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lundi 18 janvier 2016

Le bon terroriste

J’ose anticiper pour calmer d’emblée certains esprits alarmistes et détracteurs pour donner une définition à propos du bon terroriste en affirmant qu’il est celui qui assassine d’abord des Arabes, des musulmans et ensuite des citoyens du monde dit de seconde zone. Dès lors qu’il s’attaque à ceux de première zone, il retrouve sa vraie carapace et réintègre de fait sa vraie nature de « mauvais terroriste ». Pourtant le mot « terroriste » à lui seul est on ne peut plus clair ! Il empêche normalement tout euphémisme et interdit tout amalgame. Ce classement malheureux est initié et encouragé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) où l’on développe une approche sélective de la citoyenneté du monde : les bons pays et les autres. En effet, dès qu’un pays en fait partie, il est immunisé en quelque sorte contre l’idée d’un printemps, ce procédé cher aux Américains du coin. Cependant, il n’est pas donné à tout un chacun d’y accéder ; il y a beaucoup de critères et de conditions à remplir. Évidemment, il faut effectuer les douze travaux d’Hercule, mettre en péril la nation et mettre en jeu le pronostic vital du pays. Hé, hé ! Ce n’est pas encore donné ! Plaît-il, au Yankee !

Le carnage de Paris vient souligner la précarité et la faiblesse de la relation humaine tant au niveau de la compassion que de la solidarité. Il vient aussi mettre à nu certains clivages et d’autres dérapages pour le moins inadmissibles et choquants. Le mal justement est dans cette différence qui ne dit pas son nom quant au traitement du problème. L’être humain étant une construction divine, nul n’a le droit de la détruire sous quelque raison que ce soit. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont ces événements phares qui viennent de temps en temps lever le voile sur la profondeur de la misère humaine. Tout le monde accourt pour soutenir la Parisienne qui vient de subir un affront incivil. Même le faux jeton palestinien est présent au premier rang pour afficher son imbécilité proverbiale au bras du Hollandais français en paradant aux Champs-Élysées. Charité bien ordonnée commence par soi-même, lui souffle Netanyahou à l’oreille qu’il tend comme un sexe bizarre pour recevoir l’extrême onction. Il sourit en riant aux corneilles à péter le zygomatique juste pour plaire au rédempteur israélien qui tenant haut le pavé l’initiait au saut périlleux. La compassion elle est mondiale pour Madame la France qu’une mouche pas tout à fait ordinaire vient de piquer là où il ne fallait pas. Que dire de la Syrienne que des animaux sauvages labourent continuellement sous le regard torve ou complice de toutes les nations ? Et cette Palestinienne sur son lit mortuaire que son tuteur a laissé mourir lentement pour venir renifler le mouchoir de Françoise.

Heureusement que certains penseurs tiennent encore la barre quoiqu’ils soient la cible de beaucoup de francs-tireurs. Quelques philosophes ont le mérite d’éclairer nos lanternes par la pertinence de leur vue et la justesse de leurs propos en nageant souvent à contre-courant. La France officielle continue à se voiler la face en suivant aveuglément l’orientation américaine qui se fonde sur des théories radicales, car impérialistes et expansionnistes (Bernard Lewis-Samuel Huntington-Kissinger…)

Quand on commet un massacre en Europe, l’on est reconnu comme terroriste, mais lorsque l’on commet un carnage en Syrie, l’on est rebelle ou opposant modéré. La politique de deux poids deux mesures est appliquée à la lettre par non seulement les États-majors occidentaux et occidentalisés, mais aussi par l’intelligentsia qui cautionne et galvanise pour mieux coloniser et asservir. En tout cas, c’est de bonne guerre ! Nous, les Syriens et autres chairs à canon, sommes à blâmer en premier lieu, car il fallait se préparer, ne jamais baisser la garde. Que de leçons perdues ! L’histoire ne peut plus de nous le rappeler, nous demeurons toujours de mauvais élèves.


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