L'islaméricain

Soudain, la femme saoudienne peut conduire la voiture et se promener dans la ville et errer à travers les rues comme un être humain. Enfin, le Saoudien peut écouter Oum Kalthoum et autres rossignols dans les rues de la Mecque et de Médine. La musique n’est plus « haram » et la femme peut réfléchir, et peut être intelligente malgré que son cerveau soit plus petit que celui de son « maître », celui qui commence à perdre des plumes dans le ciel sombre de ce royaume de sable où il n’existe que deux types de gens : les maîtres et les esclaves. Par magie, la chasse aux sorcières est déclenchée et beaucoup de penseurs et prêcheurs ont en un tournemain perdu leurs statuts. D’autres sont carrément emprisonnés pour extrémisme et apologie de terrorisme. Il ne serait nullement étonnant de voir, dans les prochains jours, toute une cohorte de chanteuses sulfureuses et sirupeuses, surtout des Libanaises de l’autre côté de la Résistance, débarquer en Terre sainte pour se trémousser sous les applaudissements des revenants saoudiens. Cela ne va certainement pas s’arrêter là, tant s’en faut, car le dieu américain a décidé, en haut lieu, par décret suprême un nouvel islam. Les véritables dindons de la farce sont ces musulmans qui suivent à la lettre les enseignements édictés par les faux dévots de la « oumma ». Pour ceux qui ne réalisent pas encore, cela veut dire tout bêtement que nous avons hérité d’un islam frelaté.

De non-être à femme animale, à femme-objet, à femme à mâle, la femme saoudienne fait des avancées spectaculaires en matière de droits humains. Elle va bientôt pouvoir regarder un homme dans le cimetière de la vie et faire la cuisine sans foulard entre quatre murs et enfin regarder la télévision en présence de son Monsieur. Cela ne regarde aucunement les princesses qui sont de nature européenne et qui peuvent à tout moment changer de peau et de cerveau, puisque l’argent coule à flots, du côté des places de jeu à l’image de Monaco. Enfin, un décret royal vient de permettre la mixité et chaque fête, la femme va pouvoir « fêter » au milieu des hommes devenus soudain ouverts et tolérants. Les salles de cinéma vont ouvrir leurs portes et on va pouvoir se masturber devant les écrans géants offerts par American Gate. La fesse saoudienne ressemble-t-elle à celle humaine ? Une armée de plus de 30 000 entre Américaines et Anglaises est recrutée pour apprendre à la Saoudienne la conduite automobile. Les monitrices d’à côté ne sont pas en mesure d’inculquer aux femmes du royaume les règles élémentaires de conduite. Condition préalable pour décrocher un tel job : la langue anglaise. Question à 1 dinar ! Les Saoudiennes doivent-elles toutes se mettre à l’anglaise ?

Pour sauver le royaume de sable, les Américains édictent une nouvelle approche qui concerne à imprimer un nouveau souffle à la chose religieuse. Pour se refaire une virginité, les Al Saoud doivent plier sous la poussée du changement qui s’opère au niveau du monde. En effet, une prise de conscience internationale commence à voir le jour et l’Arabie saoudite est vue d’un mauvais œil. Certes, cette puissance pétrolière ne peut acheter indéfiniment le monde. D’ailleurs, elle vient d’être éconduite par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Riad qui a pris le mauvais pli de dicter ses quatre volontés vient de faire les frais de son extravagance. Pour satisfaire juste une lubie, Selmane veut coute que coute adhérer à cette organisation. Pourtant, ce royaume, ne parlant pas le français, ne partage aucunement les valeurs prônées par l’OIF. Cependant, ne recevant pas un niet catégorique, et hypocrisie oblige, il a été décidé l’envoi d’une mission d’évaluation d’experts en Arabie saoudite.

Ces brèches dramatiques dans le corps centenaire arabique ne sont nullement surprenantes dans un royaume dont la mission première est de détruire l’Islam et les musulmans. Ce revirement spectaculaire n’est qu’une réaction logique à une conjoncture internationale et une réponse normale à un état paranormal induit par la loi Jasta et le phénomène Poutine. Si Netanyahou ne s’embarrasse plus de parler des relations étroites entre Israël et L’Arabie, c’est parce qu’il est convaincu de l’assentiment et du silence des Al Saoud. Oui, le lobby israélien aux États-Unis est le seul capable d’endiguer la machine de la Justice américaine. Alors, autant en profiter et saigner à blanc cette vache à pétrodollars sur tous les plans. Puisque le fameux Monde arabe n’existe pratiquement plus, et ce, grâce aux efforts louables de l’Arabie et consorts, Les Al Saoud n’ont plus à cacher leur nature et leur appartenance. Ce puissant royaume, allié inconditionnel des États-Unis et d’Israël, peut désormais s’adonner à son hobby favori : détruire la Oumma musulmane. D’ailleurs, les Al Saoud ne cessent de diaboliser L’Iran, car c’est le seul pays musulman tenant tête à leurs seigneurs dans la région. Leur maléfique mufti, le « dejjal » personnifié et authentifié vient de pondre une grosse fetwa : Les Iraniens ne sont pas des musulmans ! Les Israéliens et les Américains le sont par ricochet et par définition. Mohamed Ben Selmane vient de décider d’éradiquer l’extrémisme et le terrorise en lançant des clins d’œil en direction de l’Amérique pour signifier sa soumission totale. Oui, il fera tout pour satisfaire les Américains afin d’accéder au trône.

En seulement un mois, ils ont créé le « Global Center For Combating Extremist Ideology », bien sûr sous la houlette de Trump et les applaudissements d’Abdel Fattah Al Sissi. Comme il est joli ce dernier nom, il sonne comme un faux jeton sur la table où la mise est si grosse qu’elle ressemble à une couleuvre. Trois lascars unis par la magie des États-Unis au nom de la Sainte Trinité qui serpente audacieuse entre le Nil et la mer Rouge où plus aucun musulman ne bouge. Pendant une heure et demie, le petit roi fait l’extravagant en déclarant la guerre à tout ce qui est extrémiste et fanatique. Cela sonne d’abord comme un aveu, surtout lorsqu’il annonce que son Arabie doit revenir à l’ère post Iran. Je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer. Cet arriéré ignore-t-il que la Perse existe depuis la nuit des temps, avant même les origines de ses origines ? Qu’à cela ne tienne ! L’Iran n’a que 40 d’existence et il a percé dans tous les domaines de la science. Mieux encore, il nargue, épingle et déroute la première puissance mondiale, votre déesse sans égale ! 

Enfin, les victimes encore en vie et leurs familles ainsi que celles de celles qui ont péri dans l’attentat meurtrier du 11 septembre peuvent poursuivre L’Arabie saoudite. En effet, le texte adopté par le Congrès autorise les proches des victimes de poursuivre les États impliqués dans cet horrible attentat. La peur dans les tripes, les Al Saoud ont commis la grave erreur de menacer l’Administration américaine en faisant miroiter la possibilité de mettre en vente 750 milliards de bons de trésor américain en cas d’adoption de ladite loi. Les Américains ne leur pardonneront jamais cet écart de conduite qui n’a rien de diplomatique. Quant au phénomène Poutine, il mène la bataille en maestro malgré la complexité de la situation. Il y a quelque temps, juste après les attentats de Volgograd, il a laissé entendre, alors qu’il animait une conférence de presse que si l’État Islamique attaque la Russie, en une demi-heure l’Arabie saoudite sera détruite. C’était clair, net et précis et surtout sans équivoque. Cela a poussé le monarque saoudien à frapper aux portes de Moscou pour montrer patte blanche. Cela nous renvoie dans les travées des Nations Unies où le représentant permanent russe exprima la même idée à l’endroit du Qatar. D’ailleurs, depuis l’attentat en Égypte contre l’Airbus A321 de la compagnie russe MetroJet faisant 224 victimes, le Qatar et l’Arabie sont dans le collimateur russe, puisque Daech l’avait revendiqué en expliquant comment il l’avait fait exploser. Oui, La Russie peut à toutes fins utiles appliquer l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui considère la légitime défense comme un droit naturel, et ce, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales.

Bienvenue belle Sofia au royaume de sable où l’on cultive le sexe à même le sable du désert où il ne pousse que des émirs au pourtour américain. Félicitations, tu as su en quelques phrases bien ajustées t’approprier en plein jour, devant tout un parterre de milliardaires, le cœur du prince qui se voit déjà roi. Oui, tu dois être heureuse d’avoir conquis le cœur de ton similaire, parce qu’il a été concocté aussi dans des laboratoires, là-bas, en Angleterre. Il te ressemble sous tous les plis mis à part les moustaches et le regard que tu as doux et qu’il a malicieux. Il est naturel et tout à fait normal de te nommer première Saoudienne quoique tu sois la première poupée gonflable à recevoir le baptême royal. En effet, souris jusqu’à te péter les plombs, puisque tu es la première femme robot à recevoir la nationalité saoudienne, alors que de véritables citoyens en sont démunis. O belle matriochka, sais-tu que les enfants nés d’une Saoudienne et d’un étranger ne bénéficient nullement de ce droit dont tu jouis ? Sais-tu qu’au nord et au sud de ce royaume endiablé, il existe une catégorie de gens appelés les « Sans ». Oui, les « Bidoune » forment une communauté avoisinant les 200 000 personnes. Ces gens-là sont déclassés, ils ne font pas partie du genre humain, et ce, en terre d’Islam, parmi les musulmans de surcroit ! Au fait, pourquoi une telle option ? Serais-tu la création d’un esprit saoudien ? Oh, mon Dieu ! Bientôt des clones vont attaquer le pauvre Yémen ! Connais-tu Al Awamia et Al Katif ? Les pauvres chiites sont des « majouss » à proscrire, voire à exterminer.

MBS omnipotent et arrogant, car puissant, vient d’inaugurer le « Davos » du désert en promettant une Arabie modérée en rupture avec plus d’un siècle de wahhabisme. « Nous n’allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d’idées extrémistes », déclare-t-il, comme s’il venait d’atterrir sur la lune, ou plutôt alunir, devrais-je dire. Puis, d’un air amusant, il ajoute : «  Nous allons les détruire maintenant. » Comme vous l’avez deviné, les 2500 rapaces présents dans la salle n’ont pour lui que des applaudissements répétés. 2500 décideurs assoiffés d’argent sont prêts à tout pour gagner les faveurs du puissant argentier de la région. Hypocritement, il va les aider à avaler la grosse couleuvre qu’ils vont certainement trouver succulente. Il a promis de revenir à un islam modéré comme s’il existait plusieurs islams qu’il faut adopter selon la conjoncture. Implicitement, il reconnait les tares de l’islam. Explicitement, il achète le monde influent pour nous faire boire la tasse à nous autres, pauvres musulmans. En outre, les gouvernants saoudiens viennent de décider de la création d’un organe chargé d’épurer et d’apurer les Hadiths et d’écarter toute fausse interprétation. Finalement, d’un coup de baguette magique, la non moins dangereuse police religieuse vient de disparaitre des rues saoudiennes. Bientôt, l’on pourra s’embrasser à l’ombre des derricks d’ARAMCO. Mystère ! Les religieux conservateurs ne conservent finalement ni dignité ni honneur.

En effet, MBS fait miroiter un mégaprojet coutant la bagatelle de 500 milliards de dollars sur la mer Rouge, de quoi sortir le monde arabe de l’ignorance et de la pauvreté en moins d’une décennie. MBS fait dans les enchères. Au forum de Davos du désert, il vient vendre son projet aux investisseurs et comme par hasard, celui-ci ne peut être qu’en cet endroit, aux confins de l’Égypte et la Jordanie sur une surface de 26 500 km2. Bizarrement, cela équivaut à la Palestine historique (20 077 pour Israël et 6222 pour Palestine actuelle). Alors, quelle finalité et quel but sous-tendent le projet ? Il faut justement dresser le parallèle entre cette vision futuriste et l’approbation par le Parlement égyptien de l’accord, certes controversé, prévoyant la rétrocession de Tiran et Sanafir, deux îlots sur la mer Rouge à l’Arabie saoudite. Ces deux îlots ont joué un rôle clé dans l’étranglement d’Israël en 1967 du temps de Nasser. Les Al Saoud se les approprient pour les livrer, enveloppés de cellophane aux Israéliens, leurs cousins et alliés.

En sainteté avec les dizaines de PDG, surtout Américains et Japonais, présents au forum, l’omnipotent et arrogant petit roi a déroulé les lignes de ce projet grandiose. Baptisé NOEM, il vise à sortir du désert une ville futuriste ultra-connectée avec des palaces luxueux, des places de jeux à la Dallas où les Saoudiennes seront habillées à l’européenne : finis le niqab et le hijab réunis ! Imitant, alors, Netanyahou à l’Assemblée des Nations Unies, il sort de sa poche un ancien mobile et un Smartphone pour illustrer le changement qu’il compte apporter au royaume wahhabite. Ironisant encore, il annonce que NOEM accueillera plus de robots que d’habitants. Bien sûr, il n’est pas du tout surprenant que la part du lion revienne aux sociétés et entreprises américaines. Depuis Trump, l’Amérique gagne le jackpot du siècle en Arabie. Neom est surtout un projet touristique qui va transformer une cinquantaine d’îles de la mer Rouge en de luxueuses stations balnéaires en sus d’autres secteurs à caractère économique et commercial. Tout est prévu pour faire de l’Arabie une contrée « arabeupeenne » avec des bals huppés, des dancings sophistiqués, des hôtels d’amour, des salles d’argent et de divertissement pluridisciplinaires. Pourvu que Dieu me prête la vie pour voir déambuler les Saoudiennes et les « Khalijiates » à fortiori en string et en bikini. Le pauvre prince intronisé ne finit pas de délirer. Arrogant et outrecuidant, il annonce qu’il peut créer une autre Mecque et même deux. Oui, imbu de ta personne, tu peux même créer un autre « dieu » et un autre « Mahomet » comme disent tes adorateurs et tes maîtres-penseurs.

Par instants, alors que je suivais le discours enfiévré de ce parachuté, je ne pus empêcher mon esprit de s’envoler du côté du soleil levant. Oui, mon cerveau martyrisé me jouait des tours, par moments, en m’emmenant voyager du côté du Japon et de la Corée. Et comment ! Ce bipède intronisé par bulletin de naissance n’a pas cessé de parler de ville intelligente et robotisée, alors que les siens et lui ne sont capables que de produire des étrons plus grands que ceux des Titans.