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mercredi 5 avril 2017

Le poète

Je suis le poète
Qui n'a point peur des mots
Je suis celui qui fouette
Le verbe jusqu'à ses os.
Je suis l'homme
Fils de l'homme
Et de cette femme
Que tu as aimée
Et que tu aimes encore.
Je suis l'enfant abandonné
Sur les couches de l'amour
À bord du désir consommé
Du mensonge et de ses atours.
Je suis l'homme
De toutes les définitions
Du passé et du futur
De tous les temps
De toutes les résolutions.
Je suis le rescapé
De l'Onu obscure
Je suis le refugié
Dans tous les états
De tous les états
Un être sans avenir.
Je suis palestinien
Sans cette Palestine
Cette oubliée de la géographie
Des manuels scolaires.
Je suis palestinien
Malgré moi, malgré mes désirs
Malgré mes vœux, malgré mes plaisirs.
Je suis palestinien
Sans cette Palestine
Que mon cœur dessine
Avec ses propres biens
Et c'est là que j'habite
Avec tous mes enfants.
Ma femme sayida
Comme un drapeau
Trône cheveux aux vents
À la hampe de mon cerveau
Oui, c'est là que j'habite !
Sans payer de loyer
C'est là où j'offre le gite !
À tous les sans-foyers
Abandonnés de l'amour
Sur le chemin de l'oubli
Ces épaves obscures
En marge du temps
Sur les trottoirs défoncés de la vie.
Je suis un homme
Fils de l'homme
Et de cette femme
Courtisée à longueur de journée
Par tous les hommes connus
Et inconnus
Habitant autour de nous
Sur cette argile
Qui porte notre nom
À laquelle nous retournons
Une question de temps.
Oui, je suis l'homme !
Evadé de l'histoire
Des jupes truquées
Des femmes sevrées
D'avoir trop aimé
Le fol espoir.
Je suis le passager de l'aller
De l'infini voyage
Je suis le conditionnel conjugué
Accroché à mon âge
Pour qui le retour
À depuis longtemps plié bagages.
Je suis le fils de la femme
Et son enfant
De celle que tu aimes
Tout le temps
Une femme qui s'endort
Seule avec son sort
Sans personne qui l'attend.

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