut jamais s’y fier. Les complots américains sont pluridisciplinaires et pluridimensionnels.

Il ne faut pas que L’Iran tombe dans le piège, sinon il va ouvrir tout un déluge sur lui. Oui, d’autant plus que tout le monde sera contre lui. Pour détruire l’Iran, les Américains sont capables d’effacer quelques émirats du coin. Néanmoins, les Perses ne sont pas imbéciles jusqu’à mordre à un leurre aussi apparent et beaucoup d’eau aura coulé sous le pont avant que les Saoud ne découvrent leur impéritie. Les Iraniens savent pertinemment que la guerre avec les suppôts de L’Amérique est inévitable et ils s’y préparent d’arrache-pied. C’est juste une question de temps et de circonstances découlant de la guerre en Syrie, en Irak et au Yémen. L’avenir de L’Iran se joue actuellement en Syrie en dépendant dans une large mesure de la position de la Russie.

Poutine se dit prêt à vendre à la Turquie le système antiaérien S-400. Tiens, c’est nouveau ça ! Depuis quand les Russes dotent-ils un pays de L’OTAN ? Sont-ils assez fous jusqu’à mettre entre les mains de leur ennemi juré leurs armes de pointe ? Sont-ils idiots au point de mettre en péril la défense de leur espace aérien ? D’aucuns diront que par le Qatar, les Américains visent la Turquie dont la situation se détériore de jour en jour. Le mur que celle-ci érige le long de la frontière avec la Syrie suffit-il à lui épargner un sombre avenir ? Et si le mal nidifiait déjà à l’intérieur ? L’implosion serait terrible avec le mur empêchant toute propagation. En tout cas, la Turquie n’est pas encore sortie de l’auberge et les vents risquent fort de changer de direction.


Quant à la Syrie quoique le pire ait été évité de justesse, des jours sombres attendent nos frères Syriens. Oui, L’Amérique est sur place pour réussir la partition de la Syrie, car il y va de la survie de son chouchou et allié dans la région. Les Américains feront des mains et des pieds pour assurer la suprématie des Israéliens . À défaut, ils feront le plus de dégâts pour un tant soit peu affaiblir la Syrie. Il faut s’attendre, donc, à plus de douleur et de malheur, mais les Syriens sont tellement aguerris qu’ils peuvent relever tous les défis.
Copyright © 2017 Benaissa Abdelkader

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