Le soleil vient comme un clou se planter dans le décor
Déjà criblé de mon corps
Où se nichent certains trous c'est la ruche du vent
Où souffle le temps
Des garces aurores le vin pourri du sort
Où fermente la haine
Le jour vient très fort découvrir la plaine
Où se terre encore la nuit
Affreuse, lâche et vilaine le jour vient en colocataire
Avec l'acier de la terreur
Squatter les murs de la seule joie l'appartement de ma folie
Le jour vient lever le rideau
Du plateau de ma douleur du sol de mon ennui
Où j'ai passé la nuit
A recoudre ma peau les traces des balles
Comme de jolies fleurs
De somptueux coquelicots des enfants étalés sur la dalle
Nus sans un seul dieu
Sans un seul corps où, la vie ramassée s'endort
Sur la cuiller de la mort
Le regard fume encore de tous ces corps sans pudeur
Qui sourient en soulignant le tort
De toute la majesté de leur candeur.
Le jour vient et repart
En emportant chaque fois
Une part quelque part de mon profond moi
De mon sein vivipare
Où vit un palestinien cet être de nulle part
Ce petit moins que rien
Qui meurt chaque jour qui va. Il s'en va le jour
De ce toujours plat
Me laissant sur les bras ce bébé trop lourd
Que le monde très las
Met froidement au four le crématoire si bas
D'une raison sans amour.
Il s'en va le jour me laissant seul avec ce bruit
Où la guerre résonne et luit
De mon propre malheur ces enfants de l'oubli
Que le monde fuit
Que la nuit poursuit dans le ventre de l'enfer
Il s'en va le cœur aigri
De ce monde pourri avec dans l'âme pétri
L'embryon d'un enfant maudit.
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