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vendredi 12 mai 2017

Trèfles d'Oran


Au nom de l’amitié qui sépare
Au nom du train qui quitte la gare
Au nom du bateau qui fait naufrage
Au nom du bâtard qui cherche ancrage
Je te somme de dire
Avec des mots de velours
Tout ce qui ne se dit pas
Oui je te le demande
Avec tous les couacs
De la langue véhiculaire
Avec tous les mots
Accouchés dans la douleur
Dire ce qui ne se sait pas.

Quelque part à Maraval
Un enfant est né
Dans ses mains nues
Un oiseau vagissant
Une branche d’olivier
Quelque part à Maraval
Un homme est mort
Dans son cœur un espoir
Une idée à bras le corps
L’étreinte fatale.

Quelque part à Maraval
Dans une raison abandonnée
L’oiseau nu fait son nid
Sans herbes et sans duvets
Juste le cœur d’un ami
Du coté de Choupot
On embrasse la mariée
Robe blanche et monde beau
À l’envi et à la criée
Oran, les pieds dans l’eau
Ressasse les rêves marins
Les désirs des matelots
Pluriels sans lendemains…
  
J’en appelle à la bonté
Des pauvres malheureux
J’en appelle à la fierté
Des gens déshérités
J’en appelle à la raison
Asservie à la folie
J’en appelle à ton cœur
Arrimé à la vie
J’en appelle à tes cris
Pour dire les silences creux
Jalons de la longue nuit
Qui nous servait de lit
Quand la chaleur n’existait pas
Quand la parole désertait
Les mots tireurs aux flancs.

Du coté de Choupot
Une femme pleure
Les jours infidèles
De sa jeunesse perdue
Elle pleure la blancheur des nuits
De ses paupières alourdies
Et le sommeil qui ne venait pas

Du coté de Choupot
Un homme aux aguets
Le corps en chien de fusil
Oran en guise de paletot
Rumine sa chienne de vie.

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