Entre Maraval et Choupot
Une horloge a sonné
C’est l’heure de rentrer
Au carillon de minuit
À l’heure du dernier pot
Que l’âme se soûle
À même l’eau de ta bouche
À la source de ta peau
Au suc de ta couche
À la tiédeur des mots.
Que l’âme soit fêlée
Comme une stèle érigée
À la mémoire de l’inconnu
Que le monde a oublié
J’en appelle à tes cris
Pour dire les mensonges
Trop vite adoptés
Pour d’ultimes vérités
Quelque part à Maraval
Là où les chemins se croisent
Des chemins partent
Pour un dernier voyage.
Des idées sournoises
Accouchent de malentendus
Ancrés au bel ouvrage
Et dans ce carnage
Naissent les non-dits
De la chimère phrase
De la douce complaisance
Les aléas de la vie
Et la fausse espérance
J’en appelle à la pudeur
Des jouvencelles voilées
De l’enfance culbutée
De raison en raison
De la jeunesse charcutée
Au rythme des saisons
De l’amour prohibé
Comme une vulgaire boisson
De l’insouciante enfance
Des jeux interdits
De l’hypocrite méfiance
Des hanches alourdies
De l’heureuse romance
Des tourtereaux évanouis
De la belle inflorescence
Du jardin de minuit
De la douce évanescence
Des yeux ragaillardis
De la morne sentence
De faux alibis.
De Maraval à Choupot
Un musicien pince une guitare
Les nerfs à fleur de peau
Avec le rêve d’une cithare
Collée à même le dos
De ses humbles oripeaux
De Maraval à Choupot
La foule lance des bravos
Aux premiers matelots
Du dernier naufrage.
Da Maraval à Choupot
Les doigts serrés jusqu’aux os
Un enfant tête le bibelot
Du dernier sevrage
J’en appelle à la lumière
Éclairer la dernière demeure
Des damnés de la terre
Qui méritent révérence
J’en appelle au soleil
Réchauffer les hivers
Des cœurs à nuls autres pareils
Victime de la déchéance.
J’en appelle au silence
Des nuits hivernales
Des profondeurs abyssales
Taire les paroles fatales
Du coté de Maraval
À l’heure du bilan
Un aveugle tourne en rond
À la recherche du fil nodal
Du coté de Choupot
Un peu en dehors
Un peu en dedans
Un enfant arrose le trottoir
De son train -train quotidien
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