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samedi 28 janvier 2023

L'imam, Madame la ministre et l'Arabie

Œil de Rapace bâille à l’envi en ouvrant sa bouche comme une porte à deux battants dont on a huilé indéfiniment les gongs. Ce village recroquevillé sur lui-même comme une jeune fille encore pucelle respire calme et farniente comme si le monde alentour n’existait pas. Indolent à nul autre pareil, il fume l’existence qui s’entoure autour de lui comme une corde tréfilant une mort lente et évidente. Obséquieux, il rallonge son cou pour offrir une meilleure prise aux crocs géants et insidieux de l’ennui mortifiant, mortifère. Œil de Rapace en califourchon sur une plaine aussi plate que fade entre deux collines oubliées dans cette vaste Oranie où la vie suinte triste et cafardeuse sur la vitre du temps. Les gens apparemment simples promènent leur méchanceté comme une chienne de compagnie qui se soulage à même le trottoir de l’humanité. Ce sont des livres ouverts où le verbe hypocrite se taille la part du con en accaparant tous les chapitres. Les mots ternes et fades se disputent les pages jaunies par l’effet de l’esprit détracteur conjugué à celui laudateur. La citation, nul n’est prophète en son pays, trouve réellement un bel ancrage dans ce village pris en otage par la mentalité rétrograde de ses habitants. En tout cas, il ne fait nullement fausse route, car il est tout à fait à l’image du pays. Il suit le chemin tout tracé d’une certaine pensée née par forceps dans ce vaste cloaque d’Arabie où les Bédouins enfantent des idées aussi bâtardes qu’alambiquées à l’image de celle qu’ils se font à l’endroit de la pauvre outarde qu’ils massacrent pour les besoins vitaux de leur libido princière et royale. Avec leur esprit attardé et échaudé, ils ne pensent qu’au lit. À Œil de Rapace, l’on crie à l’orfraie dès que l’on touche à cette arabité que l’on se fait sienne en niant sa propre identité. Il faut avoir un esprit vraiment carré pour adopter une telle inversion des faits. Il souffle un vent porteur de tous les dangers, à voir les gens se pavaner avec cette terrible conviction.

Yatim n’arrive pas à expliquer de telles noces bizarres. A-t-on opéré le jumelage entre un certain Abdelwahab et un certain Kaddour à l’insu de Gresse et Singapour ? Les deux quartiers pauvres ne peuvent en aucun cas allaiter les chamelles arabes débarquées à mauvais port, car Abdelkader veille depuis longtemps sur la Sikkak la seule mer intérieure. Le barrage est là pour contrer toute navigation à vue de cet esprit destructeur qui ne connait désormais plus de frontières. Édifiant ! Chaque quartier veut avoir sa propre mosquée, alors l’on multiplie les associations religieuses, cela s’entend. L’État suit en distribuant les autorisations par ignorance, démission et déliquescence. L’on construit et cela pousse comme des champignons ; le « notre mosquée » prend des proportions alarmantes. L’on s’en fout et l’on distribue des imams qui sont souvent de pauvres péquenots pour ne pas dire des malades mentaux. Des personnes accusant un déficit mental alarmant sont dépêchées sur les lieux pour encadrer des « ghachis » (populace) afin qu’ils rejoignent le paradis. Une première en Algérie, l’on invente un nouveau permis pour conduire la prière et les chauffeurs aussi. Du coup, l’on sépare au lieu de rassembler, et chaque imam allant de sa voix, l’on excelle dans la cacophonie.

À l’image du pays, Œil de Rapace invente un nouveau procédé. Désormais, l’on peut soutenir la Palestine occupée, sans jamais quitter son lit. Mieux encore, des docteurs et des licenciés viennent de mettre en œuvre de l’inédit. En effet, jugez-en ! Pour empêcher l’éradication d’Alqods de la surface de la Terre, l’on construit sa copie à Lavayssiere (Œil de Rapace colonial). Monsieur l’ingénieur en urbanisme est sollicité. Le coq pond un œuf unique : la première mosquée antiatomique ! Les calculs primaires font ressortir un nombre effarant de piliers d’un mètre de diamètre. Lors de la réalisation, on s’est retrouvé plus de six fois avec trois piliers géants sur une surface de huit mètres carrés. C’est à faire retourner Einstein dans sa tombe. La cité « Oukhoua » (fraternité) peut être fière de sa prouesse. Monsieur l’architecte vient de réinventer la résistance des matériaux à la mode de chez nous ! La concurrence est déloyale. Les premiers temps, l’on se dispute les honneurs à coups de haut-parleurs et d’autres, aussi bas que cajoleurs. L’on se met tantôt à braire et tantôt à ânonner et personne ne trouve rien à dire, malgré les échauffourées qui éclatent çà et là, à l’ombre du mihrab et du minaret. Vivement un imam, pour officier ! L’office ne peut être confié à des sous-officiers. La militarisation est d’ores et déjà déclenchée. La bataille des Ardennes en terre rapacienne a commencé. Le conducteur est annoncé et le carrosse est avancé. L’on se lubrifie le gosier et l’on booste les décibels pour mieux atteindre les esprits et surtout les femmes aux foyers. L’on se souvient enfin de ce sexe faible auquel l’on accorde une importance capitale. Oui, la drague à partir du minbar est enfin instaurée par cette nouvelle vague de prédicateurs et de prêcheurs.

 Le wahhabisme n’est plus rampant, il est ancré à même le sang de ces sacrés faiseurs de prières et de la majorité des fidèles pour ne pas dire des croyants. Ceux-là ne le sont que pour l’endroit pour couper court à toute mauvaise interprétation. Oui, l’on spécule même sur la religion. L’imam nommé par décret se gargarise (la bouche) en affûtant sa langue de bois, le troupeau baisse la tête dans une totale soumission. L’opium des peuples fait doucement son effet et l’on boit les paroles absconses coupées aux mots obtus. Le son est tellement fort que l’on est abasourdi. Il faut être vraiment malade ou maso pour subir une telle pollution sonore, une telle torture. Certains torturés le lui font remarquer, mais monsieur se sent personnellement visé. Alors, usant de malice et de perversion, il coupe le son et de l’amplificateur et de sa voix. La réaction est immédiate. On lui demande de rétablir, car l’on n’entend plus sa récitation. Cela lui donne des ailes et du poil de la bête. Ce sont des gens auxquels le Coran fait mal aux oreilles qui l’ont obligé à couper le son, jase-t-il à bout portant. Profitant de l’aubaine et de l’occasion, il règle l’amplificateur à fond ; la force de sa voix aidant, il va à la conquête de ces dames qu’il chérit tant ! Ce quidam ignore tout des acouphènes.

C’est avec le cerveau chargé à craquer de ces idées qui s’entrechoquent en se télescopant qu’Yatim s’endormit cette nuit-là.

« Yatim fait le parallèle entre Najd et la mosquée de cet énergumène déguisé en imam par la faute d’un pouvoir atteint de cécité. Le royaume de sable s’invite à Œil de Rapace par le grand portail ouvert sur ces deux battants formés par l’ignorance et la médiocrité. Appuyé au chambranle de la porte principale, Benkebrit observe Yatim qui se cherche une issue au malaise grandissant de son esprit. Leurs regards se croisent et se décroisent au fur et à mesure que le temps pris en otage déserte la pensée universelle. Tantôt en robe à fleurs à l’image du printemps, tantôt en kamis noir à l’image du désespoir, elle balance en escarpolette entre l’âme et la raison d’Yatim qui se prête au jeu des hallucinations. Le courant wahhabo-arabe est tellement fort que la tension monte de plusieurs crans sur l’échelle de Richter augurant d’un imminent tremblement de terre.

— Bonjour, Madame, lui dit-il en s’avançant vers elle d’un pas timoré.
— Bonjour, monsieur l’imam, lui répondit-elle en souriant.
— Votre sourire m’embaume le cœur que je sens étroit dans cet endroit sacré que j’aime. Cependant, je le trouve anachronique et mal placé, car votre présence me surprend. 
— En effet, je ne dois pas être là. Je viens d’avoir une panne au cerveau et j’ai perdu la notion de l’orientation. Je dois me rendre au Yémen en toute urgence pour régler les problèmes inhérents à mon département.
— Le Yémen ?
— Oui, ignorez-vous tout de la géographie ? Ne me laissez pas croire que vous êtes infographe aussi !
— Infographe ? Je suis désolé de vous décevoir, Madame. Je ne vois pas du tout clair d’autant plus que j’ai eu tantôt un court-circuit à l’esprit.

Soudain, Yatim fut submergé par un tumulte enveloppant. Les fidèles pressés de quitter la mosquée se ruaient sur la porte de sortie. Il fut tellement bousculé par des coups d’épaules et de coudes qu’il faillit tomber à la renverse, n’était son réflexe et la bienveillance du Tout puissant. Dans la mêlée, Benkebrit fut effacée du champ de sa vision qu’il essaya de rétablir en actionnant le levier du courant interne de sa raison. Il faisait noir dans cette antichambre où la réalité amère et suffocante tressait les fils ténébreux d’un avenir malheureux.

« La lecture du Coran leur fait mal aux oreilles ! » claironne le jeune barbu « imamisé ».

L’écho des paroles iniques se répercute dans la gorge d’Yatim comme un verset satanique. Il divise, déjà ! « Leur » revient aux croyants sensés qui lui ont simplement demandé de baisser un peu le son.

 Les « taraouihs » qui ne sont finalement que des prières surérogatoires furent terribles cette année-là. En effet, la chasse au décibel fut ouverte bien avant la venue du mois sacré de Ramadan. D’aucuns diront que ce phénomène existe durant toute l’année à travers les prêches du vendredi. Oui, mais il requière une touche exceptionnelle lors du mois du jeûne. Cependant, l’usage assourdissant des haut-parleurs est on ne peut plus intolérable surtout à l’intérieur même des salles de prière. Il est insoutenable de subir pendant une heure une telle agression sonore. Il est à souligner la cacophonie engendrée au-dehors par la multiplication des mosquées. Des voix aussi différentes que variées vont s’escrimer dans le ciel de nos villes et villages dans une véritable anarchie en lisant la même sourate, le même verset. Seulement, faute de synchronisation du fait de la différence de niveaux de paliers et de la vitesse du son, les voix vont se chevaucher, s’imbriquer, s’interférer au détriment de la chose sacrée. Comme c’est un sujet sensible qui frôle le tabou, l’on n’ose pas en parler, car l’on risque d’être taxé d’impie. Ces incultes croyants désacralisent le Coran en pensant le glorifier et personne ne pourra venir à bout de leur conviction. Ostentation oblige, l’on excelle à porter la voix au-delà du seuil de la tolérance de l’oreille humaine. Dès lors, la compétition est lancée et l’agression programmée. Décibels contre décibels, l’on prend en otage le texte sacré et toutes les franges de la population ; l’on s’attarde d’emblée sur le superficiel et le séculier en négligeant l’essentiel, la déférence et la piété.

— Mais, Madame, où êtes-vous passée ? Je ne vous vois plus !
— Elle est partie faire un tour d’horizon. Elle m’a chargé de vous dire de l’attendre, elle revient dans un instant.
— Bonjour, Monsieur Dashti. Quel bon vent vous amène ?
— Hein ! Je suis vraiment surpris. Vous m’avez reconnu, alors que je n’ai jamais mis les pieds en Algérie.
— Je suppose que c’est votre énergie positive qui vous a devancé. Les murs ont des yeux en sus des oreilles. Cependant, votre présence parmi nous est surprenante ; le Koweït n’est pas la porte d’à côté.
— En effet, je ne peux expliquer mon atterrissage en Algérie. Je partais pour le Yémen et me voilà dérouté.
— Le Yémen ?
— Oui, mon ami ! Le Yémen de la reine de Saba et des Hadramoutis, des Houthis et autres Bédouis. Ne me dis pas que tu ignores tout de la géographie !
— Ah, je vois ! C’est toi Benkebrit déguisée !
— Benkebrit ? Tu hallucines, mon vieux. Ce nom m’est inconnu et je ne comprends pas la raison qui te pousse à agir ainsi. Je suis bel et bien Dashti, le député révoqué du parlement koweïtien.
— Je crois devenir fou. Il y a un instant, elle était là et elle me tenait les mêmes propos.
— Moi aussi je sens un brin de folie, car je ne sais pas ce que je fais dans ce pays.

Le fidèle doit obligatoirement sanctifier le Coran. Si la récitation à voix audible éveille le cœur et permet aux gens de concentrer leur esprit sur les versets récités, il est recommandé de le faire alors, à voix haute, mais pas par ostentation et sans perturber et déranger les gens. « N’élève pas trop la voix dans ta prière et ne prie pas non plus à voix assourdie. Entre les deux, choisis le juste milieu ! » Ce verset est on ne peut plus clair sur la façon de faire une invocation. Ces derniers temps, l’on assiste à une véritable déviation génératrice de clameurs et de fitnas et les imams et autres conducteurs de prières doivent être impérativement rappelés à l’ordre. Les lieux de culte musulman et les chargés de l’enseignement de celui-ci ne cessent de porter atteinte à l’Islam véritable en montrant continuellement une image dégradée de lui.

— Seuls les infidèles et autres hypocrites refusent d’écouter le Coran, martèle le jeune endoctriné, le micro complètement dans la bouche.
— Ils préfèrent entendre la musique raï, répond l’assemblée en chœur.
— Je suis l’imam et l’imam, je suis ! Clame-t-il en bombant la poitrine.
— Sidi, mettez le son à fond ! Qu’ils aillent aux diables, les faux musulmans.

L’ignorance bat son plein, elle fait tache d’huile ; elle s’étend jusqu’aux confins du monde en passant par tous les déserts arabes où le sable est plus con que le sang. Chez les véritables citoyens du monde, l’amplification ne doit en aucun cas exposer les gens à des niveaux sonores supérieurs à 120 décibels pondérés A. La réglementation impose de ne pas franchir les 100 décibels pour un temps maximum d’exposition de 15 minutes. L’exposition à des niveaux sonores élevés peut avoir des effets temporaires et des effets permanents.

— Revenons à nos moutons, Monsieur Dashti. Qu’avez-vous tous les deux avec le Yémen ?
— Les deux ? Tu me vois en double, monsieur Yatim ?
— Je parle de Benkebrit aussi.
— Ah, d’accord ! Toutefois, je ne vois nullement le rapport.
— Eh bien, mon ami ! Je pense que votre traceur de route accuse un déficit en matière d’orientation, à moins que le soleil se lève à l’Ouest et se couche à l’Est. Par les temps qui courent tout concoure à croire que la vie commence à foutre le camp.
— Ne compliquez pas les choses s’il vous plait, elles sont déjà assez confuses. Expliquez-moi la relation de Benkebrit avec le Yémen.
— Le point commun entre nous tous autant que nous sommes est cet énergumène barbu qui nous toise en catimini du haut de son minaret. Il véhicule un mode de pensée des plus graves et des plus rétrogrades, mais il est tellement imbu de sa personne qu’il croit détenir la vérité. Quant à la relation de Benkebrit, elle est identique à celle de la reine de Saba à la différence que celle-ci était mieux conseillée que notre maîtresse bien aimée.
— Je voyais flou, maintenant, je ne vois plus du tout.
— Cela conforte ma réflexion. Notre reine siège sur notre éducation ; elle trône sur le royaume du ministère qui est, hélas, un malade grabataire en dernière phase de putréfaction. La gangrène a atteint des proportions alarmantes en ce corps capital, en mettant en danger son pronostic vital.
— Je ne vois toujours pas de rapport…
— J’en viens, Monsieur Dashti. Cependant, je dois m’assurer de votre identité, car vous ne ressemblez ni aux Arabes du coin qui détiennent les sceaux de l’arabité ni à ces apôtres détenteurs de la genèse de l’Islam et du gène musulman.
— Écoutez, Monsieur Yatim ! Mon Dieu est éternellement vivant et sa religion est aussi grande que le cœur des hommes où je dresse la hampe de ma nationalité. Par bêtise humaine, l’on m’a coupé l’herbe sous les pieds dans cette arabité où le désert ronge même les esprits. C’est le Koweït qui est à l’étroit de mes idées et non mon cœur à l’endroit de cette cité qui m’a vu naître et grandir à l’ombre de ces émirs aussi lâches qu’imbéciles. Personne ne peut m’ôter la vie en dehors du Décret suprême. L’exil forcé ou décidé est une autre forme de résistance tout aussi redoutable et dont l’incidence est plus forte qu’une explosion.
— Tiens ! Madame Benkebrit est de retour. Elle semble inquiète à son air penaud.
— Messieurs, je voudrais faire pipi ! Y a-t-il une pissotière par ici ?

La vie atteinte d’hérésie s’immobilise au bord de l’asphyxie ; le ciel perdant ses repères se déchire dans un grand tonnerre, et le soleil, pris dans la tourmente, s’affale sur la Terre qui se retire en se couvrant la tête à l’aide de sa robe qu’elle a retroussée en mettant à nu ses fesses et une partie de sa nudité ; le temps se fige en ameutant les heures, les minutes, les secondes et toute la panoplie en décrétant la mobilisation générale et en sonnant le branle-bas de combat ; faute d’espace vital, il se suicide en annonçant la fin de la vie.

L’imam pris par un hoquet des plus vilains écorche les versets avalés par son micro qui lui bouche le gosier ; il saute, sursaute et tressaute ne sachant où aller. Sa boussole religieuse s’affole en lui indiquant l’enfer au lieu du paradis.

— Répondez-lui, Monsieur Dashti, avant que l’obscurité n’atteigne la lumière et avant que la mort n’éteigne la vie !
— Non, monsieur Yatim, vous êtes mieux placé que moi pour ce genre de gymnastique.
— Je vous en prie, Messieurs, je ne peux tenir longtemps, leur dit-elle en se compressant le bas ventre et en resserrant les jambes.
— Vous êtes folle, Madame ! Votre insolence et votre manque d’éducation sont, on ne put plus, dégradants. Vous outrepassez les règles et les limites. Vous êtes une femme sans pudeur et donc vouée à la géhenne, inch Allah, lui lance l’imam du fond de sa geôle mentale et sacerdotale.
— Vous ne pouviez pas vous taire, Madame ! Nous aurions pu passer votre incontinence sous silence, le temps que le gardien du temple débarrasse le plancher.
— Mais Monsieur Yatim, je n’avais pas prévu un tel phénomène, puisque faire pipi est devenu un sérieux problème.
— Vite ! Dite à cette dame de quitter les lieux, la mosquée n’est pas faite pour les femmes sans honte et sans voile. Je n’ai jamais vu de ma vie une femme faire pipi dans la rue et encore moins dans l’enceinte d’une mosquée, intervient encore l’imam furieux et totalement défiguré.
— Du nerf, Madame ! Retenez-vous juste une minute ! Je vous emmène chez moi vous soulager, lança Yatim à l’adresse de la pauvre créature.
— Non, je ne tiendrai pas le coup !
— Entrez, Madame, et suivez ce couloir ! La salle des ablutions est là-bas au fond, prenez l’escalier qui descend.

L’imam demeura interdit en voyant la gentille dame emprunter le corridor longeant la salle de prière en petites foulées. Le bruit de ses talons et de ses enjambées se répercuta en écho dans toute la mosquée. Frisant la folie et soufflant comme un taureau excité et fatigué, il rejoint les deux hommes d’un pas rapide et décidé.

— Vous venez de commettre un parjure, Monsieur Yatim. Comment avez-vous osé pareille chose ? Pauvre malheureux ! Avez-vous oublié que c’est la maison de Dieu dont il s’agit ? La maison d’Allah ne peut accepter une telle offense.
— Du calme, mon ami. Nous n’allions pas la laisser mouiller ses habits et le parvis, quand même ! Et puis, cela n’a rien à voir avec la mosquée, puisque les toilettes sont tout à fait de l’autre côté.
— C’est un sacrilège qui ne dit pas son nom, je ne pense pas qu’Allah puisse nous pardonner de tels agissements. Une femme non voilée outrageant un lien sacré ! C’est impardonnable comme méfait ! Nous avons mis des jours et des nuits à réfléchir pour résoudre la question des femmes dans la mosquée. Il fallait trouver un emplacement judicieux pour réaliser un accès de telle manière qu’aucun croyant ne peut voir une femme entrer ou quitter la mosquée.
— Vous souvenez-vous de la fois où il y a eu coupure de courant ?
— Oui, mais l’exception confirmant la règle, il ne faut pas en faire tout un plat.

En effet, les croyantes, comme il sied de les appeler de ce côté-ci de la pensée, sont regroupées au premier étage dans un endroit strictement fermé pour accomplir la prière derrière l’imam, mais sans le voir et sans savoir ce qu’il fait. Elles doivent juste et seulement deviner les actions qu’il fait au grésillement du haut-parleur qui leur dilue sa parole. Les pauvres fidèles sont tributaires du son et de l’électricité. Justement, Yatima que le sentiment de piété avait poussé à rejoindre ces (ses) sœurs raconte une anecdote tellement édifiante. La malheureuse fut ce jour-là contrariée et choquée. Alors que l’assemblée féminine était prosternée, le courant électrique fut coupé par on ne sait quel agent, naturel ou surnaturel (Sonelgaz étant experte en la matière), les pauvres créatures ne surent comment poursuivre et conclure ; il s’en est suivi une véritable anarchie en pleine prière, des femmes appelant à se redresser, d’autres à arrêter de telle sorte qu’on vint aux mains et aux échauffourées. C’était la première et la dernière fois où Yatima la pieuse mit les pieds dans la mosquée de ce village aux antipodes de la vérité musulmane. Le lendemain Yatim dut s’approcher des membres de l’association religieuse pour s’enquérir de la situation et juger de l’incidence de l’événement. Il fut sidéré, car l’on trouvait normale et pas du tout grave une pareille confusion. Oui, c’était plus fort et cela pouvait arriver à n’importe quel moment. Un séisme, un tremblement, un volcan auraient généré le même climat, la même anarchie.

— Mais, pourquoi isoler et séparer coute que coute les femmes des hommes ? S’était insurgé Yatim.
— Pauvre malheureux ! Mais, c’est pour empêcher la « fitna » et éviter les clameurs dans la mosquée, car les femmes sont source de mal et d’excitation. On vient pour prier et non pour forniquer, Monsieur !
— En suivant le cheminement tant éclairé de votre pensée, on effectue le grand et le petit pèlerinage en forniquant, puisque les femmes mêlées aux hommes effectuent les rites sans aucune interdiction.
— Ah, non ! Ce n’est pas du tout pareil ! La Mecque étant un endroit sacré, les gens ne peuvent en aucun cas avoir ce genre de pensées.
— Oui, Monsieur l’Imam, c’est édifiant tout autant que terrifiant cet esprit si élaboré.

Finalement et tout compte fait, le sacré taleb n’a absolument pas tort eu égard à la fenêtre étroite de son esprit par laquelle il lorgne au-dehors. Il est tellement endoctriné qu’il ne peut enfreindre les enseignements qu’il a accumulés par différents canaux interposés. Il ne fait qu’appliquer la connaissance qui le conditionne non seulement à l’obéissance, mais aussi à la surveillance et au gardiennage.

En Algérie comme chacun le sait, les femmes ne pissent jamais en dehors du périmètre autorisé. Les malheureuses doivent prendre toutes leurs dispositions pour éviter tout picotement de vessie. La veille d’un voyage, Yatima, la moitié d’Yatim, s’abstient de boire plusieurs heures avant le départ. Elle n’avale aucun aliment contenant de l’eau à l’image des jus et des fruits. Avant de sortir, elle prend bien soin de visiter la salle d’eau pour se vider complètement. Elle doit mettre toutes les chances de son côté pour justement préserver sa pudicité. Chez nous, une femme est pudique par définition. Elle force tout son appareil urinaire à s’essorer jusqu’à la dernière goutte pour éviter tout dérangement. Et si par malheur, il lui arrive le contraire, elle utilise son répertoire où elle range différents médecins et docteurs. Oui, les officines médicales privées et les cabinets sont tout désignés pour sauver madame en cas de sédition de sa vessie rebelle. L’on s’inscrit sur la liste d’attente des patients et impatientes et le tour est joué. L’on profite alors de se soulager à l’insu de la petite infirmière qui ne voit que du feu. Une femme qui se respecte ne doit en aucun cas pisser en dehors des sentiers battus. Dans nos villes, même les machos trouvent des difficultés à trouver une vespasienne. Les petits endroits désirés sont soit fermés à clé comme c’est le cas dans les cafés, soit, inexistants comme c’est le cas à Œil de Rapace, la dévergondée. Le sexe mâle dispose de salles d’eau astreintes aux mosquées ; il en use à sa guise sans se soucier de son état, qu’il soit sale, propre ou impie.

— Monsieur l’imam, connaissez-vous le Yémen ?
— Qu’Allah me préserve du chaytane humain !
— Pourquoi ces rogations, l’imam ?
— Parce que le Yémen, c’est l’Iran.
— Et l’Iran est le Satan humain ?
— Oui, évidemment ! Les chiites sont des kouffars qu’il faut exterminer jusqu’au dernier.
— Quel expert en cartographie, tu fais ! Si je comprends bien et selon ta logique, L’Algérie, c’est aussi l’Arabie !
— Absolument ! Les sunnites sont les musulmans, ils sont donc frères unis dans et par la religion. Ah, si l’Algérie était saoudienne, nous aurions gagné d’office le quitus au paradis.
— Oui, mon ami, il faut œuvrer dans ce sens pour mériter une telle récompense, lui lança Yatim bouleversé de ce qu’il venait d’entendre.
— L’Arabie est une terre sacrée qu’il faut respecter, quelles que soient les circonstances. Les serviteurs des Lieux saints doivent être écoutés et obéis sans atermoiement ni ambiguïté.
— Où se trouve l’Arabie, Monsieur l’Imam ?
— Quelle question ! C’est évident, Yatim ! Elle se situe aux États-Unis.
— Tiens ! La petite dame est de retour, lança Dashti
— Hum ! Elle est toute gaie, ironisa Yatim.
— Je ne vous apprends rien si je vous dis que les meilleures choses au monde ont un rapport étroit avec, je m’excuse du terme, de la merde, dit-elle d’un air aussi docte que jovial.

Voyant que les hommes avaient perdu la langue et pour couper court à toute spéculation ou mauvaise interprétation, elle ajouta :
— Le meilleur habit est fait de soie, pourtant c’est de la merde ; le miel est aussi une autre merde et le meilleur repos qui soit, c’est lorsqu’on est dans le petit coin.
- C’est vraiment spirituel ! déclara Dashti.
— Connaissez-vous Palestine, Madame ?
— Et comment ! Elle est en page 15 du livre de géographie consacré à la deuxième année primaire. Je m’en souviendrai toujours, car elle m’a donné du fil à retordre.
— Plutôt du linge sale à laver en extrême urgence. Et qu’en est-il d’Israël, Madame ?
— Je n’en sais rien ! Est-ce un pays, un État ?
— Non, rien du tout ! Les arabo-islamo-salafo-wahabo-kalabo-terroristes l’ont rayé de la surface de la Terre à coups de bombes infographiques et de spots suicidaires. Plus royalistes que les cousins, ces hypocrites loyalistes sont en guerre cartographique permanente contre une Entité qu’ils reconnaissent de jure en réalité.
— Je m’en fiche ! Cela ne me regarde ni de près ni de loin, quoiqu’ils nous obligent à enseigner à nos enfants l’invraisemblable. La Palestine enseignée à Ramallah n’est pas identique à celle dispensée aux petits Algériens. Il y a une différence de taille avoisinant les quatre-vingts pour cent.
— C’est vous qui gérez ce portefeuille, alors assumez ou bien partez !
— Ah, c’est donc vous la juive responsable de l’alphabet ! Vous ne devriez pas être aux commandes d’un tel secteur. Il faut être algérien pour prétendre à une pareille fonction, intervint l’imam après avoir découvert l’Amérique en Algérie.

Plouc ! Comme un pavé dans la mare, le propos du « fkih » éclaboussa la petite assemblée. En Algérie l’on est expert à détecter non seulement l’identité, mais la confession aussi. Le détecteur est un sacré fouineur, il suffit d’un tout petit truc pour faire le raccourci. Selon l’idée maîtresse de cet esprit caporalisé, un juif et par extension un chrétien ou un athée ne peuvent être algériens. Tous les Algériens ne peuvent être que musulmans !

Alors que Benkebrit, l’imam et Dashti devenaient flous et vaporeux, la voix du muezzin appelant à la prière du petit matin s’invita dans le monde brouillé d’Yatim qui émergea de sa torpeur. »

 Yatima plongée encore dans un sommeil profond ronflait comme un gros bébé à côté de lui. D’un coup de coude bien ajusté, il la fit se réveiller :
— Lève-toi, ma jolie ! Le sobh nous surprend au lit ! Benkebrit et Dashti nous ont devancés.
— Benkebrit ? Dashti ? De quoi parles-tu, mon cher mari ?
— Efface, je n’ai rien dit !


Benaissa abdelkader in Dieu, Le Sable  et le Vent


Copyright © 2017 Benaissa Abdelkader


Tous droits réservés.


samedi 3 octobre 2020

Les nouilles et les couilles





Mon esprit vient de subir un arrêt cardiaque à la suite d’une embolie pulmonaire allant de l’hypothalamus à l’os iliaque. Alors, forcément, mes idées sont en berne ce soir où le noir vient de s’asseoir à même le parvis de ma pensée où il neige des flocons d’été glacé. Il parait que le temps désarçonné de son piédestal s’est mis au diapason de l’heure algérienne sidérale où il souffle un harmattan des plus désolants. Une vieille femme aux couleurs de la géographie remue dans sa tombe les ruines du pays qui s’égrène de calamité en tragédie.

Ouille-ya-hia sait que les envahisseurs sont là, mais il ne peut conduire les vaches comme le faisait si bien Jeannette. Quand elle les gardait, elle était bien plus jolie. Elle avait une belle taille autour de son chapeau où elle mettait une paille et dans sa bouche un joli pipeau. Le temps patine dans la montre en platine qu’il a aux poignets et c’est en clamant « ouille ! ouille ! ouille ! » qu’il fait marcher les brebis. Ah, que c’est vachement beau, notre bergerie où madame l’angérie dort comme dans une porcherie ! C’est la reine des porcs amarrés aux ports où les pirates de Paris à Notre Dame et de Madrid à Amsterdam amassent des trésors aussi grands que les mousquetaires Rmel et Messaoud réunis.

Allongé à même le quai sur le hamac de mes pensées, j’entends les sirènes au loin hululer. Mon âme aussi folle que notre berger se met à fredonner la chansonnette sur Alger la blanche ; celle-ci s’apparente à celle de Chaperon rouge, l’innocente fée parmi les anges aux grandes dents et tout à fait cannibalisés. Sur le pont d’Avignon, on y danse, on y danse la laideur des faubourgs à la manière de Brel et de Gainsbourg et du côté de l’amirauté, l’Angérie moutonne le long de la moutonnière et les brebis de mon quartier se mettent à braire. Alors, l’on se souvient des ânes élus sous la peau des lions et qui ne sont jamais déchus par la magie suprême de la loi de la jungle d’une république cossue.
  
Ouille ! Ouille ! disait ma grand-mère en conduisant les vaches dans le pré. Ouille-yahna ! disait-elle pour les rappeler quand celles-ci s’éloignaient de son emplacement. Les vaches ne l’entendaient pas, elles l’écoutaient ! Reconnaissant sa voix, elles lui obéissaient au doigt et à l’œil et s’il arrive qu’il y ait une « vache galeuse », la mémé vache s’en occupait. Quand on me forçait, pendant mes chères vacances, à remplacer « mani », je trouvais des difficultés immenses à les garder. Oui, nos vaches se rebellaient en observant une grève de la faim. Les retombées étaient dramatiques sur toute la ferme qui arrivait à manquer de son précieux lait qui alimentait les vieux comme les bébés. Les repas s’en trouvaient compromis. Sans lait, pas de dîner ni pour les grands ni pour les petits !

La vache laitière se rapprocha alors de la doyenne de la république couscoussière pour lui remettre ses revendications :

Madame la rentière, par tous les droits qui me sont conférés par les vaches laitières en grève du foin, je vous somme de nous rendre notre « Tebbene » qui nous gavait de t’bene (foin en algérien académique) malgré que nous étions sur la paille. Austérité oblige, mes consœurs et moi transformions les éteules en galettes de diesel supérieur. À défaut de t’bene, le lait va de balles en pis dans cet établi où les veaux ne seront jamais taureaux. J’ose rappeler à votre honneur déshonoré que les génisses établies sur les listes électorales de la communauté Beggara se sont avérées être des moutons falsifiés que Panurge a depuis longtemps dénoncés. Les Beggaras vachement encornés ont transformé la Paix-Yen en une immense corrida où il vaut mieux être vache que taureau. Dans cette arène bovine où les canidés sans canines aboient leur flamenco de joie en l’absence du toréro entamant son dernier boléro, les ouilles de ma grand-mère se mêlent aux couilles de mon grand-père. Au final, nous avons des nouilles dans la jardinière où le marmiton nouvellement débarqué va essayer de faire la cuisinière pour nous concocter une daube nationale.

Pas de t’bene, pas de lait, scande l’assemblée des vaches mutinées agglutinées devant le parvis du fermier d’Alger qui se retrouve comme à l’accoutumée dans un véritable merdier. Il parait que les bouses fermentées donnent plus de blé qu’un meilleur novembre assermenté. Oui, les lads et les boys se sont syndiqués au lieu de déblayer de telle sorte que la centrale ouvrière est submergée par les déchets. Et comment ! À raison de 12 bouses par jour et par bovidé, il faut être « sidi » pour naviguer dans un tel purin. Alors, pour empêcher le trop-plein d’excréments, l’on dépêcha sur les lieux l’homme des sales besognes. Alors, en lieu et place du t’bene qui donnait trop de merde à la fin, l’on fit appel aux nouilles qui donnent du bousin. Cet homme de science a su transformer des vaches en porcs par le passé. Dans le porc d’Alger, il y a des purins qui galèrent en silence de pestilence en pestilence en pissant sur les vaches inféodées qui ne pissent plus sans leur pis en donnant leur vertu pour une pièce de sans écus. Le pis est fait pour pisser, déclare-t-il d’un air docte et pissant. Meuhhhhh ! répondent en chœur les députés de l’étable attitrée.

Un cochon, dit le nouveau maitre, donne une tonne de lisier. Qui dit mieux ! Le monsieur des situations sales vient de trouver une solution cochonne au problème de merde de la bergerie. Au lieu de pétrole, ce sera le méthanol ! Avec l’azote et le phosphore, notre ami va créer un nouveau Bosphore. Des kilomètres à pied, ça use, ça use le nez ! Monsieur, ça pue ! Ne pouvez-vous pas changer ce méthanol en alcool ? Au moins, nous serons tous étourdis. Cela nous fera passer la pilule du pays, le tangage et le roulis. Il ne manquait plus que le mal de terre, mais chapeau au sacré inventeur. Le mal de mer va s’en offusquer, Ya-Ouille-Hia, de se savoir dépassé par un rude adversaire. Qu’à cela ne tienne ! Comme le mieux est l’ennemi du bien, le mal est aussi celui du pire. Alors tant pis, si ça va de mal en pis. Tant qu’il y aura du pis, il y aura de la vache et donc, il y aura du lait. Il ne faut pas être palefrenier pour le deviner quoique ce soit là justement que se trouve l’enclos du cheval. Du cheval ? Oui, puisqu’il s’agit de logis et de son maréchal.


Alors que je fuyais à bord de mon nez, ce vaisseau nasal, le coin de l’Amirauté où il puait un air général, je suis tombé, j’allais dire, nez à nez, avec un monsieur digne d’un conte de fées. Oui en remontant la moutonnière pleine de moutons bêlant à l’envi, j’ai accroché monsieur Séguin qui ahanait en marchant, une canne à la main. J’ai égaré ma chèvre, dit-il, d’un air chevronné. Je l’avais en laisse comme une chienne de compagnie, mais arrivée au coin de la république, elle s’est taillée en catimini. Ah, oui, je m’en souviens, dis-je, d’une voix chevrotante et inouïe ; quand j’étais petit, j’aimais lire la sèvre de monsieur cheguin. Les Séguin, monsieur, sont du côté de Constantine où l’oued du même nom est plus sec que le palais d’Al-Mouradia où l’on fête les noces d’Al-Jamhouria en égorgeant boucs et moutons. Tu as de la chance, monsieur, ta chèvre va te revenir. En remontant le Boulevard des Martyrs, tu vas certainement la trouver en train de brouter au milieu des abrutis et parmi les hamirs. En te voyant, au lieu de bêler pour marquer sa joie, elle va sûrement hennir.

mardi 16 janvier 2018

Les Berbères arabes et les Arabes berbères(suite-2)

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« Ma grand-mère avait un tatouage amazigh sur son front. La majorité d’entre vous va me dire êtes-vous musulmane ? Oui musulmane, l'islam n'est pas l'apanage des arabes. Même les turcs, les perses, les kurdes, les philippins, les indonésiens... sont musulmans, et même certains européens sont musulmans.
Tous les livres de l'histoire ont reconnu que les berbères et les amazighs étaient les peuples autochtones de l'Afrique du Nord, envahi par les peuples Phénicien, Romain, Byzantin, Andalou, Ottoman... » 
« …Les conquêtes musulmanes du 7ème siècle étaient des invasions de guerre dirigées par des soldats sanguinaires et n'étaient pas une simple migration des populations du Sahara vers l’Afrique du nord. Pour cela, tous les tunisiens qui se prennent pour des arabes à l'origine, ont intérêt à chercher leur vrai origine c'est le plus important... Je peux vous dire que le Liban, la Syrie, l'Iraq, la Palestine, l'Iran ne sont pas des pays arabes à la base, leurs civilisations ont été détruite par les hordes hilalienne. La vérité est que nous sommes loin de la culture des déserts et des tentes, il n y a qu’à voir nos monuments historiques en Tunisie ou dans les autres pays que je viens de mentionner… »

L’auteure de ces mots n’est pas tout à fait dans l’erreur, malgré son ras-le-bol de l’ordre établi des choses. Les évidences ne sont nullement des vérités. L’auteure veut coute que coute se démarquer d’un schéma stéréotype. Cependant la majorité des Maghrébins s’identifie aux Arabes par amour beaucoup plus à l’Islam et au prophète qu’à autre chose. Ils font justement l’amalgame entre Arabes et musulmans, alors que les Arabes ne sont pas forcément musulmans et les musulmans ne sont pas automatiquement des Arabes. D’ailleurs, certaines études scientifiques indiquent que les Maghrébins sont ethniquement beaucoup plus proches des Berbères et des Européens qu’ils ne le sont des Arabes.

Ce qui est probant, c’est que les Berbères sont les autochtones habitant toujours l’Afrique du Nord. Nul ne peut affirmer ou soutenir le contraire. En tout cas, la majorité des historiens, à l’exemple d’Ibn Khaldoun et de Gabriel Camps, affirme que l’apport arabe est minoritaire dans les populations maghrébines. Je ne comprends pas la réaction par trop négative de certains Algériens auxquels ce texte ne s’adresse qu’indirectement et qui défendent leur « arabité » à coups d’insultes et d’écart de langage. S’ils se considèrent Arabes, alors ils sont Romains, Ottomans et Français aussi. N’est pas Arabe qui veut. La langue arabe ne peut déterminer la race, sinon les interprètes russes, chinois et autres sont plus arabes que certains Algériens hauts placés.

Le verdict de quelques chercheurs est sans appel ! L’identité arabe du Maghreb est juste une vue de l’esprit, un fantasme ne disposant d’aucun fondement dans la réalité. C’est un sujet tellement épineux qu’il faut dépassionner le débat pour pouvoir en tirer quelque chose. C’est hilarant de vouloir contre vents et marées appartenir à un monde « arabe » qui te considère comme un « Arabe » de seconde zone. Pourquoi renier son identité pour s’accrocher à une monstruosité ? Par les temps qui courent, un Arabe véritable aurait renié son identité et les siens qui ne sont que de faux dévots. Ceux qui se prétendent Arabes tuent impunément les Arabes de souche ! Oui, ils détruisent le véritable foyer arabe et de l’arabité. Selon Ibn Khaldoun, les Maghrébins ne sont pas des Arabes, mais des Berbères « arabisés » (moustaaraboune).

Je voudrais attirer l’attention des Maghrébins et surtout des Algériens sur le fait que les gens appelés arabes n’ont jamais porté en sainteté les « Arabes »  que nous sommes. Nous avons été pour longtemps des non-Arabes « ajam » pour eux. Ils se considéraient en s’estimant toujours supérieurs aux peuples soumis par les armes. Nous ne faisons pas partie de la culture arabe selon l’approche des gens du Khalije. Même musulmans, ils se conduisent avec les Maghrébins avec une certaine condescendance frôlant le mépris caractérisé. Durant la décennie noire, de Berbères, nous sommes passés à barbares dans leur langage réducteur et méprisant. Rappelez-vous ces terroristes notoires qu’on qualifiait d’Arabes afghans ! Avez-vous la mémoire courte, messieurs les arabes malgré eux ? Oui, justement, ils ont été regroupés, entrainés, financés et acheminés par ces Arabes supérieurs qui continuent à détruire tout ce qui est arabe et musulman.

Il n’est pas honteux d’être Arabe ! Au contraire, c’est un grand honneur de faire partie de la race du prophète Mohamed que le salut soit sur lui. Oui, je le répète, n’est pas Arabe qui veut, et ceux qui prétendent l’être ne le sont pas forcément. En effet, le Messager est d’une lignée noble et d’une tribu aussi noble que respectée. Il fait partie de la famille la plus illustre des Qoraichite : Beni Hachim. D’ailleurs, il dit à ce propos : « Allah a choisi Kinana parmi les fils d’Adam et Qoraich parmi la descendance de Kinana, et de Qoraich, les Beni Hachim, et m’a élu des Beni Hachim. Je suis donc le meilleur issu des meilleurs. »Alors qui n’aimerait pas être arabe et appartenir à cette lignée noble et illustre ? Seul un attardé mental refuserait une telle aubaine. Seulement, comme je l’ai déjà dit, n’est pas Arabe qui le désire ! Les Arabes véritables sont des gens valeureux et nobles. Ce n’est pas pour rien que Dieu a choisi des Arabes comme prophètes et messagers. Les Arabes sont des gens à principes et d’honneur. Leurs valeurs clés sont justement l’honneur, la dignité, la noblesse, la fraternité, la décence, la pudicité, la gravité, la sagesse, l’honnêteté, la modestie, la décence et la fierté. En deçà de ces critères, tout être se déclarant arabe n’est qu’un faux dévot. Cependant, il est utile de signaler que seuls certains Arabes sont dignes d’être cités. Justement Dieu, dans son immense sagesse, nous a immunisés en principe contre ces déviations en nous rapportant des faits probants dans le saint Coran. Abou Jahl et Abou Lahab sont les oncles de Mohamed et pourtant, ils sont devenus ses pires ennemis. Son propre peuple ne l’a-t-il pas chassé de la Mecque ? N’ont-ils pas essayé de le tuer ? Tout cela pour nous montrer qu’il ne faut point s’attacher à l’arabité que certains par esprit étroit et de vengeance vont élever au rang de sacralité.


Salmane Al Farissi et Billal Ibn Rabah dit Al Habashi, qu’Allah soit satisfait d’eux, deux compagnons du prophète, sont là justement pour éclairer les esprits que l’obscurantisme et l’ignorance vont aveugler jusqu’à diaboliser un pays musulman au nom de cette arabité que d’aucuns utilisent à mauvais escient. À propos du premier, le Sceau des prophètes (QSSSl) dit qu’il est de la famille. Cela veut dire que L’Islam ne s’encombre ni de races ni de couleurs et qu’il n’est pas l’apanage des Arabes…(À suivre)

dimanche 7 janvier 2018

Les Berbères arabes et les Arabes berbères(suite-1)

 N’est pas arabe ou Amazigh qui veut ! Cependant, je vous salue Madame, car vous avez au moins le courage de vous insurger contre ces détenteurs de l’arabité, et qui en font un fonds de commerce pour tenir en laisse ceux qui ont la malchance de s’y apparenter. Oui, je comprends votre cri quand vous dénoncez ces « Arabes » qui ont dénaturé et l’Islam et l’arabité. Par contre, je ne peux excuser les réactions de certains qui obéissent beaucoup plus à leurs impulsions sans les assujettir à un travail de réflexion. Impulsifs, ils ne peuvent être porteurs d’idées productives. Plutôt aptes à l’insulte et à l’invective, ils vont vous passer au vitriol, d’abord par étroitesse d’esprit, et ensuite, parce que vous dérangez un certain ordre établi.

Oui, Madame ! Que vous soyez la petite fille de Dihya ou de Hannibal ne change rien au problème, puisque vos ascendants sont les mêmes. Les Carthaginois descendent aussi des Phéniciens et la Phénicie est à quelque chose près le Liban d’aujourd’hui. Amazighe ou carthaginoise, votre origine n’est que levantine ! Alors, détrompez-vous ! Si vous êtes Amazighe, vous êtes inéluctablement Arabe ! Si vous êtes romaine, vous l’êtes aussi ! Tous les anthropologues qui ont été amenés à étudier les populations de l’Afrique du Nord s’accordent à dire que celles qui se définissent Arabes ou Berbères tirent dans leur majorité leur ascendance du Proche-Orient. Leur ressemblance physique est on ne peut plus frappante.

Toutefois, la question soulevée relève d’un vieux débat idéologique qui commence à prendre de l’ampleur pour justement creuser le fossé entre les différents peuples et ethnies. Les puissances étrangères et les forces occultes profitent justement de ces différences qui constituent normalement des richesses pour les transformer en différends dévastateurs. Seules une véritable culture et une mobilisation consciente et continue sont à même de préserver l’unité d’un pays. Les équilibres encore fragiles peuvent balancer à tout moment tant les rapports unissant les peuples et les ethnies sont toujours précaires.

Les Maghrébins sont-ils des Berbères ou Arabes ? D’ailleurs le mot « berbère » est tellement péjoratif qu’il prête à équivoque. Ce sont les Romains qui désignèrent les habitants de l’« Afriquia » par ce vocable après la défaite de Carthage et la chute de l’empire phénicien. Justement, c’est grâce à la « civilisation » phénicienne que les Romains connurent un véritable essor. La conquête, plus tard, des terres orientales de la Phénicie, leur permis d’asseoir leur suprématie dans tous les domaines pendant plus de 7 siècles. Donc, le débat ne peut être que stérile en ce sens qu’il ne permet aucune avancée dans le domaine de la science et du développement. Tous les habitants du Maghreb et du Machrek ont la même origine levantine. Selon le préhistorien Gabriel Camps, les Capsiens sont les premiers migrants proche-orientaux. Ce savant atteste que les Berbères, connus dès le temps des Pharaons égyptiens, ont occupé un vaste territoire s’étalant de la Méditerranée au Niger et de l’Atlantique au Nil. Il a publié en 1980 un ouvrage où il propose une étude complète de l’histoire et de l’identité berbère en prenant en compte plusieurs disciplines avec une exigence scientifique qui en font une référence aussi incontestée qu’inégalée...(À suivre)

L'Encyclopédie berbère :(Édisud, 1985-2002) : vingt-cinq fascicules et plus de 4 000 pages, pour moitié écrites par Gabriel Camps.

Berbères, mémoire et identité  : ouvrage de référence pour la connaîssance du monde berbère.

jeudi 4 janvier 2018

Les Berbères arabes et les Arabes berbères

L’origine des premiers habitants de l’Afrique du Nord est une question aussi capitale que délicate, car trop d’informations ont circulé à ce sujet généralement basées sur des suppositions et des supputations. L’avancée à pas de géants de la science a quand même permis de lever le voile sur plusieurs questionnements en remettant en cause des idées préétablies. La génétique nous donne aujourd’hui des informations plus précises sur l’origine des habitants d’une aire géographique donnée. Les habitants  du Maghreb se définissant Berbères ou Arabes ne sont nullement dans le tort avec cependant un petit penchant pour les seconds. En tout cas , l’approche de Maya est quelque peu étroite en ce sens qu’elle occulte l’essentiel en optant juste pour des raccourcis sans s’approprier les moyens d’aller au fond des choses. L’on ne peut à base de réflexions superficielles développer un discours inclusif pour déboucher sur un autre conclusif qui ne peut être que déductif. Seule l’anthropologie  dans son acceptation la plus large du terme est à même de se prononcer sur l’appartenance d’une ethnie bien déterminée. Oui, car elle rassemble l’ensemble des sciences qui étudient l’Homme dans ses différentes dimensions.

 Elle englobe quatre principales disciplines : l’archéologie et la paléoanthropologie, l’anthropologie biologique, l’anthropologie sociale et culturelle (ethnologique) et la linguistique. La démarche anthropologique prend comme objet d’investigation des unités sociales à partir desquelles, elle élabore une analyse de portée générale. Cela revient à dire que la production des informations est fondée sur l’étude d’un espace ethnologique. Cette enquête de terrain ethnologique comme le stipule l’éminent anthropologue et ethnologue Claude Levi Strauss, le père du structuralisme, dans ses différents travaux, permet d’observer les groupes sociaux étudiés par « immersion » de manière à comprendre de l’intérieur leur univers matériel, symbolique et imaginaire. Toujours selon Claude Levi Strauss, cette opération est qualifiée de décentrement. Celui-ci consiste à produire une connaissance sur toute la société en se plaçant du point de vue d’un groupe particulier. Seul un regard savant et extérieur à la culture à étudier permet de déconstruire les évidences et les analyser. Comparative, l’anthropologie sociale permet l’exploration des sociétés existantes ou ayant existé, en les comparant pour enfin  se prononcer sur une possible appartenance…

Que Maya Ksouri soit rassurée! Elle peut être Amazigh à souhait, mais cela ne lui donne aucunement le droit d’être sarcastique à l’endroit de ses ancêtres, les Levantins désignés, parfois à tort,  par le vocable moyen-orientaux.
« Je ne suis pas arabe, je suis peut-être la petite-fille de la reine Amazigh Dihya, ou la petite-fille de la reine Didon, ou peut-être la petite-fille du général carthaginois Hannibal, mais je ne suis certainement pas de la communauté de la pisse de chameau. »


Oui, Madame! Nul ne vous conteste le droit d’être Amazighe ou autre. Les gens qui vous décrient sont peut-être plus amazighs que vous, mais ils l’ignorent comme vous ignorez que pouvez être Arabe… (À suivre)

mercredi 30 août 2017

Les interpreneurs de l'industré a-gérienne

Le sort s’acharne-t-il sur l’Algérie en lui prédestinant des malades et des attardés mentaux à la tête de ces organes vitaux ? Une paire de couilles ne fait pas un homme ni une femme, heureusement d’ailleurs, sinon ce serait la fin des haricots qui auraient mieux fait de pousser au stade du 5 juillet. Oui, à défaut de gazon bien tondu pour faire tourner le ballon bien tendu, il faut semer des ers pour compléter la scène république blafarde. Il parait que c’est la main rouge qui aurait dû être verte qui est un rejeton et non la terre bâtarde, autrement il aurait poussé des canulars en guise de lentilles pour bien admirer le soir les joutes d’Alger dans son miroir aux pigeons où les alouettes  sont de jolis ramiers.

Le Lech Walesa de chez nous aurait pu contacter le travailliste polonais qui a fini par devenir Président pour venir fertiliser la pelouse algérienne. Il parait que la Vistule est non seulement profonde, mais aussi féconde en matière de politique ouvrière jusqu’ à investir le palais présidentiel. Lors de la coupe d’Europe des Nations à Polska, le ciel s’est déversé totalement sur le stade de Gdansk. Le match fut arrêté un moment pour reprendre comme si de rien n’était. Mais où est passée toute la flotte qui s’y est engouffrée ? Le hic, à la fin, la pelouse était immaculée, saine et sauve avec tous les brins de son gazon bien aimé. Ce jour-là, j’avais tellement pleuré en pensant à ma chère Alger. Parfois, il me vient des idées que certains vont trouver bizarres, et je me dis que Dieu ne peut être qu’algérien. D’aucuns vont crier au blasphème, mais avec un peu de sagesse, ils verront que je dis vrai. Oui, mes chers compatriotes, Dieu nous aime plus que les autres. Il nous épargne beaucoup de calamités. Sans Lui, adieu Alger, les Algériens et toute l’Algérie.

Avant-hier, en cueillant des figues de Barbarie, je ne pus m’empêcher de penser à la Berbérie que nous n’avons pas connu, hélas, et que nous ne cherchons pas, quel dommage, à connaitre non plus. Le fruit, malgré ses épines nombreuses minuscules, à prendre en compte, a beaucoup de vertus. Celui venu de Berbérie, malgré son appartenance humanoïde, a un esprit obtus. Je préfère de loin le cactus à ce pantin issu de la rue pour la rue et qu’il faut mettre en urgence à la rue, sa place qui l’a vu se mouvoir avant que l’Algérie ne devienne un trottoir où il exerce son petit pouvoir. C’est en forgeant que l’on devient forgeron clame la ferraille républicaine ! L’enclume et le marteau sont les signes distinctifs et les outils dissuasifs de la nouvelle nomenklatura qui a détourné à son seul profit la faucille du prolétariat. Que de pissenlits dans ce carré républicain où il faut sarcler pour atteindre les hauteurs. Les bas-fonds sont nauséabonds jusqu’à preuve du contraire. Il faut frapper le peuple tant qu’il est encore chaud, annonce le marteau. Je suis prête à le recevoir, lui répond l’enclume en courbant le dos. Le maréchal se détend en armant le bras. Ferrer les occupants du logis n’a jamais été chose si aisée. Que peut faire le fer entre l’enclume et le marteau ? Sinon, se plier aux coups de l’artisan !? 

Un forgeron peut-il être un maréchal-ferrant ? Oui, répond le maréchal du logis au nom de tous les palefreniers. Faut-il être con pour devenir entrepreneur ? Non, crie le président du fond de la connerie gouvernementale. Icé cé lagiré, martèle-t-il au micro du forum africain. Et comment ! Il faut leur parler dans leur langue, sinon ils ne vont rien comprené. Bienvené en algiré qui est aussi votre deuxième payé. Polyglotte, notre ami se mêle la langue entre le kiswahili, l’oromo, le zoulou et le kirandi. Désappointée, Myriam Makeba monte en scène en entonnant « The Click Song » pour revendiquer la langue bantoue. Désarçonné par cet imprévu, notre « interpreneur » se met soudain à varler en oubliant jusqu’à son verlan. Coller des bouts de tuyaux pour faire de longs tuyaux à exporter le long d’une longue route à ouvrir et surtout à bitumer demeure le but avoué et inavoué de celui qui vient de découvrir l’Afrique.

Notre Christophe Colomb à bord de son navire avarié prenant eau de toutes parts va à la conquête de nouvelles terres en hissant pavillon national. D’oasis en oasis où il va certainement amarrer ses chamelles et ajuster ses bretelles pour éviter un mauvais sort à son pantalon plus grand que le cerveau qui s’y cache, l’interpreneur de tous les temps va interprenir les noirs en pensant les entretenir à penser algerrien. Nous sommes blancs, mais comme vous et vous êtes noirs, mais comme nous et l’amour de nous deux, c’est-à-dire nous tous, est très grand comme l’Afreque que nous habitons. L’algiré cé pas mon payé et c’est tout, cé oci la vôtre et en même temps le vôtre. Maintenant, il fot panser africain cé à dire algérrien, puisque l’algiré é l’Afreque sont un seul payé. Au lieu de faire tout le tour de la mere et de l’oséan, le père pour aimeporter la banane et le choucolat qui von se fatigué pour arrivé, vous commandi tout cela au gouvernement algérien que j’ai travaillé. La banane restera, bon... un peu verte et le choucolat, un peu noir. Au lieu d’1 mois de tatente enfin satante aussi, ce sera juste une toute petite semaine, donc même pas une semaine. L’algiré est un payé trop grand comme le continent. Donc si vous êtes aritmétiques, vous é nous on forme deux Afreques. C pas bon tout ça ?


En parcourant les stands de la foire internationale de Damas, je n’ai trouvé que le drapeau algérien que les Syriens ont eu la gentillesse et la générosité de mettre au milieu de ceux de L’Iran et de la Russie. Nulle  trace de monsieur l’interpreneur, ni de l’ouvrier son supporter, ni du marteau, ni de l’enclume, ni du bitume que ce soit présentement ou à titre posthume. Mais où est donc passé ornicar le nouveau malabar de l’industré a-gérienne, si la reconstruction de toute la Syrie ne peut constituer une destination phare ? Ont-ils peur d’exhiber leurs Certificats de Fin d’Etudes ? Ont-ils seulement suivi une Formation Commune Elémentaire ? En tout cas, ils ont raison d’avoir peur, car les Syriens, eux, ont inventé l’alphabet.