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jeudi 6 avril 2017

La girouette ou le gyrophare

La tension internationale monte soudain de plusieurs crans. Les esprits américains  s'échauffent d’abord, ensuite les américanisés, mais seulement les occidentaux. Les pseudo-arabes se la mettent en veilleuse en espérant que l’on descende Bachar leur bête noire à bout portant. Je feuillette la télé comme on pagine un cahier et partout la même connerie qui suinte comme une encre bizarre. Trump a dit ! Branle-bas de combat et bruit de bottes. L’on claironne et l’on bat des tambours !

Je frissonne, j’ai soudain peur qu’un missile Cruise ne traverse l’écran pour venir me raser le crâne en oubliant dans ma frayeur que je n’ai aucun cheveu qui vaille… la taille. Le Lion Al Assad a-t-il dîné ce soir ? Moi, je vous fais un aveu, je n’ai pas réussi à avaler la couleuvre que le Pentagone vient de me servir. Elle est tout simplement crue et mon médecin traitant, Russe celui-ci, m’interdit de manger ce genre d’aliment.

Par le trou de ma serrure cérébrale, je vois Trump escalader un arbre aussi grand qu’un gratte-ciel. Arrivé au bout, va-t-il sauter ? Il parait que les faucons tiennent enfin leur alibi. Depuis qu’ils cuisinaient Obama, les voilà enfin servis. Selon leur longue-vue, la ligne rouge vient d’être franchie par le pouvoir syrien qui est expert non seulement en physique, mais aussi en chimie. D’ailleurs, c’est une certaine formule chimique qui fait tourner la tête à Trump et compagnie au point de confondre la Syrie avec la Californie.

Cependant, au risque d’être cynique, je ne peux m’empêcher de penser à St Petersbourg. Je compatis à sa douleur en déplorant ses morts qui m’offrent la chance d’avoir une longueur d’avance sur l’oncle Sam qui flotte à tous les vents comme une vulgaire girouette.

Première et dernière hypothèse : Les faucons attaquent.
Quelles sont les cibles susceptibles de subir une attaque ? Le président Bachar et Madame ? La géographie syrienne ? L’armée syrienne ? Ou bien tout à la fois ?
Quels vecteurs utiliser pour mener une telle action ? Les avions et les missiles ? Les troupes au sol ? Ou une attaque aéronavale ?
Et le but dans tout ça ? Détruire la Syrie ?

Qu’à cela ne tienne !

Je ne peux penser que les stratèges américains soient idiots et les experts militaires imbéciles. Ils savent plus que tout être qu’en Syrie, il n’y a pas que Bachar, sa femme et les Syriens. Les Russes qui ont perdu des officiers, des pilotes, des soldats et des avions sont là. Les Iraniens qui ont payé un lourd tribut sont sur les lieux. Les moudjahidines de Hezbollah qui ont irrigué de leur sang plusieurs régions sont présents aussi. Les Américains vont-ils avoir l’audace de canarder tout ce beau monde ?

Je ne pense pas qu’après plus de deux ans de sacrifices, les Russes vont se laisser faire et à si bon chemin encore ! Je ne peux, hélas, me mettre dans la peau de Trump qui va devoir résoudre cette terrible équation à plusieurs variantes et pas des moindres. Qu’il saute du haut de son immeuble ou qu’il se suicide en se jetant de son arbre ! En 2013, Obama a su de justesse sortir du piège. Ses guerriers se sont-ils posé la question des S-400 ? Les S-300 auraient suffi à protéger les unités syriennes en combinaison avec d’autres vecteurs antiaériens comme ce fut le cas pour l’attaque israélienne. Cette entité ayant eu sa claque, elle n’ose plus.

Les S-500 et S-600 sont opérationnels, mais les S-400 sont aussi redoutables pour non seulement repousser toute attaque aérienne, mais l’empêcher d’une façon rationnelle. Les attentats ayant secoués St Petersbourg ont donné un avant-gout de ce qu’adviendrait en Russie au cas où la Syrie viendrait à tomber.

Si la Syrie tombe, l’Iran suit et le Hezbollah est cuit. Pour cette seule raison, les Américains doivent réfléchir à mille fois avant d’entamer leur folie. Oui, il faut être zinzin pour décider d’une telle action. C’est la région entière qui risque de s’enflammer et personne ne peut prévoir son issue. Une troisième guerre n’est nullement à écarter et les Américains sont mal placés pour lui imprimer une direction donnée.

À la lumière de ces quelques données, il ne s’agit que d’un gyrophare que l’Amérique actionne pour se frayer un chemin dans le square syrien. C’est Israël qui va en catimini demander à Trump de descendre du lit où il vient de vivre un vrai cauchemar.

 Au fait, que font les Américains et autres armées occidentales en territoire syrien ? De quel droit violent-ils la souveraineté d’un pays indépendant ? Tout syrien qui se respecte doit les combattre jusqu’à la dernière goutte de son sang ! Quant à la Turquie tantôt c’est le Russe tantôt c’est l’Américain ! Finalement, elle ne sait plus à quel mari se…passez-moi le mot avec que mon verbe ne devienne  acerbe !

Copyright © 2017 Benaissa Abdelkader
Tous droits réservés.

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