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vendredi 7 avril 2017

Café amour

Ma journée et moi étions face à face
Assis autour d’une tasse de café         
Elle parlait de toi par contumace
Et moi je ruminais mes préjugés

Elle disait que tu étais un sucre
Quand je plongeais un morceau
Que tu étais vraiment le seul lucre
De mon âme et son charmant appeau

Que tu étais céleste et singulière
Quand utilisant tout mon doigté
Je remuais mon cœur d’une touche légère
Dans le corps noir et doux du café     

Le blanc se noyant dans le noir ébène        
Ainsi que le vent dans tes cheveux
Où mon regard perdu de mécène
Peignait de son âme les instants heureux

 L’œil rivé sur le tourbillon de charme
 Je l’écoutais simplement du regard
 Bercé par le flot exquis qui désarme
 L’ouïe accrochée au génie du marc

Le café s’étant bel et bien sucré         
Écoutait placidement l’histoire                
L’esprit délicieusement envoûté
Par les paroles incantatoires
      
Le doigt à fleur de peau sur l’anse
En une jolie caresse de chat
Le cœur entre soudain en transe
Par le beau et fin souvenir qui bat

La tasse en surface balance
L’instant suave d’un désir naissant
L’envie folle de boire s’annonce
D’un cœur assoiffé soumis et confiant

La main preste se ferme sur l’anse
Décidée à étreindre le moment
Comme sur un rapide pas de danse
L’entrechat suivi d’un beau mouvement

Ma journée assise toujours en face
Fantasmait encore sûre de toi
Croyant dur que le temps qui passe
Mourait bel et bien à défaut de toi

Je restais là faisant du surplace
Tout au plus une image sans voix
Figé dans un esprit tout de glace
Les idées mortes et bien en croix

Enfin par le bout de mes lèvres
Timidement la tasse embrassant
Sentis soudain une petite fièvre
S’emparer de mon cœur palpitant

Ma journée éreintée et très lasse
Vieille arc-boutée sur la cuiller
Caressait, piteuse, ma tignasse
En disant qu’on était déjà hier

Et lorsque saisi enfin par l’audace
Me levais pour quitter notre table
Je te trouvais à jamais en face
Plus réelle et aussi véritable.

1 commentaire:

  1. C'est tellement beau qu'on y vit, les mots a même la peau me pénètrent par chaque pore,mon âme frissonnante quitte mon corps pour voyager à travers votre verbe jusqu' a plus loin que l'infini

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