Les pays du Golfe crient toujours à la sorcière et Doha est mise sous muselière en attendant les décisions des seigneurs qui règnent majestueusement sur ces rois et émirs du désert qui font la joie et la une des analystes et chroniqueurs. Les conditions ou plutôt les exigences qui sont imposées à Qatar feront de lui un Emirat tout à fait soumis si jamais elles venaient à être remplies. Cependant, on l’affuble dans la foulée de sérieuses accusations qui sont loin d’être de simples allégations. Oui, les quatre mousquetaires le chargent de tous les maux de l’empire qui s’empirent au fur et à mesure que le conflit syrien prend de l’ampleur et perdure en déteignant sur parrains et initiateurs. On lui demande aussi l’arrêt de tout contact avec les organisations terroristes tels que les Frères musulmans, l’État islamique, Al-Qaïda, le Hezbollah et les partis d’opposition aux E. A.U, à l’Arabie saoudite, à l’Égypte et à Bahreïn, ainsi que l’expulsion de tous les opposants considérés comme terroristes. Toutefois, l’on élude tout simplement le Hamas qui est lavé de tout soupçon. Ce n’est donc nullement un hasard qu’on lui fait porter le chapeau de tous les maux, justement pour absoudre le véritable empire du mal, j’ai nommé le royaume de sable.
Le Qatar est sommé dans un ultimatum, on ne peut plus clair, de réduire toutes ses relations avec l’Iran, de cesser toute coopération militaire avec la Turquie qui détient une base sur son territoire. En prime, l’Émirat devra accorder des réparations financières à ses voisins (qui veulent l’éradiquer) et le clou de la chose se soumettre à un mécanisme de contrôle pendant les dix années à venir. Il doit en outre fermer la chaîne Al-Jazira et tous les médias qu’ils financent à travers la planète. Finalement, c’est une véritable mise en demeure qui met le Qatar au poteau, poings et pieds liés, devant ses bourreaux. En tout cas, cette manière de faire n’est que le reflet de ce qui se passe dans la région. Oui, ces pays ne font que répercuter sur le Qatar que ce que leur font subir les seigneurs américains et maîtres anglais. Toutefois, le délai imparti à cette mise au pas ayant pris fin, la montagne a accouché d’une chenille, la souris ayant été aux abonnés absents. Pauvre Égypte qui ne sait plus où donner de la tête! Elle l'enfouit dans le désert de l’Arabie en subissant de plein fouet une véritable tempête. Avec Sanafir et Tiran, ses deux îles tronquées, elle met en jeu son pronostic vital en mettant à mort son précieux canal. Oui, elle vient de confier son cordon ombilical à Israël, l’Arabie n’étant que le courtier et l’intermédiaire. Enfin, Israël va pouvoir creuser son propre « canal de Suez » longtemps rêvé et mettre la grande Égypte en petite bouteille entre l’étiolement du Nil (barrage en Ethiopie) et la mort de Suez.
Cependant, cette tempête dans une tasse de café initiée et fomentée par les États-Unis ne doit en aucun cas nous faire oublier la guerre en Syrie qui malgré tous les voyants rouges, connait des aspects positifs très significatifs pour la résolution finale qui ne saurait tarder, malgré son caractère destructeur et fatal. Oui, la crise du Qatar n’est que l’iceberg du conflit syrien qui ombrage non seulement la région, mais le monde entier à travers les deux titans. Cela augure en tout cas d’une solution future quoiqu’à plusieurs temps et tons. L’on dilue savamment les informations en titillant le subconscient des masses en les focalisant sur des sujets pour mieux noyer le poisson. Comme par enchantement, le Front Nosra baptisé Fatah Al Cham d’obédience saoudite devient soudain qatari. Al Ahram monte au créneau en retrouvant du poil de la bête. Il attise le feu ou plutôt ajoute de l’eau à son moulin pour moudre le vent qui habite ses poumons. Il fait dans l’escalade en faisant planer des menaces sur le Qatar, mais en glorifiant la grande Égypte qui va réaliser une grande base à Bahreïn pour faire face à l’Iran, l’ennemi public numéro 1 des zarabes himarisés. Se sentant morveux, les Saoud se mouchent et fidèles à leurs habitudes, ils s’achètent des mercenaires bon marché pour défendre leur oligarchie et leurs intérêts.
Astana 5 vient de clôturer ses travaux sans résultats apparents ni probants à cause, paraît-il, de la Turquie qui joue au trouble-fête à l’image de l’élève voyou qui chahute au fond de la classe. Cependant, il est à noter un fait marquant. L’on ne débattit que de trois zones de désescalades, alors qu’elles sont au nombre de 4. La zone sud fut exclue délibérément, car elle revêt un cachet tout à fait particulier. Son sort justement fut discuté depuis plus de trois semaines par les Américains, les Russes et les Jordaniens à Amman. L’on se souvient toujours de la fameuse cellule M.O.G par laquelle tout est arrivé à Deraa, Quneitra et Souïda. La Jordanie ne dérogeant point à la règle continue d’enfoncer son clou mortel dans le corps ensanglanté de sa « sœur » qui ne lui rend toujours pas la pareille. Elle allie sa voix à celle d’Israël en demandant une zone démilitarisée de 30 kilomètres (40 kms pour Israël) le long de la frontière avec la Syrie (Les 3 Moufafadates citées plus haut). La Jordanie hachémite hachakoum et hacha Beni Hachem ne veut absolument pas avoir des terroristes collés à ses frontières. Par terroristes, elle entend les milices du Hezbollah et les factions chiites soutenues par l’Iran. Justement, c’est cette sensibilité qui a obligé les Russes à exclure la zone sud du débat d’Astana, car les Iraniens auraient refusé catégoriquement une telle approche. Pour nos frères jordaniens, les 53 factions terroristes de tout acabit et Fatah Cham qui est commandée par un émir terroriste jordanien et autres cannibales sont les bienvenues à leurs frontières. Là où le bât blesse, tous les généraux jordaniens convertis en analystes sont pro-israéliens et anti-syriens jusqu’à la moelle épinière. Heureusement, il y a des Jordaniens libres, nobles et dignes à l’image du professeur Dirar Bestanji qui embaument les cœurs.
Finalement, en parallèle à Astana, il y eut un accord de cesser le feu en cette fameuse zone sud. Qui l’aurait cru ! Et notez-le bien ! Malgré qu’il ne réponde pas à leurs exigences, Israël et la Jordanie l’ont bien accueilli. Cependant, l’on est en droit de se poser quelques questions à l’endroit des Américains qui l’ont accepté vite fait et entériné, eux qui mettaient partout des bâtons dans les roues des Russes. Y a-t-il anguille sous roche ? Certainement, sinon, ils n’auraient pas accepté si rapidement et si facilement au point de dérouter tous les analystes ! En filigrane, plane toujours l’ombre d’Israël, car cet accord lui est important et nécessaire et l’on peut avancer sans crainte de se tromper qu’il est le véritable initiateur. Il faut toujours avoir en mémoire cette vérité de Palice. Israël aimerait bien en finir une bonne fois pour toutes avec le Hezbollah. Oui, ça le démange de l’agresser et lui imposer la guerre, seulement, il ne le peut pas, ne le peut plus ! Alors, à défaut de grives, il se contente de merles.
Toutefois, si l’accord est maintenu et respecté, car les Américains ont une autre tendance ces derniers temps et si les Syriens y adhèrent totalement, ce sera une véritable zone de désescalade. Cela va permettre à Israël de souffler et de dormir sur ses lauriers, puisque les Russes vont faire la police et leur éviter d’avoir les « Iraniens » et les milices de Hezbollah dans leur salle à manger. En effet, ils sont conscients du retour de boomerang de leurs complots. Américains et Israéliens reconnaissent de facto l’échec cuisant de leurs projets dans la région. Ils essaient, un tant soit peu, à sauver les meubles et tirer les marrons du feu. Si l’accord tient la route, les Russes auraient réussi une prouesse diplomatique de taille qui peut augurer de lendemains meilleurs pour l’ensemble de la Syrie. Cela va sans dire que c’est grâce aux forces combattantes et surtout aux unités de Hezbollah et des factions pro-iraniennes que l’Amérique a lâché du lest dans le seul but de protéger son chouchou dans la région. Cette zone de désescalade va permettre à l’armée syrienne de dégager des forces et opérer une véritable escalade ailleurs, du côté surtout de Deir Zor.
Mossoul est enfin libérée grâce aux efforts propres des Irakiens et la palme d’or revient à son Éminence grise, Ayatollah Ali Al Sistani qui a prononcé sa célèbre fetwa qui a permis l’émergence du Hachd Echaabi et unifié le combat contre Daech. L’on ne peut que dresser le parallèle avec certains cheikhs illuminés à l’image de Qardhaoui. Oui, il y a fetwa et fetwa ! Les Américains vont sauter sur l’occasion et s’approprier la victoire pour mieux sévir encore en Irak qui représente pour eux plus de 15 trillions de dollars à ramasser de son pétrole. Cependant, la libération de Mossoul demeure insuffisante, mais elle est venue à point nommé pour sonner le glas à tous les mouvements terroristes dans la région. En effet, elle permet à tous les pays de la région d’axer les efforts sur la lutte antiterroriste.
Le sommet du G20 s’est tenu dans une atmosphère tendue suite à la décision américaine de se retirer unilatéralement des accords de Paris sur le climat, et par les tarifs douaniers imposés aux produits européens dans le cadre du protectionnisme américain. Les États-Unis de Donald Trump furent écartés de tout et surtout des dossiers liés au commerce et au changement climatique. L’isolement international de Washington s’en va grandissant d’autant plus que les dirigeants des principales économies mondiales ont érigé un front d’opposition contre les Américains sur une série de questions (climat-commerce-sécurité-migration…) Le fer de lance de cette volte-face viendrait principalement de l’Allemagne qui voit d’un mauvais œil la politique protectionniste des Américains. La chancelière allemande déclare être attachée à un système commercial ouvert et que le compromis ne peut être trouvé que si tous les points de vue sont pris en compte. Ce sommet sous tension et à dissensions a ouvert la voie à la formation de nouvelles alliances dans le monde. Ceci est-il un prélude à la perte de l’hégémonie et de l’influence américaines ?
Finalement, les deux titans se sont rencontrés en marge des assises du G20 à Hambourg. L’on profite, alors, de noyer tous les poissons du monde dans l’eau allemande pour parler politique dans une rencontre purement économique. Oui, les deux belligérants sont tellement grands qu’on n’aurait pas pu les faire rencontrer en dehors du sommet des grands. On a tellement spéculé sur cette rencontre qu’on eut pensé à des noces bizarres quoiqu’en Europe le mariage gay ne soit plus extraordinaire. Les Américains plus hypocrites qu’aristocrates fixent l’entrevue à 30 minutes. Les Russes plus softs et orthodoxes l’ajustent à 90 minutes. La rencontre en tête à tête prit finalement 150 minutes et Trump réussit son premier examen en présence de l’ours « soviétique » descendu directement de Sibérie. Y eut-il un dégel ? Aux dépens de qui ? L’Europe est toujours belle, malgré le vieillissement et malgré son asservissement. Pourtant, elle aurait dû être pro-russe que pro-américaine, une grande partie de la Russie étant européenne. Cependant, comme toute femme qui se respecte, l’Europe aime l’étrange et le mystère, le baroque et l’aventure. Cela peut lui coûter très cher de faire l’autruche en écoutant toujours l’Américain. La troisième guerre lui serait certainement fatale, les deux puissances nucléaires n’étant point imbéciles pour s’effacer mutuellement. Un troisième larron serait le bienvenu pour subir toute leur acrimonie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire